Accueil > Sports > L’ORMA dit oui à Total

L’ORMA dit oui à Total

lundi 17 mars 2003

Tous les skippers de l’ORMA viennent de signer une lettre ouverte à
TotalFinaElf.

Alors que la Fédération Française de Voile fera connaître sa position le 22
mars prochain, l’ORMA (championnat du monde des multicoques de 60 pieds) a,
dans une lettre ouverte signée par l’ensemble des skippers de la classe, dit
"oui" à un engagement de Total à ses côtés.

"Parce que nous avons compris votre motivation et parce que le Championnat a
besoin de l’engagement d’un Groupe tel que le vôtre pour exister aujourd’hui
et pour réussir son évolution dans un futur proche, nous souhaitons vous
manifester collectivement notre souhait sincère et ouvert de collaborer avec
votre Groupe pour la réussite de ces objectifs partagés".

Telle est la conclusion de la lettre adressée, hier, au Groupe TotalFinaElf.
Ce document a été signé par Jacques Lehn (président de l’ORMA), Philippe
Facque (organisateur du championnat), Jean-Pierre Champion (président FFV)
ainsi que par 15 skippers engagés dans le circuit.

2,3 millions d’euros par an

Depuis le retrait de "9Telecom" fin 2002, l’ORMA est à la recherche d’un
nouveau partenaire pour la saison 2003-2004. C’est à l’automne dernier que
le groupe pétrolier TotalFinaElf a été approché par la FFV et l’ORMA. Pour
le championnat du monde des multicoques, l’enveloppe se situe à hauteur de
2,3 millions d’euros par an, contre 762.000 euros pour la Fédération
Française de Voile.

Ce projet de partenariat entre la FFV et Total n’avait pas manqué de faire
réagir les élus du mouvement nautique breton. En effet, la Ligue de
Bretagne, par la voix de son président Michel Kerhoas, avait fait savoir
qu’elle s’opposerait "à toute alliance" avec la société pétrolière.
La même réticence n’avait pas été observée du côté de l’ORMA. C’est donc
sans surprise que, hier, la Classe a adressé un courrier à TotalFinaElf où
elle se félicite du bien fondé de cette collaboration.

"Avoir des garanties"

Ce qui est plus surprenant, en revanche, c’est de constater que ce courrier
a été signé par des skippers qui étaient "très réservés" sur ce partenariat.

Un changement de cap ne manque pas de surprendre.

"J’en ai discuté avec mes partenaires avant de signer. Je suis très détendu
sur le sujet, explique Michel Desjoyeaux. Ne soyons pas hypocrites :
n’allons-nous pas tous les jours à la pompe ? Nos trimarans pèsent 3 tonnes,
ce sont 3 tonnes de carbone : tout ça est issu du pétrole. Je ne suis pas
totalement contre et pas totalement contre. J’attends d’avoir certaines
garanties de la part de Total.

D’ailleurs, j’ai hâte de rencontrer les
représentants de ce Groupe. Cependant, il ne faut pas se voiler la face :
nous avons besoin d’eux mais pas à n’importe quel prix".

Sail-Online
Le télégramme