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Boues de dragage : les pêcheurs disent non
vendredi 10 décembre 2004, par
Le groupement des pêcheurs artisans de Lorient demande qu’on préserve le fond de la mer.
Pour les pêcheurs artisans de Lorient, c’est non à l’immersion des boues de dragage du port. Ils l’ont écrit au directeur départemental des Affaires maritimes.
Le groupement des pêcheurs artisans lorientais a été sollicité par les Affaires maritimes pour donner son avis sur l’immersion des déblais de dragage du port de Lorient. S’ils comprennent l’importance que revêt pour la DCN, la possibilité de draguer le port, ils ne peuvent donner un avis favorable à l’immersion des boues dans la fosse située au large de Groix.
Lionel BONIS
Réponse du préfet avant la fin de l’année
« L’activité de pêche est la première activité à subir les atteintes portées à l’environnement marin et à la qualité de l’eau : capacité reproductrice des espèces, qualité des habitats, qualité sanitaire » détaille Émile Tréguier président du groupement. D’autant que la fosse recevant les déchets de dragage se situe dans une zone très fréquentée par les pêcheurs.
« Des bateaux de Groix, Lorient, Ploemeur pêchent dans ce secteur des espèces à forte valeur ajoutée, comme les crevettes, les soles, les rougets, » précise Émile Tréguier. « Les flottilles ont besoin de cette zone pour le maintien de leur activité. »
Les pêcheurs avaient, il y a peu, le projet d’immerger un navire de pêche en sortie de flotte afin de constituer un récif artificiel, édifice favorable à la reproduction des poissons. « Le projet prévoyait la dépollution du navire pour une immersion propre. L’administration a refusé ce projet, au motif qu’il portait atteinte à l’environnement. La cohérence et l’équité impliquent de refuser ce projet de rejet de boues polluées par des composants chimiques. »
Émile Tréguier ajoute : « les professionnels de la mer ne maîtrisent jamais les atteintes portées à l’environnement marin, et ce projet nous donne l’occasion d’exprimer notre plus vive opposition à cette atteinte caractérisée. Nous refusons le principe de l’immersion de déblais de dragage pollués dans le milieu marin, à fortiori au large de Groix, au mépris de la cohérence, de la gestion de l’environnement marin et de l’activité professionnelle de la mer. » Voilà encore un avis à porter au crédit de ceux qui demandent une alternative à l’immersion des boues de dragage. Le préfet du Morbihan doit rendre sa décision avant la fin de l’année.