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Des nouvelles de l’APPORT

samedi 25 août 2007, par Admin

à Anita et Henri Ménard

Suite à notre manifestation des 7, 8 et 9 août et aux réactions sur votre
site, nous avons concocté un petit mot de réponse associatif que je vous
mets en fichier joint.
Amicalement et bon courage à vous pour votre vrai boulot de citoyen.
Philippe, de l’APPORT.

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Suites de la manifestation APPORT du 07 au 09 août 2007

Nous tenons à remercier chaleureusement les groisillons et les visiteurs pour l’accueil qu’ils nous ont fait lors de nos 3 journées d’action à Groix entre le 07 et le 09 août 2007, aussi bien les personnes qui se sont arrêtées pour prendre notre tract ou signer la liste de soutien (740 signatures en 2 jours), les commerçants qui ont toléré le joyeux chahut musical que nous avons causé sur la place et nous ont dit leur amical soutien, les fonctionnaires municipaux et les gendarmes qui ne nous ont pas délogés, ainsi que les personnalités que nous avons pu rencontrer.
Malgré la durée et la proximité de notre action, nous regrettons de n’avoir eu aucun contact de la part de la municipalité.

Notre intention était non agressive (le jeûne de notre ami Jean François est un mode d’action totalement pacifique). Elle se voulait déterminée, communicante, mais aussi joyeuse et ludique. Elle n’était pas politicienne, ne prenant pas parti pour un bord ou un autre dans le cadre des futures échéances électorales, mais elle était profondément politique, car animée par deux grandes valeurs aujourd’hui largement partagées (le respect de la Terre et les solidarités). Nous espérons que le débat lancé au niveau d’un micro problème sur Groix servira à toute la communauté. Ce débat a d’ailleurs été largement relayé par les médias : Le Télégramme, Ouest France, Libération, Radio Bleue Armorique, RTL, FR3, Océane FM, et le site ile-de-groix.info… au cours
de la semaine.

Nous avons eu le sentiment de rencontrer un large soutien à notre demande d’expérimentation d’un camping durable à Groix. Chacun voit bien que notre occupation est extrêmement légère en durée et qu’elle ne touche ni à la faune, ni à la flore, qu’elle empêche l’envahissement par les prunelliers et que les tentes et les cris des enfants apportent de la vie dans le paysage pendant l’été.
Vous avez justement été souvent sensibles aussi à l’importance que nous donnons à la protection de la flore, la faune et le paysage et notre mode de camping « léger » sans installation en dur, ni portail, ni clôture, avec un minimum de dépenses en eau, une limitation des voitures, le souci des déchets et le principe d’acheter sur place ce que nous consommons sur place (pas « d’importations » du continent dans nos bagages !). Cette démarche spécifique qui s’inscrit dans une logique de développement durable a rencontré un fort intérêt, y compris de campeurs plus classiques qui s’interrogent sur leurs propres pratiques. Ceci nous conforte dans notre volonté de proposer une telle démarche à titre expérimental, car on voit bien qu’elle va dans « l’esprit de la loi littoral » qui est d’éviter le bétonnage des côtes françaises. Pour cela, il nous faut poursuivre notre approfondissement de la notion de camping durable et de l’utilisation d’une charte et d’un cahier des charges qui encadre et précise notre mode d’occupation et notre relation à la collectivité groisillonne.

Un autre aspect sur lesquels nous avons ressenti votre forte adhésion est le maintien de la diversité sociale des vacanciers à Groix. Elle concernait à la fois celle des touristes extérieurs à l’île, mais aussi celle des groisillons et leurs descendants qui composent à peu près le tiers de nos adhérents.
Notre association est représentative de cette diversité : nous sommes ouvriers, employés, fonctionnaires, enseignants, petits artisans, médecins, retraités de la fonction publique ou de l’industrie. La moitié d’entre nous ne pourrait raisonnablement louer un terrain ou une maison ou rester au camping pendant 2 ou 3 semaines en plus du prix du bateau. Une des familles ne possède que ce terrain à Groix en copropriété avec les frères et sœurs et vit en HLM à Lorient. En perdant l’usage de ce bien commun, ils n’ont plus de vacances.
Probablement que c’est ce combat, autant que celui de l’écologie et du développement durable, et en tout cas plus que la simple défense de notre intérêt privé, qui nous pousse à faire ainsi de la résistance depuis 4 années et à être force de proposition.
Nous considérons qu’il est totalement injuste que les seuls à souffrir de cette loi de protection du littoral appliquée strictement, sans discernement, même écologique, soient les classes populaires et les classes moyennes qui n’ont pu (ou n’ont voulu) construire sur leurs terrains lorsqu’ils les ont acquis. Le « nettoyage » du littoral fait que les maisons construites auprès de ces zones (qui deviennent des espaces très valorisés) voient leur prix s’envoler, et les gens assez fortunés pour construire, se voient dès lors récompensés. On comprend dès lors le titre de l’article de « Libération » qui parle des « campeurs punis », car souvent, involontairement, c’est ce à quoi la loi aboutit : la punition (l’exclusion) des estivants les plus modestes.

