La culture culinaire bretonne donne un coup de pouce au patrimoine maritime, grâce à Lucien Gourong. "Ecoute voir si ça sent bon", c’est le titre de son dernier spectacle, présenté cet été à Groix. Ancré dans les douceurs et le roboratif, il avait chaviré non pas les cœurs ni les estomacs, mais bien les sens des trois cents spectateurs dont on ne saurait dire si les yeux s’humidifiaient de rire ou de désir.

Lucien nous a donné les raisons immatérielles et anti-scientifiques de l’importance vitale de la diversité des goûts, et de leur préservation contre l’uniformisation industrielle. Il nous a fait penser avec nos tripes, et d’aucuns diront que c’est pure logique lorsqu’on présente un spectacle culinaire. Mais qu’on ne se méprenne pas, au delà de l’amusement, tout cela parle de choses sérieuses et nous prouve qu’on est pas obligé de prendre un ton de sénateur pour nous les faire comprendre.

A conclure sur Proust et sa madeleine, à comparer Biche à une madeleine géante, juste assez grande tant les souvenirs de son époque sont nombreux, Lucien a fait le lien entre tous les aspects du patrimoine qui sont le terreau de notre culture.

En apportant de ses propres deniers 600 euros pour les "amis du Biche", prélevés sur les entrées de son spectacle, il joint l’action à la parole et nous l’en remercions chaleureusement.

AR