"Anita, de Groix"

"Dans les temps de tromperie universelle, dire la vérité devient un acte révolutionnaire"

Voeux du maire (l’intégrale)

Publié le 25 janvier 2009 à 14:11

« C’était un temps déraisonnable,
On avait mis les morts à table,
On faisait des châteaux de sable,
On prenait les loups pour des chiens,
Tout changeait de pôle et d’épaule,
La pièce était tellement drôle,
Moi si j’y tenais mal mon rôle,
C’était de n’y comprendre rien ».

Cet extrait du célèbre poème d’Aragon montre combien le poète ressent le monde jusqu’à des profondeurs inconnues des analystes férus de logique . Les gentils chiens de garde du capitalisme financier mondialisé laissent entrevoir leurs dents de loup, et nous servons la
pâtée à ceux la même qui ont dévoré les troupeaux que nous leurs avions confiés. Tout change en effet : les fusils changent d’épaules, certains ne reconnaissent plus leur droite de leur gauche, le pays d’en haut de celui d’en bas, les pouvoirs économiques et politiques
changent de pôles et les pôles eux-mêmes se réchauffent menaçant de transformer la fragile machine climatique en un monstre déchainé. Et chacun d’entre nous a bien du mal à y comprendre quelque-chose, et si la pièce était encore drôle son humour devient bien grinçant. Et quel rôle y tenir ?

