De quels mets se composaient les dîners ou soupers que les prieurs devaient fournir aux seigneurs et à leurs accompagnateurs au cours de leurs visites ?

Le cartulaire de Quimperlé ne le précise pas mais on peut l’imaginer grâce à un acte cité par l’historien de la Bretagne, Arthur de la Borderie au 19em siècle.

Ce repas aurait été fourni à un seigneur de Carhaix et à sa suite :

« Le festin devait être servi dans une belle salle suffisamment jonchée de paille fraiche, et ayant belle cheminée, et beau feu de charbon sans fumée et sur belles tables hautes doit on mettre du sel et des oignons blancs et double chandelles de cire allumées suffisantes à chevaliers devant chacun d’eux (1 double chandelle devant deux chevaliers). Bon pain de froment et du meilleur vin de l’endroit, un pot devant deux et hanaps d’argent suffisants pour chevaliers. »

« Le diner se composait de trois mets, c’est à dire de trois services : bouilli, ragoût et rôti.

Bouilli : un met pour chaque écuellée, (une écuelle pour deux) de chair de porc salé avec un chapon ou une géline (poule) et des choux ou navets et de la moutarde.
« Ragoût : pour chaque écuellée, de la chair fraiche de porc à la sauce verte, du poivre suffisant et convenable.
« Rôti : pour le tiers met, un chapon ou une géline suffisamment lardée et rôtie pour chaque écuellée.
« Dessert : du fromage en chaque écuellée.

Tous ces mets doivent être servis en vaisselle neuve de frêne. Et ne doit-on changer les mets ni les ôter de sur les tables sans le commandement exprès du seigneur, ni même ôter les tables »

A table !

Merci à Jean-Claude Le Corre :-)