L’indignation hémiplégique
Il vient, tard, mais il arrive, ce moment d’indignation à la hauteur de la monstruosité en marche à Gaza. On sent bien qu’il va venir cet instant où l’on se dira : « Comment et pourquoi a-t-on laissé faire ça à Gaza ? » A Gaza, il n’y a pas d’envoyés spéciaux de médias israéliens ou étrangers. Une censure drastique imposée par le gouvernement Nétanyahou. Situation scandaleuse. Là aussi, notre profession se réveillera un jour prochain pour se demander : « Comment peut-on accepter ça d’un pays dans lequel la liberté de la presse est, d’ordinaire, une tradition bien ancrée ? ».../...
Il faut cesser d’avoir l’indignation hémiplégique. Il vient, tard, mais il arrive, ce moment d’indignation à la hauteur de la monstruosité en marche à Gaza, devant les crimes de guerre, les crimes contre l’humanité commis par l’armée israélienne sous les ordres de Benyamin Nétanyahou. Il faut écouter les humanitaires, les agences de l’ONU, les centaines de milliers des manifestants israéliens hebdomadaires, il faut lire les analyses de Haaretz, de l’Orient-le Jour et commencer enfin à être à la hauteur .../...
Continuer à affirmer que l’on veut une solution à deux Etats, comme l’a fait Emmanuel Macron lors de son voyage en Egypte et avec son soutien au plan saoudien. Celui-ci donne l’impression d’un revirement. C’est, en fait, un retour aux fondamentaux.
Thomas Legrand Libération 11/04/25