A chacun et à tous son JO
2 commentairesLes cérémonies terminées nous restent nos chagrins qui, bien que partagés, demeurent aussi pesants.
En témoignent, entre autres, les hommages que lui ont rendus ici même les amis que j’ai sollicités et que je remercie, l’exercice étant particulièrement douloureux sous le choc de l’annonce.
Jo sera pour toujours dans l’histoire de l’île celui qui en a le plus et le mieux retourné chaque page d’histoire accessible, mais aussi simplement qu’on retourne un galet sur la plage.
J’ai donc eu, comme tout un chacun, l’occasion d’en gorsailler avec lui. Que ce soit brièvement chez Beudeff, lors des trop rares séjours de congés ou, plus à mon aise, à partir de mon "réenracinement groisillon".
Puis, nous nous sommes régulièrement croisés dans les animations culturelles, en bénévoles ou en spectateurs, suivant l’époque. Je pense notamment au FIFIG. S’il était encore parmi nous, Jean-Luc aurait su en dire tout le bien qu’il pensait de la présence de Jo dans ce cadre.
Et l’amitié a grandi. Alors j’ai découvert cet homme si passionnant, son immense connaissance de notre patrimoine insulaire et son attachement à "ses" populations. En voilà un qui ne faisait pas de différences entre pseudo "vrais" et néos. Certains vous diront qu’il faisait preuve de gentillesse envers tous. Ayant observé ses réactions à quelques "t’as pas su", je dirais que quelquefois sa gentillesse était plutôt de la mansuétude ?
Comme la fois où je lui rapportais une théorie sur l’origine du nom le plus porté sur notre caillou, théorie que j’avais lue il y a fort longtemps sur un livre traitant des Vikings et dont, n’ayant pas de visée scientifique, je n’avais pas noté les références. Il n’était pas du tout d’accord et m’a dit, avec un sourire très légèrement condescendant : "il faut faire attention de ne pas raconter de zotoniaj !" (et mets ça dans ta poche et ton mouchoir par-dessus)
Pour Jo, toute information devait être dûment sourcée et c’est en cela que son travail est remarquable et d’autant plus extraordinaire qu’il l’a fait pendant des décennies sans les moyens et la formation initiale dont bénéficient habituellement les chercheurs. Ce n’est pas Régis qui me contredira.
Mais Jo n’était pas seulement un homme intéressé par le passé. En témoigne sa participation aux activités culturelles du moment ou autres (jusqu’à la vente du pain sur le marché ou l’animation de la Paillotte).
Naturellement, je garderai jusqu’au bout de ce qui me reste de mémoire sa participation comme Monsieur Loyal à la soirée que j’avais organisée au bénéfice du COCIG et son action contre la Compagnie Maritime ainsi que sa présence dans différentes manifestations de revendications.
Alors Jo, "Comment qu’c’est" là où tu te trouves ? Et-il vrai qu’on y retrouve les proches et copains qui nous ont abandonnés trop tôt, comme toi et Patrick ?
J’en arriverais presque à croire à cette légende pour espérer t’y faire la bise que, empêchée, je n’ai même pas pu faire à ton manteau de bois.
Avec ce regret et mes excuses, je prie tes proches d’accepter mes condoléances.
AM
Vos commentaires
# Le 22 février à 00:53, par Rozenn Métayer
Merci pour cet hommage à Jo, chercheur et porteur de l’histoire des populations de Groix, homme d’écoute et de partage.
Mes pensées aux groisillons attristés par son brusque départ.
J’adresse mes sincères condoléances à sa famille et ses proches.
# Le 22 février à 08:06, par Anita
Rozenn !! UNE heure du mat ... c’est pas une heure pour lire mon blog ... mais comme c’est en hommage à JO, j’admets.
Et merci pour ta compassion.