Le système de valeur qui, jusqu’à présent, domine encourage l’avidité au mépris de l’être et des autres dont Sartre écrivait qu’ils sont l’enfer tandis que Soeur Emmanuelle les disait être le paradis . Entre l’être et le néant, entre l’autre et le néant, il va falloir choisir. La crise globale économique financière et sociale est la partie émergée d’une crise plus
profonde : celle valeurs humaines et des rapports sociaux. Le souci de respecter ou même seulement de prendre en compte les gens disparait rapidement du projet de société que nos pères ont bâti après avoir vécu les pires horreurs du 20ème siècle.
Churchill disait que l’optimiste voit une opportunité derrière chaque calamité . Quand tout semble s’effondrer, l’optimiste espère que l’essentiel demeurera, et même se révèlera d’autant mieux au milieu des décombres…
L’essentiel n’est certainement pas dans les valeurs vouées à s’écrouler : le mépris du futur et du passé au profit de l’instant. Les communications à la vitesse de la lumière n’apportent en fait que l’obscurité, elles permettent aux plus rapides de prendre le pas sur ceux qui cherchent le vrai rythme du monde, le réflexe remplace la réflexion. _ On ne pense plus : on dépense. On ne réfléchit plus : on fléchit, on s’incline. Les autorités laissent faire, faute de temps et de moyens de contrôle.
Les psychotropes, légaux ou non, envahissent nos vies, médecins et psychiatres tirent la sonnette d’alarme. La jeunesse s’affole mais elle n’est pas folle ! Car la folie ordinaire n’est pas où l’on croit : comment qualifier ceux qui ont élaboré un système sur l’infini supposé des
ressources, des échanges mondiaux instantanés donc incontrôlables, des valeurs délirantes données à des biens qui parfois existent et souvent n’existent même pas -des châteaux de sable- et le pillage sans limite de l’unique planète à qui nous a donné la vie.
C’est à ces mêmes fous, bien plus puissants et dangereux que les pauvres évadés des asiles, que le destin du monde est à nouveau confié. Chacun s’accorde à dire que la crise qui commence sera d’un genre nouveau, imprévisible et rude. Elle fera d’abord des victimes
chez les plus innocents et les plus fragiles, car l’injustice est inhérente aux crises. Puis vient déjà le changement de paradigme, la grande panne d’un système à bout de souffle où nos valeurs seront bouleversées. Certaines valeurs matérielles : l’énergie, l’eau, la terre, hier presque gratuites deviendront rares et convoitées. Mais aussi les valeurs sociales : de nouvelles façons de vivre ensemble remplaceront inévitablement -et heureusement- la course au profit matériel et l’irresponsabilité nourrie de narcissisme qui caractérisent la fin du
dernier millénaire.
Regardez les pays qui ont suivi le modèle socio-démocrate européen si décrié pour ses coûteuses mesures sociales : ils souffrent moins de la récession que ceux qui ont suivi le modèle néolibéral qui prône peu d’impôts, le laisser-faire économico-financier et le chacun pour soi. D’où de jolis virages à 180° dans la doctrine affichée de certains dirigeants. L’idée que le service public, par exemple serait dépassé et que le privé est bien plus à même de gérer nos besoins de citoyen fait moins d’émules.
Citons deux exemples concrets pour les groisillons : EDF, privatisée qui s’en va de Groix parce que ce n’est plus rentable et Veolia qui applique 6% d’augmentation du tarif de transport des îliens quand ses
actionnaires sont augmentés de 10% sur leurs dividendes de 2008. Merci à la privatisation des services publics ! Et je préfère ne pas parler de l’hôpital…
La terre, notre berceau que nous continuons de dévaster tranquillement va connaître beaucoup plus vite que prévu de grands bouleversements climatiques qui aggraveront ces mutations critiques que je viens d’évoquer. Les conflits s’exacerberont autour des ressources énergétiques, alimentaires et des matières premières. Même si chacun pose encore ses pions sur le grand échiquier mondial, l’enjeu planétaire implique que nous serons soit tous gagnants… soit tous perdants.
Reprenons au moins les rennes de notre quotidien, car c’est de la solidarité et aussi de la sobriété de chacun que dépendra le sort de tous.
Le développement durable à nos échelles locales s’appuie partout sur le respect de l’autre et de l’environnement, sur la mutualisation des moyens, et le partage des connaissances et des savoir-faire. Ces nouvelles valeurs doivent faire place aux anciennes : concurrence effrénée et « chacun pour soi ».
Les enjeux de pouvoir parasitent la réflexion et la décision quand ils ne viennent pas occuper tout le champ politique. Groix n’échappe
évidemment pas à cette logique.
Organiser la démocratie, aussi participative que possible, est un défi complexe. Complexe et parfois déroutant. Je ne verserai pas dans l’angélisme en souhaitant que chacun pense avant tout au bien commun. Mais les tensions et divisions au sein des îliens prennent parfois leur origine bien au-delà des intérêts personnels ou des convictions politiques. C’est la question du « vivre ensemble » qui est posée. Le sentiment communautaire n’a de sens que s’il donne la force d’être « parmi » les autres et non « contre » car à trop produire de
l’identité, on finit par rejeter ceux qui sont différents ou simplement nés ailleurs. De même il est inacceptable d’utiliser ces divisions. Le pouvoir n’est légitime que s’il permet de rassembler, de créer du lien. Rien n’est plus affligeant que de sentir les rancoeurs cristallisées autour d’une simple élection. Respecter l’autre dans sa différence est l’unique
façon d’être respectable.
Dans ce monde de l’instant, il faut se méfier de ceux qui parlent sans mémoire : il n’y a pas si longtemps, sur notre petite île de 2323 habitants il y avait 7000 cartes insulaires, et un POS vieux de 25 ans, pour ne citer que ces exemples emblématiques d’un héritage plutôt
difficile pour une nouvelle équipe municipale. Passons sur le travail, la pédagogie et les grincements de dents qu’engendra le retour à une certaine normalité républicaine, mais je rappellerai simplement que pour faire des critiques crédibles, il est préférable ne n’avoir pas
