"Anita, de Groix"

"Dans les temps de tromperie universelle, dire la vérité devient un acte révolutionnaire"

SRI LANKA : Cinghalais et Tamouls

Publié le 26 mars 2009 à 16:34

La presse laisse échapper parfois, entre deux déplacements bling bling de l’OmniPrésident, des échos des conflits qui déchirent actuellement le Sri Lanka.
Cette île étant l’invitée du Festival du Film Insulaire 2009, il n’est pas trop tard pour se familiariser avec la situation politique de ce pays.

http://www.monde-diplomatique.fr./c...

Les Tamouls, nostalgiques de l’importance que leurs donnaient les colons anglais avant l’indépendance, ont du mal à se plier à la vox-populi issue des urnes.
Les Cinghalais ont une propension marquée à se venger de leur mise à l’écart à l’époque de cette même colonisation.

Les élections de 2005 ont porté au pouvoir un partisan d’une politique de fermeté sourde aux revendications du peuple tamoul. Le Président a de plus mis fin au cessez-le-feu signé entre le Gouvernement et le LTTE.

Comme dans tout pays où une minorité est écrasée par une majorité, qui plus est avec un arrière-fond de guerre de religion, la violence n’est pas loin avec son cortège d’actes de résistance que certains appellent terrorisme.

Les organisations humanitaires et même l’ONU sont préoccupées actuellement par les conséquences de ce conflit où, s’il est impossible de désigner le plus sanguinaire des chefs de clan, la seule chose visible est que des populations civiles tamoules paient un lourd tribut à ces combats et déportations et plus particulièrement les enfants, enrôlés de force dans un camp ou l’autre.
Si l’on ajoute à cela que le LTTE est fréquemment soupçonné d’avoir mis en place une quasi mafia pour racketter les exilés, il sera difficile de savoir à qui on aura affaire lors de l’édition 2009 du Festival.

Lire : L’affaire Hamilton de Michelle de Kretser
Le fantôme d’Anil de Michael Ondaatje
Récifs, de Romesh Gunesekera.

Commentaires :

  • Les troupes sri lankaises prennent le contrôle du dernier bastion rebelle
    Sri Lanka carte asieL’armée sri lankaise a annoncé dimanche que les troupes gouvernementales opérant dans le nord avaient pris le contrôle de Puthukkudiyiruppu, dernier bastion des Tigres tamouls rebelles, en tuant plus de 400 rebelles au cours de combats acharnés. …/…

    Parmi les rebelles tués figurent leurs chefs Theepan, Nagesh et la chef du groupe des femmes des LTTE Vedusha, ont indiqué des responsables militaires.

    Gadaafi, le responsable personnel de la sécurité du leader reclus des LTTE Velupillai Prabakaranan, a également été tué au cours des combats, ont déclaré les responsables.

    Xinhua http://www.casafree.com/

  • Le président Rajapakse a transformé le Sri Lanka en dictature militaire, où l’opposition au gouvernement n’est pas permise. Sous prétexte de lutte contre le terrorisme, des dizaines de journalistes qui dénonçaient les crimes de l’armée et des milices racistes proches de L’Etat, ont été assassinés ou ont "disparu"… Les syndicalistes ou militants des droits de l’homme qui contestent le massacre du peuple tamoul et la corruption du régime subissent aussi des attaques armées, des menaces de mort et des kidnappings.

    Les militants du Comité pour une internationale ouvrière (CIO), qui regroupe en France les membres du courant Gauche révolutionnaire dans le NPA, luttent pour un monde socialiste, pour mettre fin aux guerres et aux oppressions. Notre section au Sri Lanka, l’United Socialist Party a poursuivi sa ligne de défense des droits à l’autodétermination de la population tamoule. Plus concrètement, à présent, nous faisons campagne internationalement pour faire cesser l’énorme désastre humain de cette guerre qui emprisonne des civils dans les jungle Mulaittivu.

