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Desserte des îles : excellente année

mercredi 7 janvier 2004, par Admin

Peu de tempêtes, un été remarquable sur le plan météorologique, une qualité croissante de la desserte par les courriers de la Compagnie morbihannaise de navigation : 2003 aura été une excellente année pour la fréquentation des îles morbihannaises.

Tendance confirmée pour les fêtes de fin d’année, pour une clientèle d’habitués. « 2003 se révèle être une année exceptionnelle », commente Patrick Alix, directeur commercial de la Compagnie morbihannaise de navigation, à Belle-Ile. De fait, les statistiques qui viennent de tomber confirment bien l’impression générale.

(...)

 Suite et copyright Ouest France 07-01-04

Commentaires

  • Chique !!! ils vont pouvoir baisser les tarifs et augmenter le nombre de liaisons !
    hervé

  • La Cie Morbihannaise de Navigation a oublier d’informer le public sur la baisse de fréquentation des îliens d’origine. Ceux qui doivent payer la plein tarif pour rentrer dans leurs familles, dont le billet passager leur coûte (au km), trente fois plus cher qu’un Paris - New-York, par avion. Quant au passage d’une voiture et de ses passagers, entre le continent et les îles morbihannaises (au km), le tarif dépasse, au minimum, de cent vingt-six fois les prix pratiqués sur les autoroutes de France.
    Il ne faut pas oublier non plus, que les insulaires vivant à l’année sur leurs îles, sont assignés à résidence huit mois sur douze et sont fichés obligatoirement, par carte informatisée, à chaque entrée et sortie de leur île. Désisions imposées, s’ils veulent bénéficier du tarif insulaire !!!
    A ce tarif, nous aimerions un peu plus de considération. (voir l’article : Lorient-Groix plus cher que Lorient-Paris dans Ouest France du 21 août 2003)
    En espérant que les animateurs très engagés publient intégralement cet article.

  • Comme toujours tout n’est que question d’argent puisqu’il n’y a plus que ça qui fait tourner notre planète à notre époque, même pour aller à Groix. Que l’on ne nous parle pas de continuité territoriale puisque dans notre cas, elle n’existe pas et encore moins de liberté de se déplacer puisque désormais tout le monde est "fiché". Groix a fait le choix du tourisme depuis les années 70 et l’on voit les conséquences depuis quelques années : l"immobilier flambe, une certaine frange de groisillons est chassée de son île (tarifs prohibitifs, suppression de la carte insulaire, remue-ménage suite à la loi littoral), le groisillon sera bientôt une "espèce" en voie d’extinction, etc ...
    On a voulu un tourisme de qualité plutôt que de quantité : Groix (et les autres îles) est aujourd’hui un lieu à la mode (mais la mode, ça ne dure pas) pour petits bourgeois argentés qui regarde la population autochtone de très haut.
    Ceci est mon sentiment et il se confirme d’années en années partagé par d’autres personnes. Je préfère largement le Groix d’il y a 30 ans à celui d’aujourd’hui car trop c’est trop.

    • A Mesdames et Messieurs les élus du Morbihan
      et de l’agglomération du Pays de Lorient

