Appel de 70 organisations
1 commentaireUn collectif d’associations et de syndicats appelle les citoyens à ne pas se résigner et à une mobilisation contre les inégalités sociales et territoriales. Là se joue l’avenir de nos sociétés et de la démocratie.
Les extrêmes droites exploitent les mécontentements, les ressentiments, les colères. Colères souvent légitimes face à la dégradation du tissu social, à l’arrogance de pouvoirs oligarchiques, et à tant de renoncements face aux injustices sociales et environnementales. Mais les extrêmes droites entretiennent ce ressentiment en désignant des boucs émissaires. Ce qui menace la démocratie et le vivre-ensemble, c’est le recul massif de l’égalité, des solidarités, de l’accès aux droits et de la protection des plus fragiles.
Ce ne sont pas les personnes étrangères qui ont fait exploser inégalités et discriminations. Ce ne sont pas les écologistes qui ont ruiné tant de paysans endettés et pressurés par les industries agro-alimentaires. Ce ne sont pas les « jeunes des quartiers » qui ont construit, abandonné, puis laissé se dégrader les quartiers populaires où se concentrent depuis si longtemps misère, chômage et précarité. Ce ne sont pas les militants syndicaux qui ont fermé les usines ou dégradé les services publics.
De tout cela bien sûr, l’extrême droite ne dit rien.
Nous appelons les femmes et les hommes politiques qui se considèrent réellement comme démocrates, républicains et humanistes – quelle que soit leur couleur politique – à ne jamais céder aux idées mortifères de l’extrême droite et à s’engager d’urgence et sincèrement dans la lutte contre les inégalités, la crise climatique et pour la reconstitution de notre tissu social. Nous appelons les citoyennes et citoyens à ne pas se résigner : ne pas choisir l’extrême droite pour exprimer sa colère.
Tribune Libération 13 mai 2024
Vos commentaires
# Le 19 mai à 15:09, par Fantec
Cela fait à peu près quarante ans que les acquis sociaux sont peu à peu dégradés par les décisions politiques visant essentiellement le profit : la tarification à l’acte dans les hôpitaux, l’abandon des zones rurales et des banlieues par les services publics, la montée en flèche de l’immobilier dans les zones attractives , ont largement contribué à la paupérisation des personnes qui ne peuvent plus se loger ou se soigner décemment.
C’est l’avidité de tous nos hommes et femmes politiques qui est à l’origine de cette crise, pas les migrants, que nous aurions les moyens de bien accueillir si les politiques publiques étaient mises au service d’une meilleure société pour tous au lieu de continuer à creuser les inégalités au profit des plus riches.
La santé et l’éducation ne peuvent être rentables à court terme, mais devraient permettre de construire une société plus juste et riche de façon équitable.