"Anita, de Groix"

"Dans les temps de tromperie universelle, dire la vérité devient un acte révolutionnaire"

Des nouvelles de Loïc Jourdain,

4 commentaires

(prix du public du Fifig 2008)

Loic Jourdain revient avec un nouveau combat pour les insulaires. (Loic sera en tournage avec John O’Brien et les pêcheurs de l’ile d’Houat et
de l’ile d’Yeu, les 9 et 10 mai prochains avant de s’envoler au parlement Européen ou ils défendront le futur des pêcheurs insulaires).

Message de Loïc (09/08) à l’équipage du Fifig.

Chers toutes et tous,
Me voici de retour dans les brumes et sous la grisaille du grand Ouest et c’est dur...croyez moi c’est vraiment dur.
Merci encore à vous tous, merci à vous d’avoir su exprimer vos émotions par vos regards, vos poignées de mains, vos larmes et finalement par vos votes.
Ce fut un moment magique, inattendu et surtout un "échange vrai"
entre humains, ce qui est la chose la plus précieuse au monde.
Ce prix m’a profondément touché, bien au delà de ce que vous pouvez imaginer.
Merci encore d’avoir invité tous ces gens qui partagent avec vous le temps d’un soir, le temps d’un verre, le temps d’un sourire, tout ce
qu’ils sont ou tout ce qu’ils ont. Certains ont déjà changé ma vie.
J’ai fait tant de belles rencontres en si peu de temps que je n’arrive
pas à les compter.
Elles resteront gravées dans ma mémoire et mon coeur à jamais.
Merci d’être ce que vous êtes, merci de faire ce que vous faites et merci
pour eux.

Votre serviteur.
Loïc

Au nom de la Dignité -
Synopsis : John O’Brien s’oppose depuis plus d’un an au Gouvernement Irlandais afin de sauvegarder son droit de continuer à pêcher le saumon. Il défend ainsi son identité et sa culture.
Un combat mené au nom de la dignité, contre la fatalité économique et contre une dictature bureaucratique externalisée qui raisonne en chiffres et exclut l’humain.


Vos commentaires

  • Le 10 mai 2009 à 17:14, par Pierre

    Une "dictature bureaucratique externalisée"... Diable !

    L’humain ne se porte pas trop mal, malgré la dictature qui l’exclue selon John O’Brien, bientôt 9 milliard sur cette pauvre planète...
    Nous ne pouvons malheureusement pas en dire autant des poissons. Le monde de la pêche a parfois une attitude qui semble bien suicidaire. Capturer au plus vite ce qui reste, avant que d’autres ne le fassent.
    N’est-il pas temps de passer de la prédation à une gestion de ressources qui sont un bien commun et non exclusif de certains ?
    Et qui peut "gérer" sinon une administration ? Et peut-elle être autre qu’externe au monde la pêche ? Demande-t-on aux automobilistes de définir leur vitesse maximale et de s’autopénaliser en cas d’excès ?
    Cette accusation de "dictature bureaucratique externalisée", daté de mai 2009, semble d’un autre âge !
    Pierre

  • Le 17 août 2009 à 18:59

    La dure realite !
    Les petits pecheurs insulaires savent gerer les ressources de la mer depuis des centaines d’annees, les autorites locales ou europeennes les ont obliges a piller et a epuiser certaines especes. Pourquoi en est on arrive la ? et comment ?
    Oui, la gestion peut etre confiee a des autorites externes mais elles doivent prendre en consideration les minorites, les fonctionnements des petites communautes qui dependent totalement de la peche : comme les iles.
    On ne gere pas la "flotte europeenne" de bateaux "usines" comme on gere les petits bateaux de 10/11 metres qui font vivre des petites communautes insulaires.
    Une gestion europeenne c’est bien mais une gestion europeenne qui prend en consideration le social, c’est mieux.
    On se doit de soulever les bonnes questions pour avancer ensemble et vite.
    Travailler ensemble, c’est en parti la solution.
    Voila ce dont on parle.
    Loic Jourdain

  • Le 22 août 2009 à 10:05, par Anita

    "Les pêcheurs font partie du système"

    La biodiversité marine vue par une ethnologue

    Souvent montrés du doigt comme étant les principaux destructeurs de la biodiversité marine, les pêcheurs sont, d’après l’ethnologue Aliette Geistdoerfer (1), les boucs émissaires idéals de certains économistes et hommes politiques. Pourtant, ils sont eux-mêmes les principales victimes d’un système qui détruit peu à peu l’univers social dans lequel ils évoluent.

