Accueil > SOCIÉTÉ > Le thon de tonton et tontaine

Le thon de tonton et tontaine

dimanche 11 août 2002

Il y a des événements comme ça qui, mine de rien, passés inaperçus pour beaucoup, n’en révèlent pas moins la fin d’une époque.

Qui (...) s’est ému de l’interdiction par Bruxelles de la pêche au thon par les fileyeurs français ? Pourtant une telle décision se traduit aujourd’hui par le désarroi de populations côtières qui (...) avaient l’habitude, (...) d’aller au port acheter directement au pêcheur ce scombridé appelé ici germon.

(...)
Depuis des années, mon tonton à moi (...) organisait depuis plusieurs étés la vente aux particuliers du thon de quelques bateaux de l’île d’Yeu. Il fallait voir les files d’acheteurs sur le quai (...) jouer des coudes pour avoir son poisson. (...)

Tonton n’a pas eu besoin d’entendre dire que le thon c’est le steak de la mer pour affirmer que manger du thon, ça a toujours été de bon ton. Dommage qu’aujourd’hui, à part celui des chalutiers pélagiques qui est loin d’être aussi bon que celui pêché à la ligne, on ne trouve quasiment plus de thon et que Tonton n’a plus le moral à chanter :

"Une bande de thons descendant la rivière. Tchatchatcha des thons..."

Le temps du thon de tonton n’est plus de saison.

Extrait du texte de Lucien Gourong
Ouest-France Dimanche 11.8.2002