été soi-même trop critiquable ! Aviez-vous connaissance de la façon dont fonctionnait la commission électorale il y a 10 ans ? Ne cherchez pas de commission des cartes insulaires, il n’y en avait pas. Y avait-t-il à cette époque des réunions de conseil municipal dans la salle
des fêtes, avec ouverture des débats au public, des réunions de villages, un accueil des services sociaux dans un local indépendant, des débats publics de concertation sur les enjeux de territoire, et des commissions extra-municipales ?
Certes nous ne sommes pas irréprochables : nous ne faisons pas toujours assez de mises à disposition de documents sur le site municipal, mais au moins nous nous efforçons de le faire. D’autres moyens d’information et d’implication des citoyens dans la vie publique sont à déployer : panneaux d’information et boites à idée dans les villages par exemple. Une des facettes du développement durable et la « stratégie d’amélioration continue » Nous nous y travaillons.
Impliquer le plus grand nombre à la réflexion est une tâche complexe et qui prend du temps. La démocratie est à ce prix, l’adaptation des projets aux vrais besoins de la population aussi. Il faut respecter les rythmes humains contrairement à ce monde qui oublie les conséquences de la vitesse. Les défis du mandat en cours ne sont pas minces. Les choix qui sont devant nous, dans un monde qui prend dangereusement de la gîte, ne peuvent être que solidaires et volontaristes. Solidaires car beaucoup d’entre-nous souffrent déjà de la crise et d’autres en souffriront. Solidaires avec les plus démunis de la génération présente et
avec les générations à venir, encore plus menacées.
Le pays de Lorient et Groix peuvent être cité en référence quant on parle de systèmes coopératifs et solidaires. Les marins du milieu du siècle ont su créer leur propre système de protection sociale, mutualiser leurs investissements et développer ainsi des pans entiers de l’économie. Le territoire de Cap l’Orient est riche de plus de 6550 emplois dans le seul secteur de l’économie sociale. Pour affronter la crise du crédit et les défis du développement durable, il sera indispensable d’y réinvestir nos énergies.
De nouvelles formes de coopératives comme les SCOP (société coopérative de production) ou les SCIC (société coopérative d’intérêt collectif) deviennent des outils efficaces de développement local. Elles permettent des groupements d’achat, des groupements d’employeurs, la mutualisation de savoirs et de matériels. Si un centième des
investissements évaporés dans les produits financiers pourris pouvaient revenir vers la proximité l’éthique et la solidarité, la face du monde en serait changée. Je propose un groupe de travail sur cette question essentielle à l’échelle de l’île.
Une politique de territoire se fait sur la durée et personne ne peut juger un mandat sur sa première année car c’est le temps de la réflexion de la définition des priorités et de l’élaboration des programmes. Plusieurs vont être lancés, certains le sont déjà :
· L’aménagement de toute la zone du Gripp (ZAE, Station service, Station d’épuration)
· L’aménagement du Bourg
· La construction et l’aménagement de lieux pour la jeunesse, la vie associative.
· L’aménagement du quai sud de Port Tudy pour les activités liées à la mer
· L’implantation du domicile partagé pour personnes désorientées
· Le nouveau programme de logements
· L’usage du patrimoine (Grognons, Port Lay, Fort du Gripp, maison des Douanes au port)
· L’agenda 21 de Groix associé au Plan Climat Territorial.
Chacun a pu remarquer que la station d’essence a déménagé pour le site du Gripp, désormais le quai sud de Port Tudy se libère pour d’autres projets qui constitueront le pôle mer, tandis que la zone du Gripp va se structurer cette année en véritable zone économique, regroupant ainsi proche du port, pas moins de 10 entreprises, avec son réseau de desserte articulée à une future voie de contournement nord du bourg. Le bourg trouvera ainsi une circulation apaisée qu’il conviendra de canaliser par des choix d’aménagements concertés.
S’il on y ajoute la construction des locaux nécessaires à la jeunesse et la vie associative, le pôle mer de Port Tudy et les logements locatifs, nous avons là une série de programmes interdépendants et cohérents qui suffisent à remplir un mandat.
Rappelons aussi que nous comptons entre le patrimoine communal (Fort du Gripp), celui du conservatoire du littoral (Forts du Grognon) et Cap l’Orient (Port Lay), d’énormes potentialités d’hébergements de groupes, d’activités culturelles et de projets touristiques qui
seraient des plus profitables à l’île et ses habitants.
Partout l’agriculture régresse, tous les dix ans c’est la surface d’un département français qui disparaît au profit des zones urbanisées. Nos choix de préservation des espaces agricoles portent leurs fruits et la relève des cultivateurs est là. Je dis merci à ceux qui ont cultivé ces espaces et bienvenue à ceux qui arrivent pour les cultiver. Ce n’est pas un territoire facile (à aucun point de vue) et nous les aiderons de notre mieux avec toujours, en ligne de mire, le respect des sols, de l’eau, de la biodiversité qui deviennent maintenant des priorités pour tous les nouveaux paysans. Tous ont appris des excès de l’intensif, et si mon
coeur de citoyen et de médecin me fait préférer le bio, je sais que pour refonder une agriculture durable il faudra du temps, de l’apprentissage, de la sensibilisation et surtout éviter des querelles stériles. Le programme européen LEADER a retenu Cap l’Orient pour
ses actions de soutien à l’agriculture périurbaine et Groix en bénéficiera.
La pêche ne va pas bien non plus et comme pour l’agriculture, son sort vient de ses propres excès. Le pêcheur artisan tel que nous le connaissons à Groix ne met pas en danger la ressource, il connaît son milieu et propose de la qualité. Cette pêche là, celle des îles, nous pouvons la sauver. L’aquaculture a aussi un avenir si elle ne prend pas les travers de la culture intensive. Le pôle mer à Port Tudy sera créé pour cela, pêcher, produire et transformer, revenir vers nos fondamentaux d’îliens. Le défi des ports de pêche qui aura lieu
début juin sera l’occasion d’un formidable coup de projecteur sur la pêche, les îles et, bien sûr Groix. Bénévoles, inscrivez-vous auprès de l’association ! Et pariez que notre équipage saura encore se distinguer !

