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Le festival de "l’arrache"

vendredi 8 septembre 2006, par AM

Semaine du 21 au 27 août 2006

La fièvre des derniers jours a envahi "les terrasses", aggravée par les ukases de la Commission de Sécurité. Il faut vider les greniers, par les portes et les fenêtres. Le maire (sans son costume grège..) a été vu lançant avec vigueur de lourdes ferrailles par les fenêtres de l’étage. Il donnait ainsi l’exemple du respect de la Loi !!

L’inévitable Jaja lors de ces péripéties a peut-être légèrement forcé son talent et il est apparu bien fatigué certaines fins de journées. Impossible d’oublier l’homme orchestre, j’ai cité Le Directeur, que l’on a pu observer partant à l’assaut de sa montagne de fauteuils de cinéma à fixer, avec la même détermination que Bonaparte au Pont d’Arcole. Non, non, je n’exagère pas, il paraît que ça donne du coeur à l’ouvrage aux troupes.

Personnellement, je ne pense pas que Didier et Thibault, les "Alsaciens", avaient besoin d’être boostés, mais bon... Cela fait partie du personnage comme de se balader en soirée avec un sac poubelle pour ramasser quelques gobelets. Son côté "grand communicant" nous manquerait s’il devait s’en séparer ! Il retrouvera quand même son professionnalisme pour mener les débats (quelquefois tendus) ou interwiever les invités malgaches

Yann S., le cinéphile, prenait les derniers contacts avec réalisateurs et journalistes. La troupe des bénévoles rentrait dans les petites cases tracées par Choune et Isabelle.

Et le Grand Soir est arrivé, avec la pluie, pour donner encore à l’équipe l’occasion de se surpasser dans l’organisation au débotté de festivités légèrement bousculées par rapport aux prévisions. A partir de là, la machine bien huilée pour sa sixième édition a fait se succéder comme à l’accoutumée films, débats et animations diverses, le tout aboutissant en fin de soirée à
une visite quasi obligatoire au Bonobo.

Stage vidéo pour les jeunes.

Performance de Lutina et Michel

Les oeuvres de Paul Bloas

Le crieur de ru dru et ses accolytes

Petits et grands sur les manèges de Régis au profit du Festival.

Régis Gisavo, le grand accordéoniste malgache.

Là, difficile de deviner parmi les bénévoles derrière le bar qui est professionnel et qui ne l’est pas ! Ainsi ce grand et sympathique garçon prénommé Manu ferait-il partie de l’équipe pro mais néanmoins bénévole de Ben et Babbas ? (Tout faux....C’est le fils d’un certain Patrick qui
déambulait le vendredi après midi, à la recherche du débat fantôme, et qui semble fort connu voire célèbre !) La très bonne musique ajoutait à la convivialité du lieu et on se surprenait à penser : faudra que je leur demande leur playlist.... Mais on est vite accaparé par les connaissances, passées ou du jour.

On retrouve des bénévoles de l’année précédente. On jette un oeil de temps en temps sur le superbe décor installé par les archis-bûcherons de Boulchac dans ce lieu de rêve qu’est Port-Lay, mis en valeur par une armada de projecteurs.

On aperçoit alternativement les deux Daniel "chefs"
bénévoles de la technique et électricité officielles, venus s’assurer que tout baigne.

On descend profiter aussi des films projetés sur la maison du port. Petit moment de nostalgie... Près de cinquante ans auparavant, on pouvait aussi fréquenter un cinéma en extérieur. Mais les films étaient des comédies musicales indiennes et l’odeur n’était pas iodée mais celle de la forêt tropicale et de la latérite.

Comme un des films a été en bonne partie projeté sous la pluie, on remonte se réchauffer dans la tiédeur poussiéreuse du Bonobo.

On salue un artiste malgache.

On blague avec l’équipe des cuisines, aussi motivée pour la détente que pour la préparation et le service des repas.

Autre grand moment de l’édition annuelle : le passage des politiques. Cette année nous avons droit à la présentation à Groix de Françoise Olivier-Coupeau que Le Drian propose à la députation pour le remplacer, en dépit de la position du PS lorientais.