Or ce phénomène concerne beaucoup d’autres vacanciers sur le littoral Français (on a vu ces dernières semaines l’exemple des campeurs de Brem sur mer (85), condamnés à un euro symbolique (Ouest-France du 17/08/07) malgré une lourde réquisition ou ceux de Plougastel Daoulas (29) acceptés par le maire dans la bande des 100 mètres). Mais il concerne aussi largement les groisillons.
En effet, nous avons rencontré beaucoup d’entre vous pour qui le camping est un moyen de regroupement familial au pays, au moment des vacances d’été. Dans une grande famille, il est très difficile pour les parents ou grands-parents de recevoir tout le monde à la maison. Lorsque les jeunes, peuvent s’installer sous la tente dans le jardin ou sur un terrain de la côte, cela facilite grandement les choses. Mais comme toute l’île, sauf le bourg, est en site inscrit, aujourd’hui, réglementairement, peu de groisillons ont le droit de planter une tente sur leur terrain, et certains l’ont déjà appris à leurs dépends.
Cette question du camping dans l’île est donc une question cruciale pour la population groisillonne, autant que celle du prix du bateau pour ses enfants, non résidents.

On se trouve donc dans une situation particulièrement intéressante, motivée par ses spécificités insulaires, pour tenter une expérimentation qui serait d’ailleurs tout à l’honneur de Groix qui pourrait ainsi inventer une méthodologie valable pour d’autres territoires et d’autres populations concernées. Le seul risque pris l’est par les membres de l’association dans l’hypothèse où une expérimentation ne serait pas concluante, dans tous les cas les autres partenaires (dont la municipalité) ne pourront que tirer bénéfice d’une telle démarche novatrice et valorisante.

C’est de permettre la mise en œuvre de ce processus que nous demandons à la municipalité de Groix car elle a le pouvoir d’intégrer notre démarche expérimentale à La GIZC de Cap Lorient (Gestion intégrée des zones côtières). La démarche de GIZC, contrôlée et subventionnée, lorsque c’est nécessaire, par la DIACT (Aménagement du territoire) signifie, comme son nom l’indique qu’elle concerne les littoraux.
Le terme gestion, signifie une recherche de règlement des problèmes rencontrés par les collectivités humaines dans ces territoires.
Enfin, le mot intégré indique que la démarche se soucie de tous les aspects du problème (écologiques, sociaux et économiques), mais aussi de tous les acteurs du territoire (Municipalité, associations, utilisateurs privés) qui sont associés à cette recherche. L’idée principale étant que des acteurs qui ont été conscientisés, associés à la recherche de solutions et au processus de résolution sont beaucoup plus efficaces que des acteurs évincés ou tenus à l’écart de la gestion.

Persuadés que cette solution est bonne pour Groix et ses habitants et réconfortés par votre accueil durant ces 3 jours, nous sommes déterminés à poursuivre notre projet et nous vous en tiendrons informés. Grâce à vous, les plus jeunes de notre association ont découvert en direct, les joies du militantisme et sortent de cette action avec une énergie décuplée.

Pour vous informer ou apporter votre soutien, vous pouvez nous joindre à l’adresse mail : apport_groix@yahoo.fr
ou écrire à Philippe LE DU, 3 allée Henri Matisse 35830 BETTON
ou Gilbert NEXER, Mez pors Milo Locmaria, 56590 GROIX
ou téléphoner au 02 99 55 99 64