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Archives : Le dernier thonier de l’Atlantique pourrait être enterré à Douarnenez

jeudi 22 mai 2003

L’ancien thonier groisillon "Le Biche" n’en finit plus de se délabrer au fond du Port-Rhu à Douarnenez. Le Port-Musée finistérien estime que sa restauration coûterait trop cher et veut le mettre au sec, à demi enterré. Un groupe de passionnés de patrimoine maritime s’émeut de cette décision et plaide pour sa remise en état.

Cet ancien thonier de Groix acheté en 1991 par le Port-Musée de Douarnenez est resté trop longtemps sans soins. Aujourd’hui face à l’ampleur de la tâche qui consisterait à le restaurer, le Port-Musée ne voit pas d’autre solution que de le mettre au sec : « Le bateau est accablé de terribles désordres, s’émeut Pascal Aumasson le conservateur du musée, une restauration serait destructrice, préjudiciable, et budgétivore. On ne peut pas engager ainsi un programme de 1,5 million d’euros. Nous pensons qu’il n’y a qu’une seule issue : effectuer un relevé de formes, et mettre en place une documentation complète capable de transmettre des informations aux usagers futurs. Puis mettre le bateau à terre dans une souille. Dans l’attente peut-être de la construction d’une réplique. » Le vieux thonier pourrait être ainsi enterré à mi-coque sur la rive gauche du Port-Rhu.Un projet qui fait bondir Yann Mauffret. Le patron du chantier du Guip installé à l’île-aux-Moines et à Brest, à qui l’on doit de nombreuses constructions célèbres comme celle de la Recouvrance, mais aussi de brillantes remises à neuf de voiliers anciens, ne conçoit pas en effet que le Biche ne soit pas restauré.

A ses yeux au contraire, une mise au sec équivaudrait à une lourde erreur : « C’est de la responsabilité du Musée que de conserver la mémoire, et de transmette cet acquis aux générations futures. Ce bateau a une histoire fabuleuse c’est le dernier exemplaire des thoniers de l’Atlantique, il fait partie du patrimoine national ». Yann Mauffret, avec une dizaine d’autres passionnés, dont plusieurs Douarnenistes ont rouvert le dossier, dès lors qu’ils ont appris que le Biche serait retiré de l’eau : « Il faut que l’on trouve une solution ensemble », plaide-t-il, au terme d’une visite du bateau avec les responsables du Port-Musée.

Aujourd’hui, chacun campe sur ses positions. Mais le temps presse : « Le bateau doit être vidé en permanence par deux pompes » souligne Pascal Aumasson.

 Source : http://enguerrand.gourong.free.fr/p40_5republique.htm