Commentaires :

• 10 août 2013, 13:58, par Anita

  La bénédiction des courreaux
  – extrait de la plaquette de "La route de l"amitié"

  La première description connue de la bénédiction des courreaux de Groix date de 1826 par le docteur Lestrohan de Port-Louis :

  En ce temps là , la veille du 14 juin jour de la Saint-Jean d’été, où selon la tradition populaire a lieu la bénédiction des fruits de la terre et de la mer, on allumait, sur les différentes pointes de l’Île de Groix, des feux de joie, et les habitants priaient et chantaient autour de ces bûchers en signe de réjouissance.

  Chaque pêcheur absent faisait tous ses efforts pour être de retour ce jour-là tant il lui tenait à coeur de participer à la procession du lendemain et surtout à la bénédiction des courreaux sur laquelle il fondait chaque année l’espoir d’une pêche abondante et lucrative.

  En vue de la fête, les bateaux étaient lavés, repeints et même suifés, car à travers cette fête il y avait une compétition nautique, chaque bateau voulait se distinguer, tant par la force de ses rameurs que par la rapidité de sa marche et de ses manoeuvres.

  Le père de famille désignait dans chaque ménage ceux qui auraient l’honneur d’aller en mer jusqu’au point de rencontre des chaloupes des communes du littoral : Ploemeur, Gaves, Port-Louis et Riantec.

  Le 24 juin, c’est de l’église Saint-Tudy à Groix et de la chapelle Notre-Dame-de-Larmor à Larmor-Plage, après les vêpres, que partaient deux processions qui se réunissaient à mi-route des courreaux.

  Lorsque les centaines de bateaux s’entremêlaient, la cérémonie commençait, c’est le son d’une clochette
  qui annonçait la bénédiction de la mer, les prières et les cantiques suivaient. La fin de l’après-midi sonnait le retour pour les pèlerins vers les ports. Ces fêtes avec les chaloupes pontées dureront jusqu’aux années 1870.

  Puis arrivent les thoniers. En 1934-1935 : 774 dundées arment pour la pêche en France. Groix se placera en tête avec 214 bateaux, précédant Etel, Concarneau, Les Sables d’Olonne... En 1954 il ne reste plus que 25 thoniers sur l’Île.

  Remises en vigueur en 1933 après plus d’un demi-siècle d’oubli, les régates se sont naturellement insérées dans les fêtes de partance. Elles ont toujours lieu autour du 20 juin. Il n’est plus question d’aller jusqu’au milieu des courreaux. Le départ se fait devant Port-Tudy, cap à l’entrée d’Etel, puis Doêlan et retour vers Port-Tudy (deux tours avec une bonne brise, un seul tour par temps calme).

  En dehors de la compétition et des résultats, il existe une louable émulation entre les constructeurs, car chaque chantier essaye d’accroÎtre la vitesse en perfectionnant les formes et la surface des voiliers. Il ne faut pas oublier que c’est le bateau qui part sur les lieux de pêche et revient sur les lieux de vente en un minimum de temps qui a un avantage, car il défie les marées.

  En effet, les gains élevés encouragent puissamment la construction de voiliers qui ne navigueront qu’environ 100 jours par an. Libérés des contraintes du chalutage à la voile, les armateurs et les patrons recherchent pour leurs thoniers des qualités de tenue à la mer, de manoeuvrabilité, de vitesse qui vont faire de ces bateaux les yachts de la pêche.

  Des chantiers nouveaux s’installent un peu partout en Bretagne. Entre 1925 et 1937, soixante-quinze voiliers dont les tonneaux étaient de plus en plus importants, ont été construits pour les seuls pêcheurs de Groix.

  Pendant toutes ces années la bénédiction de la mer se mélangent avec : la partance, les régates. L’apogée de cette fête se fait avec les pères blancs, pour beaucoup d’anciens leurs chants résonnent encore à Port-Tudy. Demain et après-demain on parlera de la fête de la mer en même temps que la Route de l’Amitié.

• 10 août 2013, 14:27, par droopy

  Merci pour cette info qui permet d’être un peu plus impregné des valeurs de l’Île

• 11 août 2013, 11:02

  pseudo dévoilé, commentaire validé. et la remarque qui va avec :

  personnellement je pense qu’il y a loin entre la connaissance de l’utilisation d’un bout de corde tressé et "les valeurs de l"Île".
  Ce n’était pas celles qu’ont essayé de me transmettre mes aïeux.
  Pour l’utilisation de cette corde, un stage dans n’importe quelle école de voile aurait dû suffire... si j’en avais eu les moyens !
  AM

• 11 août 2013, 16:14, par droopy

  Tout à fait d’accord pour le matelotage mais mon commentaire concernait l’article sur les courreaux

• 11 août 2013, 16:33

   :-) désolée -

  je ne suis pas obsédée non plus par les bénédictions :-) et la garcette ayant suscité plus de commentaires, je n’ai même pas été vérifié à quoi vous pouviez bien répondre. D’où l’intérêt de reprendre le titre de l’extrait d’article.

  si vous retrouvez quoi que ce soit qui se rapporte aux fêtes païennes, je suis preneuse :-))

  AM