      En France, la circulation est libre et gratuite pour n’importe quel citoyen dans toutes les communes et même bien au-delà puisque les frontières sont ouvertes avec l’Europe. Il existe pourtant une catégorie de personnes qui n’ont pas ce droit : Les îliens.
      Ces populations insulaires sont obligées de s’acquitter d’un péage à chaque fois qu’ils ont l’intention d’entrer ou sortir de leur île. Ces gens-là n’ont pas d’autres moyens de locomotion que le bateau et subissent quotidiennement et à longueur de vie une taxation supplémentaire digne d’un autre âge.
      On peut aussi emprunter les autoroutes à péages, mais ce n’est pas une obligation puisque des routes nationales ou départementales existent.
      Le prix moyen du kilomètre sur autoroute (pour une voiture et 4 ou 5 passagers) est de l’ordre de 0,05992 € (soit 0,39 centimes de francs) (prix calculé sur une distance de 836 km sur deux autoroutes différentes en janvier 2003).
      Pour se rendre de Lorient à Groix et retour, un piéton doit payer un billet passager plus la réservation (aller / retour = 28 km) d’après le tarif de la Société Morbihannaise de Navigation de l’été 2003, la somme de 24,30 € (soit 159,40 francs). Le prix du kilomètre pour ce voyageur est donc de 0,8678 € (soit 5,6928 francs)
      Ce qui veut dire que la traversée d’un voyageur piéton, de Lorient à Groix, coûte beaucoup plus cher (14,59 fois) que le péage d’une voiture et 4 ou 5 passagers sur l’autoroute entre Vitré et Paris.
      Entre Lorient et Groix, le passage d’une voiture (de moins de 3,81 m c’est à dire la plus petite catégorie) et quatre passagers, est de 101,28 € plus 11,64 € de réservation pour la voiture, plus 97,20 € pour les quatre passagers, soit un total de 210,12 € (soit 1 378,30 francs). Sur ce parcours, le prix du kilomètre arrive à la somme astronomique de 49,225 francs. La différence entre le kilomètre d’autoroute et le kilomètre de Lorient à Groix (que le Conseil Général du Morbihan ose appeler un service public) avec le même moyen de locomotion et le même nombre de passagers est 126,21 fois plus cher pour la traversée en bateau. Par souci d’équité, êtes-vous prêts à appliquer ces tarifs à l’ensemble des morbihannais.
      Dans l’agglomération du Pays de Lorient, le carnet de 10 tickets de bus (5 allers-retours) est actuellement de 9,50 € (62,32 francs). Tout le monde, sans exception, peut se procurer ces tickets et parcourir avec un seul ticket, la distance de Pont Scorff à Gâvres en empruntant deux lignes de bus et deux bateaux pour traverser la rade.
      N’importe qui, peut également parcourir cette distance par ses propres moyens en empruntant les différentes routes qui relient ces deux communes.
      Les îliens de Groix n’ont pas droit a ces avantages. Pourtant ils payent les mêmes impôts que les autres communes de l’agglomération. Faut-il rappeler que le passage par le bateau est une obligation étant donné qu’il n’y a aucun autre moyen pour se déplacer.
      Les eaux de la rade de Lorient seraient-elles plus françaises que les courreaux des îles ?? A quoi sert les douze milles nautiques qui démarquent la limite des eaux territoriales françaises.
      Pour obtenir un tarif insulaire (1,92 € soit 12,59 francs l’aller simple), les îliens du Morbihan sont assignés à résidence durant huit mois de l’année sur leur île. Il leur a été imposé une carte informatisée qu’ils doivent présenter à chaque fois qu’ils entrent ou qu’ils sortent de leur commune, et sont ainsi fichés à longueur d’année.
      Les îliens qui ont eu le courage de quitter leur île pour trouver un emploi sur le continent, étant donné qu’il n’y a plus aucune activité sur l’île leur permettant de rester chez eux, ne bénéficient plus du tarif insulaire et paient donc le plein tarif pour rentrer dans leur famille comme le dernier des touristes.

      On peut donc trouver sur le même bateau, pour la même traversée, deux membres d’une même famille, dont l’un paye 1,92 € et l’autre 12,15 €. Ce qui correspond à un coût 6,32 fois plus onéreux. Le jour où ces deux personnes vont se partager leur héritage commun qui se trouve sur leur île, l’un aura-t-il 6,32 fois plus que l’autre ??
      Nous vous rappelons que depuis plusieurs décennies, la quasi totalité des jeunes sortant du système scolaire ou universitaire est dans l’obligation de venir sur le continent pour trouver un emploi. Etant donné que tous ces gens n’ont pas les moyens de rester huit mois de l’année sur leurs îles, dans de brefs délais, plus aucun îlien d’origine ne pourra accéder à son île, sauf en se faisant racketter. Et cela durant toute sa vie !
      Sur le continent, ces îliens sont dans l’obligation de se doter d’un second logement, avec l’équipement, les assurances, les impôts et autres obligations que les gens du continent n’ont pas à supporter.
      En remerciement de leurs efforts, le Conseil Général du Morbihan a tout simplement fait expulser environ 80 % de la population d’origine îlienne. Un grand nombre des ces îliens expulsés ne rentrent plus sur leur île, pour deux raisons :
      1) - Ils refusent de participer au racket organisé par le Conseil général du Morbihan, et n’accepterons jamais les conditions imposées actuellement.
      2) - Ils n’ont tout simplement pas les moyens de mettre une telle somme pour rentrer chez eux.

