Débat sur la liberté d’expression
Campagne très efficace, mais aussi pauvre de contradiction que de pluralisme. Hier soir, Éric Ciotti est venu en soutien sur le plateau, pendant que Marine Le Pen fustigeait les « Ayatollahs de la pensée unique » et que Laurent Wauquiez promettait de supprimer l’ARCOM, « autorité obscure ». Même son rival pour la présidence de LR Bruno Retailleau qui, comme ministre, devrait défendre l’autorité de la chose jugée –et la décision du Conseil d’État est allée de sa déploration. Le soutien n’était pas aussi large en juillet dernier, quand l’ARCOM a pris sa décision. Sans doute un mouvement d’allégeance à celui qui apparaît comme le parrain de toutes les droites : Vincent Bolloré.../...
Hier soir, Cyril Hanouna a conclu son émission par une longue tirade complotiste, qui accusait -si on a bien compris- le secrétaire général de l’Élysée, de mèche avec l’ancien président de l’ARCOM- d’avoir « monté un dossier » contre lui, dans le dos d’Emmanuel Macron. Voilà qui résume assez bien ce que l’animateur n’a pas voulu voir et que les dirigeants du groupe Canal n’ont pas su lui faire comprendre. Ce n’est pas la liberté d’expression qui est bridée par l’arrêt de sa chaîne, c’est celle de propager n’importe quoi.
Patrick Cohen France Inter 20 02 25