Contes, fables et histoires à dormir debout
4 commentairesDans le pays des Touristes, au-delà des mers, les soirs d’hiver, les gens se rassemblent chez l’un d’entre eux, devant un feu de cheminée, pour écouter des contes.
Dans le petit pays insulaire où vacancient les Touristes, pas question de les recevoir chez soi et encore moins de feu de cheminée (j’ai pas de cheminée because prix prohibitif du bois ici !). On ne leur offre pas non plus les contes, on les leur fait payer, près d’un lavoir (sans eau hélas) pour remplacer la cheminée.
Alors j’utilise les outils que j’ai pour vous offrir un conte de lendemain de conseil municipal. Non, non, ne me remerciez pas, c’est de bon coeur :-)

La dépose-minute, la fée et la sorcière
Dans le petit pays où vacancient les Touristes, le Grand Sage veut imposer une réglementation à ses concitoyens pour se mettre à l’abri de représailles au cas où un de ces bienheureux Touristes serait bousculé ou pire, projeté à la mer, du fait de la pagaille estivale lors de l’arrivée du pourvoyeur maritime de dispensateurs (au bénéfice de quelques uns) de monnaie sonnante et trébuchante.
Après de longues cogitations (et même une mise en place peu concluante l’été dernier), il décide, malgré l’opposition majoritaire de ses concitoyens, d’interdire tout stationnement sur le môle central. Il institue, pour compenser, un lieu de dépose-minute où les automobilistes pourraient déposer les personnes chargées de bagages ou celles à mobilité réduite.
Forte des renseignements puisés dans la presse locale (et nulle part ailleurs puisque, malgré sa Grande Sagesse, le Président de cette communauté insulaire ne daigne pas communiquer les résultats de ses cogitations), une vieille percluse de douleurs demande au conducteur de son vieux char à bancs de la déposer à l’endroit ad-hoc pour aller accueillir un arrivant et le guider vers sa destination.
Le Grand Sage s’entoure, pour faire appliquer ses lois sur le port, d’une escouade de jeunes fringants dans leur bel uniforme.
Trois d’entre eux s’arrêtent donc de gorsailler pour interdire le passage et le stationnement-minute au char poussif de la sorcière (appelons-là ainsi pour cause de physique désavantagé et parce qu’elle est dotée d’un regard acéré sur les déviances des gouvernements locaux, malgré son âge bien avancé).
La Sorcière se dirige donc clopin-clopant (et clopant) vers son interlocuteur. Arrivée au lieu du dépose-minute, quelle n’est pas sa surprise d’y voir stationnée une Fée dans son carosse, accompagnée de deux demoiselles d’honneur. Ce réjouissant équipage (au regard des préposés à l’application du règlement) avait lui, eu le droit de passer.
La morale du conte est que, comme au Pays d’au delà des mers, il vaut mieux, dans le petit paradis insulaire, être riche et bien portant, que vieux, pauvre et malade.
Une fable demain, peut-être...
Vos commentaires
# Le 12 juillet 2012 à 07:47
Il vaut mieux aussi ne pas être chauffeur de taxi (collectif ou non) car le risque est grand de voir son carrosse se transformer en citrouille....................Elizabeth Mahé
# Le 12 juillet 2012 à 12:24, par Ølivier
Elizabeth, enfin... ça fait beaucoup tout d’même. Cinq trouilles, au moeurs suspectes, auraient largement suffi à filer le traczir à n’importe quel cocher consciencieux, désireux de convoyer la Memée délicatement chaussée de ses pantoufles de vair (l’originale de Perrault était de verre, mais Balzac & Littré l’ont modifié à leur guise pour une histoire de confort...) dès potiron-minet (Et celle-là , le "Grand-Père Goriot" ne me l’a pas piquée ! ).
En tout cas, Anita raconte drôl’ment bien les histoires qui collent la pétoche !
Le comte de LAHMER-Là˜AT
# Le 14 juillet 2012 à 13:54, par Anita
Jeudi 11h : un seul asvp appuyé à la barrière. Pépère, contrairement à l’avant-veile, il laisse passer notre char à bancs sans rien demander.
MAIS.... au rond-point, le plus jeune, le plus petit, apparemment le plus inexpérimenté d’entre eux (sans barrière pour s’appuyer...) est chargé de faire la police.
Naturellement, sur le môle central, deux files d’embarquement de voitures. Le flot des passagers s’égaille et le "monster truck" d’Intermarché s’insinue entre les flots.
Il ne restait à la famille de touristes bien sagement alignée sur le bord du quai qu’à reculer au maximum, les talons quasiment dans le vide, pour ne pas passer sous les roues...
Les interdictions successives ne changeront rien à cet état de fait tant qu’il sera toléré des camions de cet acabit. La possibilité souvent évoquée de construire une passerelle passagers a été abandonnée sans que, naturellement, on ne sache pourquoi.
On nous a rapporté que l’après-midi, trois "fringants" gorsaillaient encore près de la barrière et que plusieurs véhicules stationnaient librement sur le môle central.
Quand rayera-t-on le mot "Justice" des dictionnaires groisillons ?
AM
# Le 8 août 2012 à 23:04
Dans le petit pays où vacancient les touristes, au delà des mers, mon ânesse Philomène trottinait gentiment en cette fin d’après-midi sur la route qui va au trou de l’enfer. Nous avions dans l’idée de tourner à droite dans le chemin en herbe séparé de la route par un large fossé.Â¨à” stupeur ! Une voiture s’y trouvait déjà ... un 4x4 rouge... de location... conduit par un type ou totalement myope ou n’en ayant rien à faire d’abimer du matériel de location... Là , maintenant il attaquait son plat de résistance : le fossé. Le malheureux 4x4, confondu un instant avec la voiture de James Bond, prit son élan... et s’en alla finir sa course le nez au fond du fossé, le derrière en l’air, comme un canard barbotant dans sa mare. Le conducteur, manifestement plein d’imagination, fit sortir femme et enfants de la voiture et, avec force moulinets des bras, leur expliqua ce qu’il attendait d’eux (c’est vrai quoi ! A quoi bon avoir femme et enfants s’ils ne servent à rien). Dociles, ils se mirent à pousser et tirer le pauvre 4x4. Le malheureux réussit à sortir le nez du fossé mais c’est l’arrière maintenant qui était au fond. Qu’à cela ne tienne ! De nouveau la famille tira, poussa... Et la voiture finit par s’échouer au milieu de la route. Lorsque nous nous sommes croisés, nous avons pu échanger quelques mots d’une haute tenue grammaticale.Je l’avoue, j’ai ouvert les hostilités avec un : "vous êtes vraiment nul !"Bien m’en a pris car cela nous a permis de lier connaissance plus rapidement. Le conducteur est tout de suite passé au tutoiement (signe d’une certaine intimité n’est-ce-pas ?) et m’a donc gratifié d’un"nulle toi-même espèce de tâche... Connasse". Ne voulant pas être en reste de politesse dans cet échange je me suis donc autorisé un"on t’emmerde, gros con !".Il hululait encore quand je suis passée dans le chemin... Je suggère aux loueurs de voitures de s’orienter plutôt vers la location de brouettes pour ce style d’individu. Ce sera moins lourd à pousser pour la famille.......................................Elizabeth Mahé