Politique jeunesse :
La famille était autrefois un refuge, un petit univers protégé où s’apprenaient les règles sociales. La durée moyenne de vie des couples est désormais de 7 ans, la famille n’est plus ce refuge rassurant, et l’autorité parentale, jadis inébranlable, est constamment à
reconquérir. Aujourd’hui les ados passent 900 heures avec des professeurs bien réels quand ils en passent 1000 devant la télé à chercher leurs modèles. Or l’autorité est le seul repère stable qui permet au jeune de se construire, même si rien n’est plus normal que ce conflit salutaire et constructif qu’il entretient avec elle. Or gérer ce conflit est pénible et compliqué, et la tentation est grande de tout accepter, de refuser d’en voir les conséquences, et d’accuser ensuite le système éducatif, la police, la société. Les parents sont les tuteurs légaux. Quoi de plus beau que le terme « tuteur » : ce qui permet de s’appuyer, de grandir, de s’élever… L’infantilisation de la société, où toute frustration est bannie et où l’individu a tous les droits et aucun devoir, contribue largement à déboussoler une jeunesse en demande de repères adultes. Le sport, la culture, la vie scolaire et associative sont autant de
lieux d’apprentissage et d’expérimentation du respect, de la tolérance et de la solidarité. Une politique jeunesse a pour but d’en assurer la cohérence. Une coordination d’ensemble des acteurs est indispensable , sans oublier les parents (Une étude du CREDOC montre que la famille reste le premier référent pour 5 adolescents sur 6) Nous recrutons
actuellement cette personne clé qui animera un comité de pilotage de la politique enfance jeunesse. Nous avançons aussi sur la question des locaux dédiés à l’enfance et à la jeunesse que nous voulons aussi intégrés au bourg que possible.
L’adolescent étant par définition explorateur des transgressions , il est illusoire de penser qu’on pourrait supprimer tout risque et tout débordement. La prise de risque a partout et toujours eu valeur d’initiation et de rite de passage. Il serait cependant faux de prétendre que Groix se singularise par une délinquance des jeunes. Les faits sont là pour le prouver. Les jeunes groisillons affichent 100% de réussite au bac et au brevet en 2008. Il y a bien danger, mais pour les jeunes eux-mêmes, victimes potentielles de l’usage immodéré d’alcool et
autres drogues. L’insularité ne protège pas du reste du monde (ni d’une Bretagne ou l’alcoolisation massive des jeunes est deux fois et demi plus pratiquée qu’ailleurs) Elle permet en revanche une proximité qui pourrait faciliter l’affrontement de ce problème.
L’Antenne médico- psychologique installée à l’entraide est montée en puissance depuis 2003 avec, en 2007, une augmentation action vers les enfants et adolescents. Une collaboration fructueuse entre les différents professionnels des domaines médical, social et éducatif ont permis de répondre à des demandes croissantes auxquelles nous devrons
répondre le plus efficacement possible. Ainsi la commune vient d’acquérir un nouveau bâtiment attenant à l’entraide, ce qui permettra une meilleure organisation et des interventions nouvelles. Parmi ces dernières, une aide à la parentalité et une articulation avec la politique jeunesse du centre de loisir indispensables.
Les politiques que nous devons à nos anciens sont aussi un sujet aux multiples connexions. La pyramide des âges montre bien qu’à Groix comme partout, répondre à la demande croissante de services de qualité en direction des personnes âgées est à la fois un défi social et un défi économique. La présence de personnel médical et paramédical
incluant les auxiliaires de vie est actuellement quasi-exceptionnelle à l’échelle de notre petit territoire, îlien qui plus est. Mais si nous ne préparons pas l’avenir dès maintenant, la situation pourrait s’inverser dans les quelques années qui viennent. Le foyer devenu
EHPAD* dans sa partie ancienne souffre de vétusté et demande une sérieuse mise aux normes. Le domicile partagé pour personnes désorientées viendra répondre à la demande spécifique et malheureusement croissante des victimes de maladies neuro-dégénératives. A domicile, il faut prévoir de renforcer la prise en charge de la dépendance. L’opération OPAH* en cours et les aides spécifiques permettent d’améliorer le confort, la sécurité et la qualité