      De ce fait, ils n’ont plus aucun contact avec leurs familles, n’ont plus accès à leurs racines, leurs repères, ainsi qu’à leur propre patrimoine. Ces gens considèrent désormais que la France n’est plus leur patrie (Les seuls responsables sont les politiques et leurs incompétences démocratiques). D’ailleurs, comment peut-on faire partie d’un pays ou d’une patrie quand l’on a pas accès à sa famille, ses racines et à son patrimoine.

      Depuis le début des années 1950, les élus des îles de l’Atlantique appelaient déjà au secours
      comme le témoigne un extrait de la presse de l’époque :
      Le conseil municipal de Groix émet le voeu que les pouvoirs publics considèrent le transport de Lorient à Groix comme la continuation normale et rationnelle du transport ferroviaire et qu’il y a lieu d’assimiler la société maritime IJLGPL à un service public remplaçant en l’occurrence une route pour le moins départementale. Qu’en conséquence cette société devrait être subventionnée de manière à pouvoir assurer le transport des voyageurs et des marchandises à un taux approximatif du taux des transports ferroviaires. Le maire de Groix fait appel à tous les maires des îles pour se solidariser avec lui afin d’obtenir que les pouvoirs publics se penchent sur leur sort et leur donnent satisfaction.
      Ce qui n’est pas apprécié par la population groisillonne, qui formule des protestations, c’est le problème des tarifs excessifs appliqués et demande que les conditions de transport soient comparables à ce qui est en vigueur pour les habitants des communes du continent. A titre d’exemple, proportionnellement au prix du kilomètre transporté, le prix du passage entre Lorient et Groix ou de Quiberon à Belle-IIe est d’environ trois à quatre fois supérieur au tarif de la SNCF. Le conseil municipal de Groix s’associe pleinement à cette revendication qu’il juge nécessaire et urgente. Considérant que les îles ont toujours été défavorisées, le conseil demande :
      1) - Que la décision incombant aux pouvoirs publics deviennent une réalité et non des promesses.
      2) - Que la liaison des îles, leur organisation administrative et les diverses questions intéressant leur évolution soit prise en considération.
      3) - Réprouve le vote du Conseil Général du Morbihan reconnaissant ainsi la priorité aux collectivités organisées au détriment des communes insulaires.
      4) - Insiste et proteste énergiquement afin d’obtenir satisfaction et est prêt à passer à l’action si besoin est, afin que la population qu’il représente soit traitée sur le même pied d’égalité que les autres citoyens du pays, car les îles ne veulent pas mourir.
      Pendant ce temps le Conseil Général du Morbihan fait la sourde oreille, bien qu’il soit obligé de continuer à subventionner l’exploitation de la ligne qui continue à sombrer dans le déficit, ainsi que les liaisons de Belle-Ile, Houat et Hoëdic. Les lignes maritimes des îles voisines de Vendée et de Charente sont à peu près dans la même situation.

      On ne peut que constater, hélas, que la situation d’aujourd’hui est encore plus critique qu’il y a 50 ans. Aujourd’hui, la classe politique dans son ensemble milite dans la plus belle unité. De Gauche à Droite pour le même combat : L’Inégalité ! ! !

      La continuité territoriale, réclamée depuis cinquante ans, est toujours ignorée par les gouvernements successifs jusqu’à aujourd’hui. Il serait bon que le Conseil Général nous explique comment il peut affirmer qu’il assure un service public entre le continent et les îles (et à quel tarif !!!), alors que l’itinéraire n’existe pas.
      Est-il normal qu’une société maritime privée (La Société Morbihannaise de Navigation) qui utilise les infrastructures et les navires financés par les contribuables, se fasse de copieux bénéfices sur le dos de ces mêmes contribuables. En octobre 1948, cette même société avait déclaré forfait sur le service maritime de Belle-Ile parce qu’elle perdait de l’argent. Le service avait repris, au début de l’année 1950, à la suite d’un contrat monnayé avec le Conseil général du Morbihan et régulièrement réactualisé depuis. Si cette compagnie perdait de l’argent aujourd’hui, il y a longtemps qu’elle aurait changé d’horizon.

