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L’offshore à 3.000 mètres de profondeur, défi technologique pour l’Ifremer

dimanche 7 juillet 2002

BREST (France), 6 juil (AFP) - 11h39

L’offshore est un secteur clé de l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer) qui s’emploie à mettre au point les technologies pour l’exploration à 3.000 mètres de profondeur, défi du XXIe siècle.

"Dans la perspective d’installer des puits de forage, nous explorons jusqu’à 3.000 mètres, alors qu’il y a dix ans encore on se cantonnait à 1.000 mètres de profondeur", explique Lionel Lemoine, responsable offshore au centre Ifremer de Brest (ouest), premier pôle européen pluridisciplinaire de recherche océanographique.

"Il existe à l’heure actuelle des sites de production de pétrole jusqu’à 2.000 mètres, comme sur la marge brésilienne au large du Mexique", précise Henri Bougault, directeur du département géosciences maritimes. "Environ 10% des réserves mondiales se trouvent à la frontière entre la côte océanique et la côte terrestre, c’est-à-dire aux marges profondes".

L’enjeu est de développer les technologies adaptées aux contraintes des grands fonds, thème évoqué lors du salon professionnel Sea Tech Week organisé fin juin à Brest. A cette fin, l’Ifremer met en oeuvre différentes disciplines telles la géophysique, l’hydrodynamique, l’océano-météo ou l’acoustique sismique.

Sur son site de la pointe du Diable à Brest, se trouve le bassin d’essais le plus profond d’Europe, avec une fosse de 20 mètres. Equipé d’un générateur de houle et de capteurs de mesures, il permet entre autres de tester les fonctionnalités des équipements (transmission, optique, navigation...).

Gestionnaire de la flotte océanique française, l’Ifremer utilise en outre sept navires dont quatre hauturiers, deux submersibles habités et un engin télé-opéré pour grande profondeur.

"Interface entre la recherche et l’industrie", comme le résume M. Lemoine, l’Institut met à la disposition du secteur pétrolier et para-pétrolier son expertise, "ces prestations de services représentant 10 à 15% de nos missions".

"Nous collaborons principalement avec TotalFinaElf et lui apportons des informations stratégiques comme les risques géologiques ou l’emplacement des ressources minérales. Nous étudions aussi l’impact des débris de forage sur l’environnement marin profond et littoral", ajoute-t-il.

Pour rester à la pointe de la recherche mondiale et équilibrer son budget, pourvu à 80% par des subventions de l’Etat et à 20% par des ressources propres, l’Ifremer valorise ainsi ses travaux, dans le cadre de ses missions parmi lesquelles figure l’exploitation durable des ressources de la mer.