    L’United socialist party mène campagne constamment pour une lutte unifiée des travailleurs et des pauvres cinghalais et tamouls contre l’impérialisme et le capitalisme, avec des politiques vraiment socialistes. Les vies et la liberté des membres et défenseurs de l’USP sont actuellement en danger. Toute aide financière et aide pour leur défense ainsi que leurs campagnes est la bienvenue. Des donations peuvent être faites pour mener campagne au Sri Lanka.

    http://www.gr-socialisme.org/

  •  1975 : création des Tigres de libération de l’Eelam tamoul (LTTE), qui réclament un Etat séparé pour la minorité tamoule dans le nord et l’est du pays

     1983 : début de la guerre civile

     1991 : un Tigre tamoul assassine dans un attentat-suicide le Premier ministre indien Rajiv Gandhi, en représailles apparemment à l’envoi de troupes indiennes participant aux combats contre les rebelles au Sri Lanka

     1993 : un kamikaze tamoul tue le président sri-lankais Ranasinghe Premadasa après l’échec d’une tentative de pourparlers de paix

     février 2002 : Colombo signe un accord de cessez-le-feu avec les Tigres tamouls

     juin 2005 : les relations entre le gouvernement et les rebelles se dégradent sur la question du partage de l’aide internationale destinée aux victimes du tsunami

     août 2005 : le ministre des Affaires étrangères Lakshman Kadirgamar, un Tamoul opposé à la création d’un Etat indépendant pour sa minorité, est assassiné. Une action imputée aux LTTE

     décembre 2005 : les rebelles lancent leur première grande attaque depuis le début de la trêve, tuant au moins 12 membres de la marine sri-lankaise. Cette offensive est suivie d’une série d’attaques.

     22 février 2006 : des représentants du gouvernement et des rebelles se rencontrent en Suisse pour des pourparlers de paix, et décident de réduire les violences. Une deuxième série de négociations est reportée quelques mois plus tard en raison de désaccords entre les deux parties

     8 juin 2006 : échec de négociations en Norvège destinées à restaurer la paix

     20 juillet 2006 : les Tigres tamouls ferment les vannes d’un réservoir dans l’est de l’Île, privant d’eau plus de 60.000 personnes, et conduisant le gouvernement à lancer sa première grande offensive en territoire rebelle depuis le cessez-le-feu de 2002

     11 juillet 2007 : le gouvernement annonce avoir chassé les rebelles de l’est de l’Île

     2 novembre 2007 : le chef de l’aile politique des Tigres tamouls, S.P. Thamilselvan, considéré comme le No2 deux du LTTE, est tué dans un raid aérien de l’armée

     2 janvier 2008 : après avoir décidé la veille de se retirer d’un cessez-le-feu négocié sous médiation internationale, le gouvernement annonce que les Tigres doivent désarmer avant toute nouvelle négociation de paix

     2 août 2008 : l’armée annonce que ses troupes entrent dans le district de Kilinochchi, la capitale de facto des Tigres, pour la première fois depuis 11 ans

     2 janvier 2009 : l’armée s’empare de Kilinochchi

     25 janvier 2009 : l’armée enlève le dernier grand bastion des rebelles, Mullaittivu

     17 mai 2009 : les rebelles assiégés dans un minuscule réduit côtier annoncent qu’ils déposent les armes

     18 mai 2009 : le chef de l’armée affirme qu’il n’y a plus aucun rebelle dans la zone de guerre.

    http://tempsreel.nouvelobs.com/ | 18.05.2009

  • Drame tamoul

    Ce qui frappe le plus, dans les camps sordides du nord du Sri Lanka, ce n’est pas la misère, finalement banale. Ce sont les barbelés d’un autre temps. Quelque 300 000 Sri-Lankais sont privés de leur liberté de mouvement, certains depuis de longs mois, au prétexte qu’ils appartiennent à la minorité tamoule.
    Aux yeux du pouvoir, contrôlé par la majorité cinghalaise, cela fait d’eux des partisans potentiels des Tigres de libération de l’Eelam tamoul (LTTE), un mouvement séparatiste brutal que l’armée sri-lankaise a militairement défait voici une semaine, au terme d’un conflit sanglant.
    LE MONDE | 25.05.09
    http://www.lemonde.fr/opinions/article/2009/05/25/drame-tamoul_1197626_3232.html#xtor=EPR-32280229-[NL_Titresdujour]-20090525-[opinions]

  • Sri Lanka : comment faire taire les témoins des massacres

    Leur seul crime est d’avoir donné une voix aux victimes. Alors que les bombes gouvernementales pleuvaient sur les réfugiés tamouls, les docteurs Thurairaja Varatharajah, Thangamuttu Sathyamurthi et V. Shanmugarajah sont restés jusqu’au bout, soignant ceux qui pouvaient l’être avec les moyens du bord. En l’absence de journalistes ou d’observateurs internationaux, les médecins tamouls sont devenus les derniers témoins d’une tragédie à huis clos qui a fait des milliers de morts, de fin janvier à fin mai, dans l’offensive finale de l’armée sri-lankaise contre le mouvement séparatiste des Tigres de libération de l’Eelam tamoul (LTTE).

