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"Bienvenue au Festival du film insulaire..."

dimanche 26 août 2007, par Admin

Le Fifig, c’est l’anti-Croisette. Pas de champagne mais de la bière à profusion au Bonobo bar, où La java des Malouins se mélange à la salsa. Aujourd’hui, le trophée décerné est un simple thon de bronze en hommage au glorieux passé de Groix.
"Au Fifig, on agit avec le coeur en choisissant des oeuvres humaines. Sans s’occuper de l’actualité de Fidel Castro. Le festival est un combat qui dure depuis sept ans", clame Jean-Luc Blain. Il embrasse et serre des mains dans une joyeuse frénésie. Pour l’occasion, ce capitaine-panique a enrôlé 120 bénévoles pour accueillir, nourrir et guider les festivaliers. "C’est mon équipage, des matelots qui se défoncent pour la bonne cause. La moitié sont des Groisillons et les autres profitent des vacances pour nous aider. Par leur action, ils ancrent le festival dans l’île. Sans eux, tout ça n’existerait pas !", assure-t-il.
Le Groisillon Yann Stéphant est à l’origine de la programmation pointue. Il a visionné 300 films avant de choisir, par exemple, l’étonnant Soy Cuba, un film de propagande sur la révolution cubaine tourné en 1964 par Mikhaïl Kalatozov. "J’ai voulu éviter les visions caricaturales des pro comme des anti-Castro. Le cinéma cubain actuel évoque les tracasseries et les pénuries sans s’opposer frontalement au régime. C’est subtil, drôle et poétique."
Paradoxalement, le Fifig est condamné à réussir. Au début de son existence, le festival a plombé ses comptes. Il doit rembourser sa dette pendant encore quatre ans. Cette contrainte pousse les organisateurs à une gestion au centime près. Ils dépensent 170 000 euros à chaque édition, financée par les collectivités locales (34%), les sponsors -notamment la styliste Agnès b. (26%)- et la vente de billets et de produits dérivés (40%)
L’équilibre est précaire. Tout repose sur la volonté des 2000 Groisillons à recevoir des milliers de festivaliers en quelques jours. Les îliens hésitent. Doivent-ils se replier sur eux-mêmes pour conserver leur identité ? Ou bien s’ouvrir au développement économique ?

Par Marie NICOT Le Journal du Dimanche 26/08/2007

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