      Au lendemain du premier tour des élections présidentielles de 2002, l’ensemble de la classe politique actuelle a été jusque dans les écoles chercher les élèves pour manifester contre le candidat Le Pen alors en bonne position. Cette classe politique s’est auto-proclamée comme étant le garant de la démocratie. Hélas, depuis cette date nous ne pouvons que constater que les élus de notre département en sont totalement inaptes, vu le comportement qu’ils ont envers certaines populations déjà lourdement handicapées par l’insularité.

      Dans le département du Morbihan, où la démocratie n’existe pas pour tout le monde, les élus des Instances Départementales ont fait expulser des milliers de citoyens français de leur pays. La Liberté n’existe pas. L’Egalité n’existe pas. La Fraternité ne peut pas exister tans que les deux précédentes conditions ne seront pas appliquées.
      Dans l’agglomération du Pays de Lorient, aucun élu n’a fait le moindre signe de solidarité envers ces gens qui font pourtant partie des communes de l’agglomération. Les élus du pays de Lorient seraient-ils soumis à un régime totalitaire qui leur impose le silence total.

      Il sera désormais indécent de la part des élus, lors de leurs discours de complaisance ou d’inaugurations, de parler de solidarité, de repères, de racines ou qu’ils demandent aux administrés d’avoir le réflexe du citoyen, tant que la stricte égalité ne sera pas appliquée à l’ensemble des citoyens qu’ils soient îliens ou continentaux. D’une part, cela sera considéré comme une insulte publique envers l’ensemble des îliens qu’ils soient sur leur île ou sur le continent. D’autre part, avant d’imposer quelque décision à la population ils feraient bien de se l’appliquer auparavant à eux-mêmes.

      Mesdames et messieurs les élus morbihannais et lorientais, pourriez-vous nous expliquer clairement et dans les plus brefs délais, quand cessera les discriminations, humiliations et inégalités de toutes sortes imposées aux îliens du Morbihan ?
      Suite à la situation déplorable, appliquée injustement, à l’encontre de milliers de gens qui se considèrent désormais comme les derniers étrangers du pays, bien après les émigrés qui cherchent à s’installer en France (Ceux-ci reçoivent des aides ou secours pour s’installer alors que les îliens ont toujours été laissés pour solde de tous comptes), quand la démocratie sera-t-elle appliquée à tous dans le Morbihan.
      En attendant, la situation sera dénoncée publiquement sur tout le territoire et, les élus responsables de ces exactions cités nommément. Si cela risque d’écorcher quelque peu votre réputation, réjouissez-vous, cela ne sera que broutilles à côté des discriminations, humiliations et handicaps supportés quotidiennement et à longueur de vie par tous les îliens.
      Nous attendons vos réponses écrites, adressées à Pol CALLOC’H, …. 56100 Lorient. Ces courriers seront ensuite diffusés publiquement.

      Les îliens morbihannais expulsés (toujours en colère) vous adressent leurs salutations.
      Le 3 avril 2003.

      Ce document a été remis en mains propres, le 8 avril 2003, à Monsieur Norbert METAIRIE, Conseiller Général du Morbihan, Vice-président de l’Agglomération du Pays de Lorient et Maire de Lorient, pour être diffusé à tous les élus concernés.

      En l’an 2000, les élus du Conseil Général du Morbihan ont voté à l’unanimité les dispositions suivantes à l’encontre des îliens du Morbihan :
      1) : Assignation à résidence de huit mois par an pour obtenir le bénéfice du tarif insulaire.
      2} : L’obligation de présenter une carte informatisée à leur nom, à chaque fois que ceux-ci quittent ou reviennent de leurs îles, et sont ainsi fichés lors de chaque déplacement.
      3) : Les îliens contraints de vivre sur le continent, par obligation professionnelle, se voient exclus de leurs îles et dans l’obligation de s’acquitter du tarif touriste pour rentrer chez eux afin de rejoindre leurs familles ou leur patrimoine.

