"Anita, de Groix"

"Dans les temps de tromperie universelle, dire la vérité devient un acte révolutionnaire"

Fillon Juppé, Fippé Jullon, Filjup Pélon…

Publié le 25 novembre 2016 à 20:38

Ayant exprimé publiquement mon refus de voir un agité (dont personne ne peut m’assurer de l’intégrité tant morale que mentale), décider de ma
vie future, j’ai eu la tentation de rester chez moi dimanche puisque la
pseudo bagarre ultra libérale des deux candidats ne me concerne pas. Il
faut dire aussi que me rendre au bureau de vote n’est pas une positon
des plus confortables, même si un ou deux assesseurs ne se départissent pas de leur aménité en ma présence.

Mais voilà que s’affirment sans aucun complexe les professions de foi d’un catholique traditionaliste, (soutenu par l’extrême droite homophobe et anti-avortement) que je n’ai pas combattu directement depuis les temps forts lointains où j’avais un rôle dans la représentation régionale d’un syndicat.

Mon modeste bulletin ne pèsera que d’une toute petite voix dans le
décompte national mais sa présence aura peut-être un peu plus de sens
dans les résultats locaux. J’espère que je ne serai pas seule à montrer
mon inquiétude devant l’arrogance affirmée de ces possédants qui, de
plus, sont obsédés par une croyance que je combats autant que les
profiteurs.

Il se trouve que mon livre de chevet actuel est "Croyance" de J.C.Carrière.

Je ne résiste pas au plaisir d’en extraire quelques passages.

Carrière cite en exergue la définition du philosophe Alain : "Croyance,
le mot commun qui désigne toute certitude sans preuve".

.../... "Alors que l’on voyait réapparaître la vieille alliance de la
violence et de la foi que l’on croyait éteinte, que l’on espérait
éteinte. Le mot « croyance » est, paradoxalement, un acte de doute : « 
je crois », du latin credo, qui veut dire « je suppose », et non pas « 
je sais ». Et voilà que cette opinion se transforme en affirmation, en
certitude.

La croyance, cette certitude sans preuve, pouvons-nous l’approcher, la
connaître ? Qu’est-elle exactement ? Une rébellion individuelle, ou au
contraire un ralliement à un groupe, à une secte ? Un réconfort ou une
aberration ? Alors que nous pensions, depuis le siècle dit “des
Lumières”, aller vers plus de clarté, plus de maîtrise sur le monde et
sur nous-mêmes, nous voyons que la croyance a marché près de nous au
même pas que la connaissance, et que l’obscurité nous accompagne toujours,

L’a priori indiscutable de la révélation divine...paralyse tout
mouvement de la pensée"

Les catholiques, par exemple, croient en un dieu qui a eu un fils unique
– comment il l’a eu, ça, ce n’est jamais dit –, né sur Terre par
l’opération du Saint-Esprit (quelle est cette opération ?) d’une femme
qui était mariée, mais vierge. Que des gens soient morts par milliers
pour défendre cela, c’est quand même inouï !

Aussi loin que nous allions dans l’analyse, nous n’arrivons pas à
comprendre pourquoi la croyance existe. On peut, bien entendu, dire
mille choses, trouver des raisons – la peur de la mort,
l’incompréhension du monde… –, mais on ne peut pas l’expliquer comme on
le ferait de l’origine d’une maladie

Le croyant contemporain est l’auteur et le propriétaire de la croyance
qui le possède, et à laquelle il s’identifie pleinement

Toute discussion, toute mise en doute, si raisonnable et si pondérée
qu’elle soit, ne sert ni à apaiser ni à expliquer - et encore moins à
persuader.

Inutile de préparer des arguments pour répondre aux questions qui
pourraient se poser, et cela pour une bonne raison : il n’y a pas, ou
plutôt il n’y a plus de question.

