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Ce soir à l’Ecume des Jours

jeudi 10 août 2006, par Admin

Route 181 de Michel Khleifi et Eyal Sivan

"UN GRAND TEMOIGNAGE EMPREINT DU DESIR DE VIVRE ET DE CONSTRUIRE ENSEMBLE", Le Nouvel Observateur

"CE FILM DECONCERTE, CHOQUE, MAIS PASSIONNE", Le Monde

"UN DOCUMENTAIRE QUI FAIT L’EFFET D’UNE BOMBE", Télérama

Divisé en trois parties : le Sud, le Centre et le Nord, le
film recueille les témoignages de quantité de gens rencontrés le long du chemin. Petites gens, employés, conservateurs de musée, routiers, archéologues, entrepreneurs, commerçants, écoliers ou vieillards, tout le monde a droit à la parole. Et ne se prive pas d’asséner son
opinion sur la situation du pays et la sienne. Toutes tendances confondues, on a droit à l’éventail complet de la population de ce coin de terre si disputé. Fouillé jusque dans ses moindres détails, cet inventaire implacable vaut bien plus qu’une simple enquête : car la
position et le vécu personnels de chaque personne interviewée mettent en lumière son point de vue et nous en fait à chaque fois voir et comprendre tous les tenants et les aboutissants.

Les raisons de telle ou telle opinion deviennent limpides. Ce film a le précieux avantage de rendre compte avec justesse, simplicité et humanité des enjeux de la vie en Israël-Palestine, et de les
restituer avec tous leurs contrastes. A ce titre, il représente un outil essentiel et unique : à voir et revoir absolument.
Mieux qu’un résumé, quelques témoignages extraits du film en vrac :
LE SUD
Un entrepreneur : « un ouvrier arabe vaut quatre Chinois. Mais on ne peut plus compter sur
eux...........Pourquoi ils restent ici ? Les Arabes ont assez de déserts où aller »
Un jeune : « l’armée, ça fait de toi un homme »
« ce sont les gens ou les lois qui sont mauvais ? ...... l ‘Etat devrait disparaître »
Une femme : « J’ai fait un rêve : ils prenaient ma terre, et une pluie diluvienne s’abattait sur
eux........les chefs ne veulent pas la paix, sinon ils n’auraient plus rien à faire »
« Tous les Israéliens patriotes hébraïsent leur nom »
Un fabricant : « Ces barbelés ont des lames très effilées : les autres pays les excluent pour
raisons humanitaires .... Par les temps qui courent, c’est une affaire qui marche »
« L’ONU a créé une commission spéciale, de pays bizarres, de pays neutres, pour donner le
Neguev aux Juifs »
« S’ils veulent la guerre, il faut qu’ils sachent qu’elle mènera à une extermination des Arabes ,
et après, il y aura la paix »
« Les sionistes, en arrivant et en construisant des implantations, ont érigé des barrières.
D’abord de simples fils, puis des clôtures, puis ils les ont électrifiées,etc : ces barrières sont
devenues de plus en plus sophistiquées. La barrière, c’est le sionisme. »
LE CENTRE
Au conseil municipal de Lod , extrêmement animé, tous se coupent la parole, le
maire : « nous avons toujours vécu avec les Arabes.... Ce n’est pas en vous montant les uns
contre les autres que vous réglerez quoi que ce soit. Ce n’est pas par la provocation que vous
serez entendus »
Réponse d’une Palestinienne à la question : que signifie « ghetto » (le nom de son quartier) ?
« C’est le nom donné à un quartier arabe. Les Juifs l’ont appelé comme ça »
« Chaque maison rasée est une mémoire perdue à jamais »
« Les traumatismes de mes parents me poursuivent encore aujourd’hui. Ils guident ma vie. La
Shoah a façonné ma manière de penser. .... les Palestiniens, ça ne me concerne pas. Je n’ai
aucun état d’âme, ni mauvaise conscience »
Un employé du Fonds National Juif : « Si en 48, on avait fait comme les Américains avec les
Indiens, on aurait été débarrassés d’un grand problème »
Un soldat au ckeckpoint : « On n’a pas besoin de bonnes manières ici »
« Israël est obnubilé par la démographie »
« Ce qui se passe depuis 2 ans, c’est le viol d’une société tout entière...... Ici, chaque soldat
est son propre petit chef »
Un soldat intellectuel au checkpoint : « notre monde est kafkaïen. Dans une nouvelle de
Kafka, un homme attend à une barrière. Le garde lui dit qu’il lui suffit d’enfreindre la loi pour
passer. Bref, il n y a pas de loi » E. Sivan lui demande ensuite s’il a déjà entendu parler de la
« banalité du mal » (évoquée par Hannah Arendt), c’est à dire beaucoup de petites actions qui
font un grand mal. Le soldat ne comprend pas l’allusion.
LE NORD
« Il y a de la place pour tout le monde. Tout dépend de comment on s’y prend .. les gens ne
s’évaporent pas »
« le droit historique ne peut pas être remis en cause. Il relève de la croyance. ....... Je ne suis
pas croyant »
« Les sionistes voulaient le travail hébraïque, pour avoir un Etat indépendant, créer le Juif
Nouveau »
Un ancien combattant sioniste : « Ce ne sont pas les maisons, mais les gens qui gênaient. On
l’a appelée l’opération balai.... Expulser les Bédouins, c’était facile. Tu tires en l’air, et ils
fuient. Pour les Arabes, c’était différent. ... On avait pitié, on est humain. Et alors ? »
Une juive marocaine : « On nous a fait des fausses promesses. On nous a menti »
Une juive tunisienne : « Ici, il n y a pas de joie de vivre. On perd notre temps. ... Ici, même si
on a tout, on n’a rien..... pas de joie de vivre, on perd notre temps »
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