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Jean Dominique, invité du Festival du film insulaire
jeudi 26 août 2004, par
Raz-de-marée, hier soir, sur les coups de 18 h 15 à Port-Tudy : le gros des invités du Festival international du film insulaire étaient attendus au bateau. Membres du jury (à l’exception de certains arrivés plus tôt et de trois retardataires), réalisateurs, journalistes : tous venaient d’effectuer la traversée depuis Lorient, accompagnés en musique à bord par la fanfare La Folyre.
Dans la foule, une invitée de marque avait fait le déplacement : Michèle Montas, la veuve du journaliste assassiné Jean Dominique, en exil aux Etats-Unis où elle occupe actuellement la fonction de porte-parole de l’assemblée des Nations Unies. La journaliste haïtienne est venue spécialement de New York pour accompagner le film " Jean Dominique, the agronomist ", présenté en ouverture du festival.
A ses côtés, Robert Ménard, secrétaire général de Reporters sans frontières, est à Groix pour défendre encore et toujours la liberté de la presse. Un droit bafoué à Haïti - et ailleurs - et pour lequel Jean Dominique a laissé sa vie le 3 avril 2000.
Le patron de Radio Haïti Inter a marqué de sa présence, à travers le film de Jonathan Demme, le lancement du quatrième festival du film de Groix. Pendant 85 minutes, le réalisateur et ami de Jean Dominique dresse le portrait de cet homme pour qui " on ne peut pas tuer la vérité " ; " on ne peux pas tuer la justice ".
Quinze ans de tournage et quatre ans de montage pour un travail limpide, documenté et en même d’une grande force émotive. Le public groisillon ne s’y est pas trompé : à l’issue de la projection, un silence troublant a envahi la salle du cinéma des familles. Les questions ont mis du temps à venir et le débat ne s’est pas vraiment instauré. Un peu comme si le festival venait de perdre l’invité marquant de cette quatrième édition.
Véronique Mettey
Le Festival en bref
Musique et conte, hier soir, pour la soirée d’ouverture, avec le musicien haïtien Bob Bovano, pour un mini-concert improvisé, et avec Mimi Barthélémy, conteuse haïtienne au verbe truculent. Et, pour finir la soirée " projection ", les beaux portraits d’enfants d’Haïti de Maxence Denis et Frédéric Koenig. Des photos de ce dernier qui sont visibles pendant le Festival dans la salle de projection de l’Esmeralda.
Enfin, ceux qui souhaitent poursuivre le débat sur la liberté de la presse ont rendez-vous aujourd’hui jeudi à 17h30 à l’Esmeralda pour un débat sur la liberté de la presse à Haïti.