thermique des logements. Le SSIAD* permettra l’intervention d’aides soignantes à domicile ce qui répondra à de nombreuses attentes, enfin l’HAD* est déjà opérationnelle sur l’île.
*Etablissement Hébergeant des Personnes Agées Dépendantes
*Opération programmée d’amélioration de l’habitat de cap l’Orient (dossier en mairie)
*Service de Soins Infirmiers à Domicile
*Hospitalisation à domicile
L’agenda 21 de Cap l’Orient dont mes collègues m’ont chargé est une entreprise ambitieuse qui se déploie en trois temps : le temps du miroir, celui de la conscience et enfin celui de l’action. La très grande majorité des acteurs du territoire partagent une même vision des enjeux climatiques, économiques, sociaux et environnementaux. Prendre conscience des conséquences et des prospectives entraînera sûrement des remises en question parfois douloureuses, il faudra savoir sensibiliser et communiquer sur ces sujets complexes, ce que
nous ne savons pas toujours bien faire. Enfin, quand nous rentrerons dans le « dur » des stratégies économiques et sociales, nous verrons vite qui est prêt à prendre ses responsabilités vis-à-vis des générations futures qui, comme chacun sait ne voteront que dans le futur, et pas à la fin de ce mandat. L’action publique reste essentielle puisqu’habitat
et transport concentrent plus de 70% de l’enjeu énergétique et climatique. Groix a bien travaillé à cette première phase de diagnostic fin 2007, nous sommes prêts comme beaucoup d’autres communes à entrer ensemble dans la phase d’action stratégique, en cohérence et je l’espère avec complicité. Pour Groix, les groupes de travail et de pilotage
seront réunis en février autour des travaux menés depuis l’été dernier dans le cadre communautaire.
La dimension sociale du développement durable est bien trop souvent sous-estimée, l’image du mode de vie écologique donnée par les médias est trop souvent celle de « bobos » intellectuels et fortunés. Or l’objectif des plans climats est de permettre à tous les revenus, et surtout les plus modestes car ils sont les plus nombreux de moins gaspiller d’énergie, donc d’argent en diminuant ainsi les émissions de CO2. Chaque ville, chaque commune est ainsi concernée. Et ce n’est pas que pour sauver les ours blancs ! Nos projets de logements qui font suite à la rue du Dr Gavet et à l’ancienne école de Kerlo, démarreront bientôt avec BSH en centre bourg, au dessus du domicile partagé, sur des terrains disponibles de la cité Kimitété, et avec les Foyers d’Armor à Saint Sauveur et à l’apéritif effaçant enfin un projet avorté pour le moins inesthétique. Dans le cadre du PLH, bien d’autres opportunités existent
encore comme à Landost ou Saint Albin permettant à tous les îliens de se loger. Notre ambition est de trouver les financements nécessaires pour appliquer les normes thermiques les plus performantes possibles pour diminuer les charges et protéger le climat. Il y a actuellement, enregistrées par nos services, 54 demandes de logement sur l’île.
Grandir, travailler, se loger, vieillir, ces aspects fondamentaux de la vie seraient bien fades sans le foisonnement associatif, sportif, culturel, musical, festif dont les groisillons ont décidément le secret . Merci à tous ces bénévoles qui, été comme hiver travaillent à enrichir nos vies et nos esprits, à former nos jeunes, à simplement avoir le plaisir d’être
ensemble. Je ne les citerai pas tous, sans eux la vie sur l’île perdrait son goût. Il reste urgent d’aller puiser des énergies et des compétences nouvelles dans la jeunesse et les nouveaux arrivants.
Merci aussi aux services administratifs et techniques de la mairie qui chaque jour travaillent pour vous, au plus près de vos soucis . Notre réorganisation progresse bien, pour plus d’efficacité et plus de valorisation des agents. Bienvenue à Marie Rémy, notre nouvelle
secrétaire générale, et au revoir à Véronique Leclerc qui s’est donnée à 300 % pour cette île qu’elle n’est pas prête de lâcher.
Je veux que nous ayons ici tous une pensée pour ceux qui nous ont quitté, souvent trop brutalement et parfois bien trop tôt, laissant leurs familles dans le deuil et dans l’incompréhension de ce qui leur arrive . Ils nous rappellent cruellement que nous ne sommes que de passage et ce message, aussi insupportable soit-il, doit nous inciter à mieux nous
aimer dans le temps de vie qui nous est donné et surtout à laisser à nos enfants et petits enfants un monde où il fera bon vivre.

