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Sur les quais du Guilvinec, on entend parler polonais

lundi 2 septembre 2002

C’est un métier qui nourrit bien son homme mais n’attire plus les jeunes recrues. « C’est vrai, cela veut dire passer sa vie au large, dit un pêcheur à la retraite, mais c’était bien mieux que de rester à la maison... » Un avis moins partagé aujourd’hui : les mentalités ont changé, les 35 heures ont renforcé l’envie de temps libre et de loisir. Fait d’absence, d’humidité et de fatigue, le métier de marin-pêcheur ne correspond plus aux préoccupations. « Les jeunes veulent rentrer le soir chez eux, rester avec leur copine et aller en discothèque le samedi », observe un armateur.

Par manque de main-d’oeuvre, les bateaux sont retardés, certains restent à quai. Les employeurs ont raclé les réserves locales, avant, dernier recours, de faire appel à l’étranger. Il y avait bien les Espagnols et les Portugais, main-d’oeuvre traditionnelle d’appoint des ports français. Mais ces deux pays connaissent aujourd’hui, eux aussi, des problèmes de pénurie. Pour trouver de bons marins, les armateurs ont donc franchi les frontières de l’Union européenne. Depuis une petite année, sur les quais du Guilvinec, de Concarneau ou de Cherbourg, on entend parler polonais. Là-bas, la flotte est en crise, 8 000 marins-pêcheurs seraient sans emploi. Eux trouvent leur intérêt à travailler dans les ports français, avec des rémunérations bien plus élevées que dans leur pays.

 suite et copyright libération 02-09-02