    Pour toute récompense, les docteurs, affiliés au ministère de la santé de Colombo, ont été emprisonnés, dès qu’ils ont pu quitter, le 15 mai, la bande de plage du Nord-Est, où l’armée a donné l’assaut final. Selon une source bien informée, ils sont au secret dans l’immeuble de la Criminal Investigation Division (CID) de Colombo, dans un centre d’interrogation "sordide". Selon un rapport de l’ONU de 2007, la torture y est une pratique "routinière". Seul le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a pu les rencontrer et constater qu’ils sont "OK". L’un d’eux, V. Shanmugarajah, a été soigné pour un éclat d’obus à la poitrine. "Si, un jour, on fait le procès du régime, ce seront des témoins clés, c’est pour ça qu’ils voulaient les tuer et ont été très déçus qu’ils s’en sortent", explique un responsable international.

    Ce responsable international a été en contact avec les docteurs mais refuse de donner son nom, de peur d’être expulsé. "Ces types sont des héros, on fait des films sur ce genre de personnes", ajoute-t-il. Durant le conflit, depuis des ordinateurs connectés à des téléphones satellitaires, au fur et à mesure qu’ils déplaçaient leurs hôpitaux de fortune, ils ont envoyé des courriels, comme des bouteilles à la mer.

    Le Monde s’est procuré certains de ces documents, souvent brefs, sobres, presque cliniques. Exemple : "29 avril 2009. Cher Monsieur, Madame, aujourd’hui, aux alentours de 16 heures, l’hôpital de Mullivaikkal a été attaqué au mortier. Le toit du pavillon a été très endommagé et des patients à l’intérieur sont morts. Neuf patients morts et quinze patients blessés. Beaucoup de patients ont quitté l’hôpital. Ce matin, un officier du CICR a visité l’hôpital aux alentours de 11 heures. Salutations. Docteur T. Sathiyamoorthy, directeur régional des services de santé."

    Les destinataires étaient un cercle de fonctionnaires de l’ONU, de responsables sri-lankais, de diplomates et de membres de la diaspora. Les photos numériques qui accompagnent chaque message, prises par les médecins ou des employés locaux de l’ONU, montrent crûment, au bord de la plage, corps démembrés, plaies béantes, femmes en larmes et enfants à l’agonie - le résultat de bombardements à l’arme lourde contre des civils sous des tentes en plastique, que les Tigres tamouls empêchaient de fuir, et dont l’armée n’avait que faire.

    "Les docteurs évitaient toujours les questions politiques, ils faisaient simplement leur boulot", se souvient le responsable international. Rarement trahissaient-ils le moindre sentiment. Sauf un jour. Au téléphone, Thangamuttu Sathiyamoorthy est au bord des larmes. Une femme, dont les deux jambes ont été sectionnées au niveau des cuisses par des éclats d’obus, est en train de se vider de son sang sous une bâche, qui frémit au rythme de ses derniers souffles. Sa petite fille, que des patients tentent de distraire, implore le docteur de la sauver. Elle a perdu son père et c’est toute la famille qu’il lui reste. Les médecins, qui n’ont plus de matériel depuis des mois, ne peuvent rien faire. "Sathiyamoorthy m’a dit : "J’ai toujours su que la guerre viendrait, mais je n’ai jamais pensé que ça finirait sous un tapis de bombes"", se souvient le responsable international.

    A plusieurs reprises, lorsque le bateau du CICR accostait sur la plage pour évacuer les blessés, les docteurs fournissaient à l’organisation les coordonnées GPS de leurs centres médicaux itinérants, pour qu’ils préviennent l’armée de leur position. "Quelques heures plus tard, l’armée bombardait ce point précis", rapporte cette source.

    Sur la fin, le ton des e-mails change. 13 mai : "Les combats à l’arme lourde ont commencé à 5 h 30 du matin. Beaucoup de civils blessés ont été amenés à l’hôpital, et l’hôpital ne fournit plus de soins parce qu’il est sous des tirs de mortier (...). Près d’un millier de patients attendent leur traitement quotidien.(...) Tant de blessés ont dû mourir. Dans le pavillon, il y a de nombreux cadavres parmi les patients. On peut voir et entendre les patients pleurer dans l’hôpital, c’est un vrai désastre."

