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Rendons aux celtes....la SAMAIN

samedi 30 octobre 2004, par Visiteur

Samain est, au premier novembre, la fête irlandaise de loin la mieux attestée,
celle qui a le plus intéressé ou intrigué les érudits.

C’est en effet le moment où les hommes ont accès à l’Autre Monde parce que l
’éternité du " Sid " pénètre le temps et en suspend le cours.

Les messagères des dieux viennent aussi chercher les heureux mortels qu’elles ont élus parce que, précisément, la suspension du temps annihile provisoirement toutes différences entre l’Autre Monde et le monde des hommes et fait tomber toutes les barrières.

C’est une fête de fermeture de l’année écoulée et d’ouverture de l’année à venir. En quelque sorte le " Nouvel An " celte.

Le temps de la Samain est celui du " Sid " brièvement confondu avec celui de
l’humanité. Les hommes ont, pendant quelques jours, accès au monde des dieux sans verser dans l’outrance ou le sacrilège. Là Samhna " Jour de Samain " est encore le " premier novembre " en irlandais moderne. Samain est à la fois la Fête des morts et le jour de la Toussaint.

Sam désignant " l’été ", il reste définitivement acquis que, aux yeux des Irlandais d’autrefois, Samain était une agréable réunion qui récapitulait ou résumait l’été.

Sa date ne pouvait qu’être variable mais qu’importe en fait. Le folklore de Samain (en anglais Halloween, c’est-à-dire plus ou moins "la veille de la Toussaint") revêt à peu près les mêmes apparences extérieures que celui des autres fêtes : réunions familiales ou collectives de communautés villageoises, pratique de divination de toutes sortes, voire de magie élémentaire.

En cette fin des récoltes, on éteignait tous les feux domestiques et l’on fêtait la Samain durant laquelle les morts fréquentaient le monde des vivants. Se faire passer pour un mort permettait de ne pas se heurter à eux.

D’où, semble-t-il, ces déguisement terrifiants. (Pensons ici aux gargouilles placées sur les édifices religieux pour, entre autres, repousser les démons).

Le chef de famille recevait ensuite, des mains du Druide (?) une braise pour rallumer le feu qui devait alors être entretenu durant l’année entière. Elle est devenue en fait une fête rurale. Outre la fête d’ouverture de la saison sombre, Samain est aussi la fête de la fin de l’été.

Mais c’est aussi une fête joyeuse, beaucoup plus importante que Noël au solstice tout proche, quand l’abondance des récoltes a chassé définitivement le spectre de la famine.

Ironie du sort, c’est justement La Grande Famine du milieu du 19° siècle en Irlande qui a conduit la presque totalité du peuple irlandais à se réfugier dans ce continent tout neuf qu’était alors l’Amérique du Nord.

Les Irlandais ont emporté leur misère mais surtout leur courage et leurs légendes.

L’une d’entre elles raconte l’histoire de Jack, homme qui aurait joué un tour au diable lui-même, le coinçant dans sa bourse sous forme de pièce de monnaie. Mort, Jack se voit refuser l’entrée du paradis comme de l’enfer. Curieusement apitoyé, le diable lui remet un charbon incandescent pour qu’il retrouve sa route. Jack évide un navet et y place la braise.

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