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Enquête publique Kergroise

vendredi 23 juin 2006, par Admin

L’association Robin des Bois écrit à "Bouesdehors"

.../... Nous avons reçu copie des documents de l’enquête publique et envoyé nos observations au commissaire enquêteur. Vous trouverez en pièce jointe notre courrier. Nous avons je crois les mêmes objectifs que votre collectif .../...
Florian LACOMBE

A l’attention de Monsieur le Président de la Commission d’Enquête MAIRIE DE LORIENT

Objet : Enquête publique relative aux travaux d’amélioration de la capacité d’accueil du port de commerce de Lorient

Monsieur le Président,

Nous vous prions de bien vouloir noter au registre d’enquête les observations qui suivent au nom de l’association de protection de l’Homme et de l’environnement Robin des Bois dans le cadre de l’enquête publique citée en objet.

Robin des Bois s’oppose à l’immersion des 600.000 m3 de sédiments sablo-vaseux de la rade de Lorient dans le cadre des opérations d’amélioration de la capacité d’accueil du port de commerce pour les raisons détaillées ci-dessous.

L’étude d’impact révèle que les opérations d’immersion entraînent une mortalité localisée parmi les peuplements benthiques. Elle est compensée par une recolonisation des fonds par les espèces les plus opportunistes. Ces
espèces opportunistes ne doivent pas être confondues avec les espèces initialement présentes. Les études de suivi réalisées par Ifremer ne comportent pas d’inventaire faune/flore, en particulier sur le site d’immersion au large de Groix. Aucune étude scientifique n’a été réalisée
sur l’évolution des peuplements benthiques (Etude d’impact, p50) et des vidéos ne sauraient s’y substituer. L’impact des clapages sur la biodiversité du milieu naturel benthique au niveau et à proximité du site d’immersion au large de Groix n’a pas été suffisamment étudié.

Les mesures de concentrations en HAP sont imprécises (Etude d’impact, p29).

Les mesures de HAP révèlent néanmoins un dépassement des niveaux GEODE non réglementaires pour tous les échantillons. La somme des HAP ne dépasse pas le seuil mais cela n’écarte pas la présence d’une pollution avérée des
sédiments par les hydrocarbures. Nous estimons donc que l’impact des HAP par les sédiments clapés n’est pas négligeable et qu’en terme de flux l’ensemble
des hydrocarbures corresponds à plusieurs dégazages.

La concentration en cadmium sur le site d’immersion a augmenté de 40% entre 2002 et 2003. Cette augmentation a été confirmée en 2004 au "Pérello" et elle peut être due à un relargage de certains métaux par les sédiments
clapés.

De plus, nous notons que la bioconcentration de l’arsenic, du chrome, du nickel n’ont pas été étudiés. D’après le suivi Ifremer 2003-2004, les concentrations plus élevées sur les stations de suivi par rapport au lot
initial auraient pour origine des "variations de l’état physiologique des coquillage" (Etude d’impact, p31) ce qui n’est pas compréhensible. En conclusion, nous estimons incomplète l’étude du relargage de micropolluants
par les sédiments clapés et leur accumulation dans la chaîne trophique.

Sur les stations de suivi en 2003-2004, les impacts à proximité du site d’immersion sont jugés nuls hors la zone la plus impactée au Nord-Est n’a pu être étudiée à cause de la perte d’une station en 2003 et des mortalités de
2004 (Etude d’impact, p32). Ces impacts sont probablement sous-estimés.

Il n’y a pas d’analyses sur le dénombrement et la caractérisation des bactéries et virus présents dans les sédiments à draguer. La connaissance de la qualité microbiologique des vases est insuffisante. Les impacts de la dispersion et de la prolifération de microorganismes pathogènes n’ont pas étudiés. Ceci est pour nous une inquiétude majeure. Il n’y a pas d’analyse des kystes de planctons dans les sédiments. Certains planctons sont
toxiques. Ils peuvent être libérés et revivifiés lors de la dispersion des sédiments après clapages. Les impacts de la dispersion et prolifération de planctons toxiques n’ont pas été étudiés.

Bien qu’évoquée en fin d’étude d’impact, aucune solution technique de stockage à terre et valorisation des sédiments comme alternative à l’immersion n’a été suffisamment étudiée dans ce projet.

Nous demandons une nouvelle enquête publique plus complète et la recherche de solutions opérationnelles alternatives à l’immersion de l’ensemble des sédiments sablo-vaseux de la rade de Lorient ou d’une partie d’entre eux. Nous pensons
en particulier à la valorisation.

Nous attirons d’autre part votre attention sur la faiblesse de la motivation du dragage justifié par une éventuelle plate-forme de distribution du ciment. Les ports bretons ne doivent pas être concurrents, ils doivent être
complémentaires.

En vous remerciant de votre attention, je vous prie de croire, Monsieur le Président, en l’expression de mes salutations respectueuses.

Florian LACOMBE Chargé d’Etudes

Robin des Bois
Association de protection de l’Homme et de l’environnement
14 rue de l’Atlas 75019 PARIS
contact@robindesbois.org