Que l’année 2009, annoncée si dure, soit douce à vos coeurs en dépit de tout.

Commentaires :

  • Compliments à l’auteur de cette copieuse et néanmoins brillante analyse, qui doit certainement être le père Noêl, arrivant des pays nordiques, tenant les rênes de ses rennes quotidiennement.

  • « Les grands hommes font leur propre piédestal ; l’avenir se charge de la statue »
    Victor Hugo

  • légère interrogation en lisant l’extrait du poème d’Aragon choisi par le maire. _ Pourquoi ?
    _ça y est, j’ai trouvé (parce que la chanson de Ferré reste sur "play" dans ma tête depuis samedi) le texte original dit :

    "La pièce était-elle ou non drôle"

    Si le choix du maire est volontaire, c’est qu’il a un sens de l’humour noir que personne ne lui connaissait :-)
    AM

  • "Dans ce monde de l’instant, il faut se méfier de ceux qui parlent sans mémoire " :

    "Le système de valeur qui, jusqu’à présent, domine, encourage l’avidité au mépris de l’être et des autres...Le souci de respecter ou même seulement, de prendre en compte les gens disparait"

    "D’où de jolis virages à 180° dans la doctrine affichée de certains dirigeants."

    Tout est dit.

    Phydeaux

  • Le blog des opposants municipaux reprend comme ils en ont l’habitude le sujet de mon post sur le vers du poème d’Aragon.
    Qu’is en profitent, quand ils auront réussi à porter leur gourou sur le trône, adieu la poésie (et encore moins celle de poètes communistes...)
    AM

  • Il n’est pas fréquent qu’un Maire commence un discours par un poème d’Aragon. Bravo à Monsieur le Maire !
    Une autre citation figure dans le message que je viens d’adresser à AM dans sa boite personnelle, qu’elle seule pourra lire !

  • Bonsoir Daniel
    Le rappel de nos années lycée a-t-il eu comme conséquence un intérêt pour notre modeste caillou ?
    J’en suis bien aise :-))
    (et tout autant que vous d’un emprunt à Aragon très surprenant dans nos contrées
    frileuses politiquement.)
    AM

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