      Depuis cette date, aucun élu, qu’il soit du Conseil Général ou de l’agglomération du Pays de Lorient, n’a daigné s’exprimer concrètement sur le sujet, laissant ainsi des milliers de citoyens français devant le fait accompli.
      Nous demandons à chaque élu de nous donner, par courrier personnel, leur point de vue sur la situation actuelle de l’ensemble des îliens du Morbihan (qu’ils soient sur leurs îles ou sur le continent) et les propositions claires et précises prises dans les plus brefs délais afin que cessent définitivement les discriminations et inégalités qui leur sont imposées. Les îles côtières de la France sont elles françaises et les habitants, des citoyens français ???

      Nous remercions les personnes qui voudront bien nous adresser leur courrier avant le 15 mai 2003.
      Etant donné qu’il n’y a aucune raison que les îliens soient les seuls à supporter les inégalités françaises, passé ce délai, les élus qui ne verront pas l’utilité de répondre se verront notifier à la suite de leur nom, la mention : "A ne pas ménager lors des prochaines échéances électorales". Nous les rappellerons à nos bons souvenirs.

      Les courriers reçus seront regroupés en un document unique, qui sera accessible publiquement. Ainsi, l’ensemble des électeurs pourra juger, le degré de compétence et la hauteur de la considération que porte chaque élu à ses administrés.

      Quand, la situation et les conditions inadmissibles imposées aux îliens du Morbihan seront publiées publiquement dans les revues du Conseil Général du Morbihan et de l’Agglomération du Pays de Lorient, afin que l’ensemble des habitants du Département prennent connaissance de la façon dont sont traités ces populations ? La situation actuelle ne sera jamais acceptée.

      Le gouvernement répète assez souvent que la France est une et indivisible !!! Pourtant, celui-ci s’apprête à organiser un référendum sur le statut de la Corse qui bénéficie déjà de nombreux avantages par rapport aux autres îles.

      Dans l’attente de vos propositions, veuillez agréer, Mesdames et Messieurs, nos salutations distinguées.

      De la part des îliens morbihannais. P/o Pol CALLOC’H

      Vu la réaction de l’élu contacté, qui à priori ne se sent pas concerné par ce sujet (Si un élu, conseiller général du Morbihan et vice-président de la communauté de Cap Lorient, n’est pas concerné par ce sujet, qui le sera ???), un exemplaire de cet article a été adressé par courrier au Conseil Général du Morbihan et un autre à Cap Lorient.
      A ce jour, aucune réponse n’est arrivée à destination.
      L’ensemble de la classe politique française (élus insulaires compris) nous a confirmé que, lors des précédents scrutins, nous avons tous voté inutile.
      "Tant que la soif du pouvoir l’emportera, sur la sauvegarde des intérêts des administrés, la démocratie n’existera pas". Un sujet à méditer avant les prochains scrutins !!!

      A l’occasion, nous saluons nos nombreux compatriotes insulaires disséminés aux quatre coins de la planète. Un bonjour également aux derniers survivants d’une époque en voie d’extinction, scotchés comme des berniques sur leurs cailloux, que nous ne voyons plus depuis que nous n’allons plus aux îles. Refus du racket organisé oblige…
      A bientôt.
      Pol

    • Votre message est passionnant car il ouvre la porte à toutes sortes de réflexions.

      Tout d’abord qu’est-ce qu’un Groisillon ? La langue française et l’usage administratif voudraient que
      ce soit un habitant de l’Ile de Groix. Quelle formule pourrait-on employer pour désigner celui qui,
      bien qu’il y soit né, s’est "expatriè" et n’habite plus ici ?

      Quelqu’un qui n’aurait pas connu Groix dans les années 70 serait en droit de se demander pourquoi,
      d’après vous, le choix du tout-tourisme a été fait à cette époque et par qui ?

      Quelles autres solutions viables existait-il à l’époque ?

