Internet, inégalités à très haut débit
Aux plus riches la création et la participation, aux plus pauvres la consommation et le divertissement ? S’il fallait un symbole à cet Internet de classe, ce serait évidemment Uber. L’application, fondée par des hommes riches et très diplômés, destinée aux CSP+, ne fonctionne que grâce à l’exploitation de centaines de milliers de chauffeurs issus des milieux populaires. Que ce soit chez les jeunes ou dans les familles rurales, on se rend compte que si Internet s’est imposé à eux, c’est pour son versant tactile, serviciel et divertissant. C’est bien sûr à l’école que beaucoup se jouera, mais il faudra plus, bien plus que des tablettes dans les salles de classe.
E. Cario —Libération 21/11/18