Madame Olivier-Coupeau a l’abord naturellement chaleureux ce qui est assez rare dans ce milieu et ça la différencie au moins de son mentor.

Elle n’a pas l’air d’apprécier les circonvolutions et le mensonge et préfère reconnaître d’elle-même qu’elle ne maîtrise pas le dossier de l’immersion des boues, celui des cabillauds ou celui de l’extraction du sable. Je ne peux m’empêcher de lui conseiller d’y jeter un oeil attentif, lui rappelant que seules un peu plus de 200 voix ont évité la défaite à son prédécesseur et que ces 200 voix pourraient être les voix des Groisillons qui vont lui manquer à cause du mépris affiché pour la qualité de leur environnement.

Le soir même, on discute avec la personne qui a tenté de nous interwiever sur M’Radio et on découvre que cette charmante jeune femme est chaudronnier-tuyauteur de métier et, qu’à part ça, nous avons quelques points communs.... Ravie d’apprendre que, si elle ne connaissait pas Groix jusqu’ici, elle va s’empresser d’y revenir pour marcher et la découvrir après le départ de la cohue. On rencontre aussi des "gars de Quéhello", de ceux qui ont été nos copains d’enfance ou ceux de nos frères ou soeurs. On parle avec eux des films qu’ils ont vus.

On apprend que les Paès se plaisent si bien ici qu’ils prolongent en privé leur séjour sur l’île. Preuve s’il en est qu’ils s’y trouvent bien accueillis.

Le samedi soir, affluence dehors et dedans ; record du nombre de repas servis.

Plus tard dans la soirée, le maire patrouille du côté de la falaise. On constatera, au nombre de bouteilles vides abandonnées ça et là et qu’il faut immédiatement ramasser, que les jeunes Groisillons dont on avait entendu préalablement les sacs à dos tintinnabuler, n’ont pas fait baisser ce jour-là les chiffes de ventes des rayons alcool des commerces locaux. On y repensera lorsqu’on lira dans la presse que des vols ont été commis au détriment des bénévoles. On sera toujours dépitée en se remémorant l’appareil photo numérique disparu lors de la soirée Reeves, appareil qui a dû prendre le même chemin que les divers matériels volés ce samedi.

Dimanche remise des prix, ça sent la fin...

Le jury s’est acquitté de son travail avec grand sérieux.
Le prix du public est baptisé Prix Albert Boterf pour répondre au voeu de sa petite- fille Zouzou.

Le Président annonce son départ déjà prévu au sein de l’équipe qu’il remercie pour le travail accompli et pour les résultats financiers encourageants de l’édition 2006.

le banc de thons avant la distribution des prix

Stéphane rappelle le souvenir d’Albert Boterf et Zouzou.

Les rangs des bénévoles s’éclaircissent :

il faut assurer la reprise du travail le lundi matin. Ultimes projections nocturnes sur le port. Bekoto, toujours présent, nous offre à l’improviste une dernière chanson. Une personnalité comme la sienne nous fait repenser à
Lucien Kimitété.

Merveilles du direct et du talent d’un artiste inspiré : l’émotion est au rendez-vous.

Clap de fin ? Non ! Il ne sera pas dit que les Groisillons n’auront pas le dernier mot ! Jaja, accompagné par Laurent, tous deux des Renavis, entonne Marie Jeanne Gabrielle, la belle chanson sénane de Louis Capart.

Et c’est là que l’on constate une fois de plus que parfois le mieux est l’ennemi du bien : une voix forte s’élève pour interpeller Jaja : C’est pas Sein qu’il faut que tu chantes, c’est des chansons de Groix !....

Et ça fait mal après quatre jours où l’on a pu croire que les barrières entre les pays s’estompaient.....

L’année prochaine, route vers Cuba !

Si ce choix a tout pour nous plaire, nul doute que si mes oreilles traînent toujours, je n’entende encore au fil de passionnantes journées d’échanges, une c.....e ou deux à ajouter au florilège :-((

Photos ile-de-groix.info
(sauf les deux dernières : Laurence Loval)