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Rappel : Journée internationale contre la misère.

dimanche 17 octobre 2004, par Admin

La pauvreté touche d’abord les femmes, les jeunes et les étrangers

Expulsions de locataires, surendettement, minimas sociaux : tous les indicateurs permettant de mesurer la précarité sont à la hausse. A l’occasion de la Journée mondiale du refus de la misère, dimanche 17 octobre, les associations se disent débordées face à l’ampleur du phénomène.

Tout converge : la sécheresse des statistiques officielles et la richesse des témoignages des associations de lutte contre l’exclusion, qui se mobilisent, dimanche 17 octobre, à l’occasion de la Journée mondiale du refus de la misère. Après avoir diminué d’un demi-million entre 1998 et 2001, le nombre de personnes pauvres est probablement reparti à la hausse depuis deux ans.

Même si les chiffres de l’Insee pour 2002 et 2003 ne sont
pas encore connus, "plusieurs indices permettent de penser que le taux de pauvreté a augmenté", souligne l’Observatoire national de l’exclusion sociale, dans son rapport 2003-2004.

Le retournement économique de la mi-2001, le durcissement des conditions d’indemnisation des demandeurs d’emploi, l’extinction programmée des emplois-jeunes et la diminution du nombre de contrats aidés mise en ouvre par les deux premiers gouvernements Raffarin (mai 2002-avril 2004) ont fini, logiquement, par se lire dans les statistiques, alors que les mesures du plan Borloo en faveur de la cohésion sociale ne sont pas encore mises en oeuvre.

Les indicateurs dans le rouge.

Le nombre de RMIstes, proche de 1,2 million, n’a jamais été aussi élevé. Et il s’accroît à un rythme accéléré : + 1,4 % en 2002, + 4,9 % en 2003, + 10,5 % entre juin 2003 et juin 2004. 194 400 personnes perçoivent l’allocation de parent isolé (API), soit une progression de 8,8 % entre juin 2002 et juin 2004. Plus de 3,5 millions de personnes vivaient sous le seuil de pauvreté en 2001.

Le phénomène ne se nourrit pas seulement du chômage, mais aussi de la précarité de l’emploi. Les petits boulots, les contrats à durée déterminée, le travail saisonnier, les temps partiels contraints sont le lot quotidien d’un million de travailleurs pauvres.

Salariés ou indépendants, jeunes de moins de 25 ans ou quinquagénaires, ils ont souvent à peine 420 euros par mois pour vivre, pas de qualification et moins de droits que les allocataires des minima sociaux.

"Ce sont les oubliés des politiques sociales. On en voit de plus en plus", affirme Françoise Leroy, vice-présidente de la fédération Coorace (Coordination des organismes d’aide aux chômeurs par l’emploi). .../...

Bertrand Bissuel et Claire Guélaud Le Monde