    "Ce sont des médecins qui improvisent, qui font tout ce qu’ils peuvent, même s’il faut arrêter une hémorragie avec un bout de ficelle ou panser une plaie avec un drap", explique notre source. Mais les dernières semaines, "ils disaient qu’il était temps de partir, qu’ils ne pouvaient plus soigner les gens. C’était trop dangereux, ils ne pouvaient plus sortir des bunkers. Il n’y avait aucun matériel, ils étaient dépassés par le nombre de blessés. à‡a tirait de tous côtés. L’armée était à 500 mètres. Il y avait des morts partout autour d’eux".

    Détenus en vertu des "régulations d’urgence" et du Prevention of Terrorism Act qui permettent de les garder enfermés un an avant de les inculper, les trois docteurs n’ont formellement été accusés de rien. Mais dans la presse aux ordres, ils sont "soupçonnés d’avoir fait des déclarations désobligeantes dans les médias et la communauté internationale en faveur des LTTE." "Le gouvernement ne va pas les laisser partir parce qu’ils peuvent témoigner des crimes de guerre commis par l’armée", prédit un défenseur des droits de l’homme, qui craint qu’ils soient, comme tant d’autres, soumis à la torture.

    Leurs familles ont été menacées par des paramilitaires tamouls progouvernement qui surveillent leurs maisons, les suivent dans la rue et posent des questions sur leur lieu de travail. "Si vous avez affaire à ces groupes, vous retrouverez le torse de votre fille dans un réservoir dans quelques jours", explique le responsable international. Les ONG et plusieurs missions diplomatiques tentent d’obtenir la libération des docteurs, pour qu’ils puissent s’installer dans un pays d’accueil.

    Dans un pays où plus de 60 employés humanitaires ont été tués en trois ans, et où des journalistes connus ou des défenseurs des droits de l’homme sont couramment enlevés en plein jour par des hommes en armes, parfois pour ne jamais réapparaÎtre, rares sont ceux qui s’expriment. Il n’est qu’à lire les derniers titres de "une" des principaux journaux, The Island ou le Daily News : "Complicité avec les terroristes au prétexte du soutien des droits de l’homme" ; "Les journalistes payés par le LTTE seront dénoncés" (citation du comandant de l’armée, le général Sarath Fonseka) ; "L’expertise des ONG a aidé le LTTE"...

    "Ici, c’est pire qu’en Birmanie", affirme un fonctionnaire onusien, selon lequel les bureaux de l’ONU sont sur écoute. Le régime, dit-il, a repris à son compte le mantra bushien : "Vous êtes avec nous, ou contre nous". "Depuis la victoire, on ne peut plus les arrêter. C’est un Etat militaire et ça ne va faire qu’empirer", prévient le défenseur des droits de l’homme. Pour l’heure, les médecins, "héroïques" selon l’ONU, croupissent en détention. Mais ils pourraient un jour se retrouver dans le box des témoins, et leurs geôliers sur le banc des accusés.
    Philippe Bolopion LE MONDE | 29.05.09

  • L’ONU accusée de silence sur le sort des Tamouls
    Le Monde avançait jeudi le chiffre de 7 720 morts entre le 20 janvier et le 13 mai. Plus grave, il citait un officiel des Nations unies évoquant « une tentative de suppression systématique de ce matériel ». L’ONU n’a pas voulu « commenter » ces affirmations, vendredi. « Pas le moindre civil n’a été tué par des bombardements du gouvernement », a déclaré sans rire un porte-parole sri-lankais au Times.
    http://www.liberation.fr/monde/0101570306-l-onu-accusee-de-silence-sur-le-sort-des-tamouls

    Par ARNAUD VAULERIN Libération/fr 30/05/2009

  • En l’absence de journalistes ou d’observateurs internationaux, les médecins tamouls sont devenus les derniers témoins d’une tragédie à huis clos qui a fait des milliers de morts. Les docteurs ont été emprisonnés, dès qu’ils ont pu quitter la bande de plage du Nord-Est, où l’armée a donné l’assaut final. Ils sont au secret dans l’immeuble de la Criminal Investigation Division (CID) de Colombo, dans un centre d’interrogation "sordide". Selon un rapport de l’ONU de 2007, la torture y est une pratique "routinière
    Philippe Bolopion LE MONDE | 29.05.09
    Lire "Le Fantôme d’Anil de Michael Ondatge (sélectionné pour le Prix du Caillou)

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