L’éditorial de JL Blain, directeur du Festival : Le caillou de l’amitié

Ma première pensée va à Lucien Kimitete, maire de Nuku Hiva, aux îles Marquises, disparu en mer en 2003, qui, par son fabuleux charisme et son immense générosité, avait insufflé au premier Festival un état d’esprit de curiosité et de convivialité qui aux dires du public et de la presse perdure. C’est en sa mémoire qu’a été crée le prix Lucien Kimitete décerné au documentaire de la compétition le plus humain.

Depuis le tout début, notre volonté était de vous faire découvrir, par les films venus du monde entier, tous ces grains de terre éparpillés sur les océans qu’on appelle les îles. D’années en années, la programmation s’est étoffée au point de vous proposer en 2007 une cinquantaine de documentaires et de fictions. Trouver ces films est un travail de fourmi, fastidieux parfois, passionnant toujours. J’aimerais donner un grand coup de chapeau à toutes les équipes qui depuis le tout début ont, petit à petit, construit le Festival. Qu’ils soient partis, simplement passés ou restés, tous ont contribué à la construction de ce canot suffisamment marin pour naviguer d’îles en îles.

Il y a bien sûr l’équipage de quart, mais sans la centaine de matelots bénévoles qui embarquent à la manoeuvre pendant le temps du Festival, nous resterions à quai, merci à vous tous de tout coeur. Merci à vous qui, sans compter, portez, construisez, servez, vendez, écrivez, piochez, sonorisez… La liste est loin d’être exhaustive.

Que serait un Festival sans public ? Grâce à vous tous, Groisillions d’abord, mais aussi festivaliers venus de toute la France, la question ne se pose pas, vous êtes de plus en plus nombreux chaque année à rallier le monde des passionnés des îles proches ou lointaines, merci à vous sans qui notre passion serait vaine.

Parlons finances, le nerf du plaisir, ce remerciement va aux pouvoirs publics, qui de presque frileux au tout début, nous accompagnent désormais d’un soutien indéfectible et amical. Un merci tout spécial à la commune de Groix, qui a su nous soutenir dans les coups de chien les plus difficiles et nous permettre de naviguer sereins vers d’autres éditions. Merci également à la presse, radio, TV, écrite, qui depuis le tout début nous a suivi, et donné un écho sans lequel toute manifestation est vouée à l’échec.

Enfin le dernier coup de chapeau est pour le jury et les réalisateurs qui par leur présence ont contribué à la notoriété du Festival bien au-delà des frontières régionales, ainsi qu’à nos sponsors privés qui d’années en années nous accompagnent fidèlement.

Un grand réseau d’amitiés s’est tissé autour de Groix et de ce thème de l’insularité, réseau qui cette année encore permettra de vous offrir un décor exceptionnel à Port Lay, avec projections en plein air, voltiges réalisées par des jeunes de l’académie fratellini pour frémir en pleine mer, concerts gratuits de musique cubaine et des îles, et bien sûr et surtout, trois salles de cinéma confortables pour rêver, découvrir, se passionner ou se révolter devant une large programmation sur les îles du monde et Cuba, notre cap 2007. Merci encore à tous et bienvenue à bord.

Jean-Luc Blain

Visuel de l’affiche signé par Francisco Riveiro, un peintre cubain.