      Les prix de l’immobilier ne seraient-ils pas plutôt dûs à l’envie de certains de vouloir passer leurs vacances dans un lieu d’autant plus calme qu’il n’y a plus d’activités économiques. Comme ces personnes (qui à 99,99% ne sont pas des Crésus) ont trouvé des Groisillons prêts à vendre leur patrimoine, les lois de l’économie de marché font que vendeurs et acheteurs devraient être satisfaits. Et je me souviens fort bien que, dans les années 70, l’offre était largement supérieure à la demande, tout le monde voulait vendre même à bas prix !

      Les seuls "Groisillons" que l’on peut dire "chassés de leur île" le sont pour les mêmes raisons qui
      faisaient que nos ancêtres et certains d’entre nous partaient travailler sur le continent : le manque de débouchés professionnels à Groix. Certains d’entre eux ont fait des carrières satisfaisantes et auraient
      pu choisir de venir se réinstaller chez eux. Cela n’est pas leur volonté. Faut-il pour cela leur faire
      bénéficier des compensations attribuées à ceux qui font vivre l’île 365 jours par an avec les dépenses
      et contraintes que cela génère ? La "carte insulaire" attribuée par le Conseil Général qui en a décidé
      ainsi est destinée comme son nom l’indique "aux insulaires". Un "insulaire" est celui qui habite une île
      et non pas quelqu’un qui y vient en WE ou en vacances. Si cela était, toutes les personnes qui vont
      rendre visite à leur famille en région parisienne pourraient exiger une Carte Orange !!

      En ce qui concerne le "fichage" découlant de l’utilisation de la carte insulaire, cela ne m’a personnellement pas gênée : le jour où je voudrai que mes déplacements soient confidentiels
      pour quelque raison que ce soit, je trouverai un canot pour me faire passer discrètement sur le continent et, du moins jusqu’à aujourd’hui où le gouvernement ne s’y est pas encore attaqué, la loi
      Informatique et Liberté interdit à la MN de transmettre des données nominatives hors son autorité
      de tutelle.

      Dans cette période économiquement très difficile (et ça ne va pas s’arranger pour les moins favorisés d’entre nous) la tendance est de rejeter la responsabilité sur les élus quels qu’ils soient.
      Mais qui a élu les Conseillers généraux successifs du canton de Groix, en responsabilité de la gestion
      des transports maritimes ?

      Ces conseillers généraux sont tributaires des textes de la Communauté Européenne qui imposent que ces transports soient privatisés. Mais ces conseillers généraux (et leurs partis) n’ont-ils pas appelé à voter pour cette forme d’Europe libérale ? Et la majorité des français ne les a-t’elle pas suivi dans cette direction ? (enfin, juste un peu plus de 50% mais c’est une majorité "démocratique")

      Il serait passionnant de poser individuellement ces questions à toutes les personnes qui développent
      les mêmes arguments que vous sur le droit à cette fameuse carte insulaire :

      Etes-vous prêt à vous engager politiquement pour faire aboutir votre revendication ?

      Dans quelle société souhaitez-vous vivre ? Plus solidaire ? Alors acceptez-vous de payer plus d’impôts ?
      Dans une société ultra-libérale de type USA ? Alors acceptez-vous que l’on vous supprime votre retraite, votre sécu, vos écoles publiques gratuites etc. etc.. ?

      Comme le dit une de mes amies "européenne", TARD OU TOT, LE NOEUD VIENT AU PEIGNE

      En un mot comme en cent, on est toujours mis un jour ou l’autre devant les conséquences de nos
      choix politiques et il est rare à notre niveau, que ces choix nous permettent de garder le beurre et l’argent du beurre !!

      Post scriptum : Savez-vous de quel montant était la pension d’une veuve de pêcheur de 80 ans à Groix dans les années 70 ?

      Vous rappelez-vous que beaucoup de femmes lavaient encore leur linge au lavoir ?

      Et vous vous souvenez qu’il existait encore des maisons sans eau courante et sans wc ?

      J’aimais bien Groix, dans les années 70 et même dans les années 40 !, mais je ne souhaite à personne un retour en arrière qui signifierait l’abandon de toutes les avancées sociales que l’on a connu depuis.

      Anita Ménard