"Anita, de Groix"

"Dans les temps de tromperie universelle, dire la vérité devient un acte révolutionnaire"

Collector : LA CUISINE DE LA MER

Publié le 19 juillet 2009 à 17:29

(dans "Marie-France" des eighties.)

Combien de tonnes de couscous de poisson servies depuis ?

Au large de la Bretagne Sud, l’île de Groix a "mouillé" l’ancre. A l’abri de ses rues tranquilles et de ses murs de granit se mijotent des plats simples et savoureux, aux saveurs d’iode et d’embruns.

Il faut seulement quarante-cinq minutes, du port de Lorient, pour accoster cette île, autrefois célèbre comme premier port thonier de l’Atlantique. Il y a longtemps que les grands thoniers "n’affalent plus leurs toiles" à Port-Tudy, mais nombre de petits bateaux pratiquent une pêche artisanale. Chalutiers ou petits côtiers rapportent suivant la saison : thons, soles, limandes, maraches (lottes), merlus (colins), raies, maquereaux, daurades, langoustines, araignées. Pratiquement toute l’année la pose des "bahots" (lignes puissantes à nombreux hameçons), permet la capture des bars et des congres. Les casiers (pièges à mailles plus ou moins serrées) sollicitent à la boëtte (appâts) la gourmandise des crabes, langoustes, holards et crevettes. Une partie de cette pêche constitue pour l’île un apport d’une extrême fraîcheur.

D’épices et d’amour, telle nous est apparue la cuisine groisillonne, curieuse alliance des produits de la mer, de richesses potagères et d’épices venues d’Orient, par ce port dont le seul nom, Lorient (autrefois l’Orient), évoque l’implantation de la Compagnie des Indes. Il ne faut donc pas s’étonner d’y trouver une pointe d’exotisme qui, bien que récent, renoue l’antique lien avec le temps où l’île de Groix se trouvait sur les grandes routes nourricières du vin, du sel et des épices.
Associés au poisson, ces éléments donnent de savoureuses recettes depuis les simples sardines au gros sel, les maquereaux au vin blanc, jusqu’au somptueux couscous de poisson : insolite, il n’est pas déplaxé, car on pourrait en imaginer la recette bourlinguant sur les mers pour le goût de quelque marin épris d’exotisme. Tradition et invention ont trouvé leur alliance aux cuisines de l’hôtel de la Marine où l’on prépare, comme autrefois, godaille (soupe de pêcheurs) et ragoût de poisson, mais où l’on invente aussi, avec bonheur, des plats nouveaux sagement audacieux que met en saveur l’excellence des produits.
Pour apprécier tout cela, il n’est que le vent du large pour mettre en appétit. A la voile, à bicyclette, à cheval, Groix révèle l’agrément de ses côtes, falaises déchiquetées et plages paresseuses, de ses sentiers bordés de genêts d’or , le charme de ses petits villages, avant-postes, battus des vagues, ou lieux-dits perdys dans les ajoncs ; la richesse de ses gisements minéralogiques, l’envol argenté des oiseaux et le souvenir meurtri du passage des grands Vikings.

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