Il est en effet essentiel, pour un croyant, de se montrer totalement
fermé à tout argument qu’on lui oppose. La foi ne veut rien entendre, et
c’est à cela qu’on la reconnaît. Elle n’est pas un objet de débat.

La connaissance a pour qualité première d’admettre qu’elle peut se
tromper. Le principe de la croyance, c’est le contraire. Le dogme est
établi pour toujours. Une croyance qui s’admet comme croyance, c’est
impossible.../... "

(Je vous fais grâce des pages 107 à 109 ne voulant pas provoquer d’infarctus parmi mes lecteurs :-( )

La question que se pose Jean-Claude Carrière sera donc de plus en plus
d’actualité. Nous devrons tous choisir entre connaissance et croyance.
Mais ceux qui continueront à se référer à la connaissance et à la
rationalité scientifique, comme à l’athéisme, le feront à leurs risques
et périls.

et voilà ce que veut dire le bulletin que je mettrai dimanche dans
l’urne de droite.

J.C. Carrière CROYANCE (O.Jacob)

https://www.franceinter.fr/emissions/le-7-9/le-7-9-02-juillet-2015

Commentaires :

  • une personne inconnue (mais d’autant plus insultante) a l’air de ne pas apprécier ce grand monsieur qu’est Jean Claude Carrière !
    AM

  • quitte à se faire insulter à la place de j.C.Carrière, autant en reprendre une tournée pour F. Fromet :-)

    https://www.youtube.com/watch?v=WpKuLlY5z5c&feature=youtu.be
    AM

  • flippon jullé peut etre .
    je ne connaissais carriere que de nom , et je retrouve dans ces extraits les questions que je me pose depuis tres longtemps : comment au 21 eme siecle peut on accepter toutes ces " croyances " y compris religieuses sans seulement se poser quelques questions ? . l’humain est un grand mystere ......je vais acheter le livre de MONSIEUR CARRIERE .

  • A contrecoeur j irais voter pour éviter le pire

  • Merci Martine pour ta subtile analyse qui fait plaisir à lire après les insultes des bas du front. Mais bien entendu, cela sera risque d’être incompris, l’humour noir n’étant pas ce qui est le plus accessible à certains milieux :-(
    AM

  • Oui lo, ce n’est plus seulement du courage qu’il nous faut, mais de l’abnégation ! mais nous savons aussi rester droits dans nos sabots :-)
    AM

  • ""Pour mettre fin aux « déficits récurrents de l’assurance maladie », Fillon choisit l’option la plus simple : transférer des dépenses de l’assurance maladie vers les complémentaires. L’assurance maladie se verrait recentrée « sur les affections graves ou de longue durée », et les complémentaires sur « le reste, le panier de soins individuel ». N’en déplaise au député de Paris, qui promet aux Français « le juste soin, au meilleur coût », c’est bien le choix le plus coûteux et le plus inégalitaire qu’il fait : les complémentaires ont de lourds frais de gestion, sans comparaison avec l’assurance maladie, et elles segmentent les risques, assurant une bien moindre solidarité entre bien portants et malades, riches et pauvres, jeunes et vieux.

    « Responsabiliser les patients » est un leitmotiv à droite. Là encore, François Fillon choisit l’option radicale : le retour en force des franchises. Il veut « introduire une franchise meÌ dicale universelle, fonction des revenus dans les limites d’un seuil et d’un plafond ». Ce sont les complémentaires santé qui rembourseront ces franchises. Petite promesse sociale : « Les moins favorisés ne pouvant accéder aÌ€ l’assurance privée bénéficieront d’un régime spécial de couverture accrue. » Il rompt également avec le mode de financement de la Sécurité sociale, historiquement assis sur les revenus du travail. Décidé à alléger encore la fiscalité des entreprises, il compte basculer « les cotisations maladies patronales vers un mix CSG/TVA ».
    Mediapart

  • J’en sors et sans aucun complexe ni culpabilité. Parer au feu, ça fait aussi partie de la route.

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