Sauver un clandestin :-)
3 commentairesOn fait toujours de belles rencontres au Pêcheur.
Cette fois-là, ce fut l’arrivée intempestive d’un pigeon sur le rebord d’une fenêtre du bar. Le moins qu’on puisse dire est qu’il n’était pas très fringant et encore moins téméraire. Il n’était pas du genre "grand remplacement" de nos volatiles locaux. Le chat, installé près de nous, resta un temps dubitatif. Il ne se leva, prêt à bondir, que lorsque le visiteur se hasarda sur une table sous la fenêtre.
Fab décida d’accueillir ce clandestin chaleureusement comme il se doit. Il le salua et s’enquit de sa nationalité. Réponse muette mais constat de la présence d’une bague, origine UK, par ailleurs indéchiffrable. D’abord se saisir du volatile pour le soustraire à la vindicte du minet puis se poser la question : qu’en faire ?
Je suggérais alors une proposition de bon sens (si si, ça m’arrive, le grand âge qui vient sans doute...) : demander l’avis de notre nemrod en chef ; bel hasard, il était sur la terrasse :-)
Auréolé de sa toute puissance et bardé de ses connaissances pigeonnesques, l’ami Olivier examina PRECAUTIONNEUSEMENT le clandestin et partagea doctement ses observations :
C’est un pigeon de concours qui, fourbu, a décidé de se reposer. Il vient d’Espagne d’où le départ a été donné et retournait en Angleterre. Je vais l’emmener et le mettre quelque temps à l’abri pour qu’il se refasse la cerise.
Moi, connaissant le penchant gastronomique du copain pour tout ce qui est, à plumes et à poils, à sa portée :
Tu ne vas pas le mettre, A LA FRANCAISE, en cocotte avec des petits pois, du cerfeuil, de la sarriette etc, etc, hein ? (et là, pas de cerise, c’est seulement in UK !)
Pas de risque, me répond-il, il est immangeable, "aussi chargé qu’une vedette du tour de France". (ça c’est moi et mon mauvais esprit sportif, à la Churchill)
Ce qui fut dit fut fait, d’abord baptiser la bestiole (en rite anglican) GLOUGLOU puisqu’il était apparu dans un troquet, le restaurer, le bichonner puis le laisser s’envoler sans qu’il demande longtemps son reste.
La fin, d’après Olivier, fut sans doute dramatique : les pigeons qui ne remplissent pas le contrat engagé à grands frais avec eux par leur propriétaire, sont estourbis sans autre forme de procès (même pas à la Henri VIII !)
Merci Olivier pour ce temps et cette attention consacrés à un clandestin : je n’en attendais pas moins de toi :-)
Vos commentaires
# Le 25 juillet à 13:27, par Torcheur
Aïku d’aile
Quelle belle plume !!!
Peine de poésie et douceur dans ce monde de brutes.
Torcheur
# Le 25 juillet à 14:50, par Torcheur
Aïku correctif (d’oubli)
D’l (mon oeil est à la peine )
Torcheur
# Le 25 juillet à 17:16, par Anita
Merci mon cousin, ce gentil compliment confirme que le roman de gare, bête et méchant, paru ce printemps, a mal visé et raté sa cible. Merci aussi en passant aux libraires qui ont cru bon de ne pas organiser sa signature.