    Sciences Ouest : Les pêcheurs sont-ils une menace pour la biodiversité marine ?
    Aliette Geistdoerfer : C’est effectivement l’avis d’une nouvelle génération de biologistes qui relaient ainsi l’opinion de plusieurs économistes et hommes politiques concernant les questions de surproduction par exemple. En général, les pêcheurs ne nient pas qu’ils effectuent des prélèvements trop importants sur certaines espèces, mais ils participent aussi à de nombreuses discussions pour tenter de trouver des solutions. Pourtant, certains décideurs persistent à les faire passer pour des prédateurs, alors qu’ils sont des producteurs, des travailleurs. C’est une façon de simplifier le problème complexe de la pêche.

    S.O. : Quelles sont les répercutions exactes de cette stigmatisation des pêcheurs ?
    A.G. : Les conséquences peuvent être catastrophiques ! Quand on applique certaines politiques soient disant pour la défense d’une biodiversité durable, on entraÎne malheureusement une disparition de certaines communautés de pêcheurs, sans se soucier de leur lendemain économique mais aussi social : un pêcheur ne se reconvertit pas aisément à terre. On applique des plans sociaux parfaitement « utopiques ».

    S.O. : Pouvez-vous vous nous donner un exemple précis ?
    A.G. : Ce fut le cas en Vendée lorsque l’on supprima la pêche du thon à l’Île d’Yeu, au nom de la défense d’une espèce non menacée ! Mais c’est également le cas, de façon encore plus spectaculaire, à Saint-Pierre-et-Miquelon et à Terre-Neuve. Depuis 1994, un moratoire sur la morue et d’autres espèces a été mis en place par le Canada sur toute la zone économique exclusive (2) canadienne. Cela a conduit à la crise économique mais aussi sociale dans cet archipel, qui ne survit plus aujourd’hui qu’avec les subventions directes et indirectes de la métropole. En quelques années, au mépris général, on a assisté à la liquidation d’une société qui, pendant des siècles, avait fondé son travail, sa vie, sa culture sur la pêche à la morue. À Saint-Pierre-et-Miquelon, la population perd peu à peu ses marqueurs identitaires et son « mal de vivre » préoccupe les médecins et les assistantes sociales de l’Île, qui tentent d’ailleurs d’alerter les autorités.

    S.O. : Au final, la communauté des pêcheurs serait-elle également une espèce à protéger ?
    A.G. : Aujourd’hui, sous le couvert de préserver des espèces biologiques, supprimer des activités de pêche apparaÎt comme la seule solution. Au Canada la mesure ne fait pas ses preuves ! On veut oublier que les pêcheurs font partie d’un système très complexe comprenant à la fois des aspects politiques, économiques, biologiques, techniques, sociaux et culturels intimement liés. Or, lors des discussions menées avec les pêcheurs, et dans les mesures prises pour défendre les espèces marines, on ne prend en compte que les aspects biologiques de la question, en éludant les déterminants économiques qu’ils subissent pourtant. _ Pêcher coûte en effet très cher aux professionnels de la mer qui ne maÎtrisent pas l’aspect commercial que leur activé génère. Pour préserver une culture maritime vivante, il conviendrait donc de reconstituer l’ensemble du système en n’éludant ni en ne surévaluant aucun de ses paramètres.

    Propos recueillis par Christophe Blanchard
    http://www.espace-sciences.org/

  • Le 31 août 2009 à 18:40, par Saskia L

    Les pêcheurs font partie de la biodiversité. Mais ils ont aussi une place dans l’économie locale, un pêcheur qui vit de son travail, même si l’on pense en terme de chiffres, est plus interessant pour l’État, qu’un chômeur supplémentaire. Sans compter le nombre d’emplois qui découlent naturellement de cette économie : fabriquer, entretenir les bateaux, le matériel de pêche (fabrique et vente), la revente du poisson...
    Autant d’emplois qui a niveau local et par extension national contribue à renforcer l’économie.

    Quel que soit l’angle sous lequel le problème est pris, que ce soit humain ou purement mathématiques, la conclusion reste la même.

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