"Anita, de Groix"

"Dans les temps de tromperie universelle, dire la vérité devient un acte révolutionnaire"

Un MaÎtre est mort

Publié le 19 mai 2014 à 18:15 - 1ere mise en ligne le 18 mai 2014

Le psychiatre et psychanalyste français Jean Oury, internationalement connu pour être le chef de file de la psychothérapie institutionnelle française, est mort le 15 mai au soir, a annoncé son élève et ami Pierre Delion.

Le fondateur de la clinique de La Borde, y a rendu son dernier soupir à 90 ans.
Ce lieu thérapeutique allait devenir une référence institutionnelle pour toutes celles et ceux qui ne pouvaient concevoir l’accueil de la folie que dans un cadre humain et respectueux, un lieu où la parole et la rencontre sont l’essentiel du soin aux malades mentaux.
Dans le droit fil de l’enseignement de Tosquelles qu’il avait connu comme interne en 1947 à Saint Alban, Jean Oury rappelait qu’en psychiatrie, il fallait marcher sur deux jambes, la psychanalyse et le marxisme.
Il tenait encore il y a peu à Sainte Anne son séminaire donnant le sentiment à son auditoire que, malgré ou grâce à son immense culture, tous pouvaient se sentir intelligents en l’écoutant !
Récemment, avec d’autres, il est parti en guerre contre la politique sécuritaire qui a envahi, sous Sarkozy, les hôpitaux.

Paul Machto : "Il est triste et révoltant de voir combien la gauche au pouvoir, et notamment le Ministère de la Santé n’a pas su « profiter » de cette grande figure de l’histoire de la psychiatrie française, l’écouter parler de son expérience, tenir compte de ses avis pour mettre en œuvre des réformes de l’outil de soins si délabré et dramatiquement dévoyé par une dérive des pratiques et une déshumanisation.
Jean Oury parlait comme personne. Du caractère criminel des courts séjours en psychiatrie, de la schizophrénie maladie chronique, de la destruction contemporaine du champ même de la psychiatrie. Du scandale que constituait la suppression du diplôme d’infirmier psychiatrique, de la disparition physique de malades mentaux qui ne pouvaient plus aller nulle part. Il disait aussi son inquiétude de constater le nombre croissant de fous dans le métro de Paris comme les rues des grandes villes."

J’ai eu l’honneur de rencontrer ce grand bonhomme à La Borde, où une de mes soeurs était infirmière. Par la suite, je n’ai jamais perdu une occasion de le lire ou l’écouter, de séminaires en congrés, avec le plaisir d’avoir participé au travail des jeunes psychiatres angevins qu’il a formés, très loin des injonctions de gourous encorsetant des autistes dans des pratiques pseudo-éducatrices mais plus certainement réductrices.

J’espère que l’ami Pierre Delion laissera le même sillage que son modèle.

Commentaires :

  • Anita,
    Nous avons connu ,Georgette et moi ,des moments riches ,inoubliables et souvent conflictuels entre le mouvement Freinet et la pédagogie Institutionnelle de Fernand Oury, instituteur ,frère de Jean .On se retrouvait lors des stages et congrès de l’ICEM (Institut Coopératif de l’Ecole Moderne). Regrets.

  • Merci beaucoup à vous pour ce témoignage hommage à Jean Oury et le clin d’oeil pour Pierre Delion, qui j’en suis sûr va prendre le relai, ce qu’il a déjà fait en fait depuis déjà longtemps, transmettant une humanité et une simplicité similaire à Jean Oury.
    Tout bêtement je suis touché que vous citiez un bout de mon papier rédigé dans l’émotion vendredi midi.

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