Moi, en tous cas, si un jour je reçois un merlan mort emballé dans du
papier journal, je ne me pose pas de questions : je le mange !

Ceci dit, les clichés ont la vie dure : une dame m’a téléphoné
dernièrement pour savoir si le Cercle Celtique ne pouvait pas venir danser autour du menhir de Kermario.

Moi, pas franchement emballée :
- " Mais vous voulez quoi comme type de danse ?"

La dame :
- "Une ronde ce serait bien."

Naïvement, je m’imagine qu’elle veut un rond de saint Vincent ou de
Loudéac et je décide de creuser un peu.

– " Vous voulez un rond en costume traditionnel ? "

– " Tout à fait, répond la dame enthousiaste. L’idéal ce serait de grandes
robes blanches avec des guirlandes de fleurs dans les cheveux !"

Je lui réponds avec tact (c’est tout moi ça) que le Cercle n’a pas ce
genre de vêtement.

"Ah bon ! s’écrie la dame déçue. Mais alors... Vous n’êtes pas vraiment
celtes !"

Depuis, on se creuse la tête au Cercle Celtique : comment trouver assez
d’argent pour passer une commande de serpes d’or chez Monsieur Bricolage ?
Certains (les traîtres !) étaient prêts à transiger et parlaient de
plaqué or. D’autres encore ( sacrilège !) conseillaient carrément
d’acheter un lot de serpettes ordinaires !

Guénaël, très terre-à-terre, a mis tout le monde d’accord : A quoi bon
les serpes puisqu’on n’a pas de gui ?
Ah elle est belle la celtitude groisillonne ! Pas de gui, pas de serpes et pas de robes blanches !

Tant pis ! Le Groisillon, toujours débrouillard, saura s’adapter : on ira
en chemises de nuit, avec des truelles..................................................... Elizabeth Mahé