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Lorient : 8 000 manifestants disent « non » au CPE

lundi 20 mars 2006, par Admin

La satisfaction d’être aussi nombreux se lisait sur les visages des quelque 8 000 salariés et étudiants samedi matin. Sur le podium, Aurélie exige, au nom de tous, « le retrait immédiat et définitif du CPE et du CNE. Le CPE, harangue Aurélie, c’est l’ouverture à tous les abus. C’est le mépris même du salarié. »
Charles JOSSE. Ouest France 20/03/2006

CPE. Hervé Pellois réagit aux propos de François Goulard
« Je demande le retrait du CPE et l’organisation rapide d’Etats généraux de la Jeunesse. Le gouvernement de Villepin doit
engager ce processus en écoutant notamment les partenaires sociaux et les mouvements de jeunes qui en ont assez du mépris affiché », réclame Hervé Pellois.
Le Téégramme 20/03/2006

Rennes 2. Une tradition de luttes sociales
C. Le Bart, professeur de sciences politiques à l’IEP : « Historiquement, il y a une mémoire de l’action collective sur le campus et beaucoup d’étudiants sont issus de milieux populaires. Et de part les matières qui leur sont enseignées (la
sociologie, la psychologie, les lettres, l’histoire, ...), ils sont sensibilisés à la politique.
Julien Vaillant Le Télégramme 20/03/2006

Refus de trois régions de financer les emplois en CPE
Alors que le Premier ministre semble jouer à terme l’essoufflement du mouvement anti-CPE, des présidents de conseils régionaux annoncent qu’ils n’accorderont d’aides aux entreprises que lorsque les emplois créés seront des CDI.
Après le Poitou-Charentes et les Pays de la Loire, c’est au tour de la région Centre de le faire savoir.
Maire Info 20/03/2006

Après la mobilisation, l’attente d’un geste
En choisissant la fermeté, Dominique de Villepin prend le risque de s’aliéner une grande partie de la jeunesse, qui pourrait bien avoir la mémoire longue au moment de voter en 2007. Qu’il renonce, et le voilà durablement affaibli dans son camp, laissant pour ainsi dire le champ libre à Nicolas Sarkozy pour l’élection présidentielle.
Roland GODEFROY. Ouest France 20/03/2006

Les syndicats engagent l’épreuve de force
Ils ont exigé que Villepin annonce purement et simplement le retrait du CPE. FO et la très modérée CFTC - n’hésitant pas à parler « d’ultimatum ». B. Thibault : « L’enjeu, c’est la perspective ou non de mettre en cause l’ensemble du code du travail et de savoir si nous nous installons dans une société ou la précarité sera la norme. »
Jacques ROUIL.Ouest France 20/03/2006

Mourir pour le CPE
Et si le spectre de Le Pen allait de nouveau se dresser ? Ce n’est pas une plaisanterie : l’enquête menée par la Sofres et publiée samedi par Le Monde est un choc : si 12 % des 18-24 ans voteraient demain pour Ségolène Royal, 23 % choisiraient, à égalité avec Nicolas Sarkozy, Jean-Marie Le Pen !
C Clerc Le Télégramme 20/03/2006

Commentaires

  • L’enjeu culturel du CPE par Luc Chatel

    .../...Ce gouvernement veut cacher son visage néolibéral derrière le petit doigt du pragmatisme. Ce qui est en jeu avec le CPE, c’est une vision de la société. Sans garantir de créations d’emplois, il aura pour conséquence certaine de plonger un peu plus de monde dans une précarité matérielle, comme on peut le voir en Grande-Bretagne et aux États-Unis (où, rappelait l’Onu en 2005, si le chômage est faible, la mortalité infantile est l’une des plus élevées parmi les pays riches). Mais la précarité, c’est aussi l’absence de perspective, de progression professionnelle. L’enjeu n’est pas de conserver un emploi à vie, mais d’avoir un minimum de garanties pour apprendre un métier et construire sa vie. C’est sur la stabilité de la vie professionnelle que repose la possibilité d’avoir un minimum de vie familiale et sociale. Et c’est en cela que le CPE est d’une portée néolibérale inavouable et qu’il prépare une société dont les bases sont déjà bien visibles : vive le court terme, la consommation de l’instant, la loi du profit, le repli individuel et la concurrence comme unique valeur de référence !

    C’est contre cette société-là que l’on doit se battre, avec audace, clarté et imagination - autant de qualités qui ne sont pas tout à fait au rendez-vous. Autour du CPE, c’est un combat culturel qui se joue. Et c’est sans doute pourquoi les étudiants en sont le fer de lance.

    Témoignage chrétien édition du 16 mars 2006