Lettre ouverte CGT à Goulard
Publié le 26 septembre 2014 à 14:07UD CGT
Monsieur le Président du Conseil Général
Vos services ont lancé l’appel à candidature pour la prochaine délégation de service public concernant les Transports maritimes réguliers de personnes et de biens vers Belle-Ile-En-Mer, Groix, Houat et HOEDIC pour la période allant 1er janvier 2015 au 31 décembre 2020.
Il s’avère que la seule entreprise candidate à la reprise est l’actuelle délégataire – La société Transdev. Cela n’est pas sans nous inquiéter vivement.
Vos déclarations, citées par le « Ouest-France » du 8 septembre dernier, faisant allusion à votre accord avec le futur délégataire, ajoutent à notre perplexité. Nous avons sollicité à plusieurs reprises une entrevue avec vous ou vos services sans recevoir la moindre réponse. Devant votre refus de dialogue avec notre organisation syndicale, nous faisons le choix de cette lettre ouverte.
Pour notre organisation syndicale et ses composantes professionnelles et territoriales, ce moment de choix du futur délégataire aurait dû être l’occasion, à l’aune du bilan négatif que l’on est en droit de tirer de la gestion par Véolia puis Véolia - Transdev puis Transdev de la D.S.P. pendant la période 2008/2014, de porter sur la place publique la question du principe même des Délégations de Services Publics.
La question d’une gestion en régie directe nous paraît mériter d’être étudiée sérieusement. Il nous paraît plus que jamais essentiel en effet d’initier et de nourrir le débat démocratique sur les moyens de garantir aux populations la continuité territoriale entre le continent et les îles
; principe inscrit au marbre de la loi.
Il nous paraît utile de rappeler que la responsabilité en termes de continuité et de qualité du service public appartient à la force publique dont vous êtes un des garants. Nous rappelons que le développement humain, économique, culturel et sportif des territoires insulaires est largement tributaire de la qualité du transport maritime de biens et de personnes et de son accessibilité au plus grand nombre.
Pour notre organisation syndicale, la question du transport maritime ou terrestre, doit répondre à des critères sociaux, environnementaux, économiques et démocratiques.
Le service public, même délégué, doit répondre à des objectifs clairement définis par l’Autorité Organisatrice.
C’est donc au Conseil Général, qui a en charge la compétence du transport maritime avec les îles, de faire les choix politiques qui s’imposent pour satisfaire à ces critères. La question des infrastructures, de la politique tarifaire, de la gestion des salariés... ne peuvent pas plus longtemps être laissées au libre choix d’un groupe pour lequel, comme cela a été le cas pour Véolia, les services à rendre aux usagers passent bien après des considérations d’ordre financier.
Nos attentes en matière de réponses aux besoins des populations, de sécurité des usagers et de dignité des salariés, sont sous-tendus par
notre attachement à la démocratie. Celle-ci exige une grande transparence quant aux modalités de prises de décision et aux choix de gestion.
Tel n’a pas été le cas avec la délégation précédente dont la gestion a été très opaque. Le service public doit pouvoir être assuré de manière sereine et dans un cadre stable. Il n’a pas à faire les frais des restructurations, cessions, ventes qui caractérisent la vie des grands groupes financiers.
La CGT considère que les missions de services publics sont incompatibles avec les logiques qui animent les grands groupes internationaux.
Si le Conseil général ne peut être tenu pour responsable des décisions politiques en matière de TVA transport, de Taxe Barnier ou de coût du gasoil, on peut quand même regretter le choix qui a été fait par le délégataire actuel de répercuter ces hausses de frais d’exploitation sur le prix des billets. Cette décision a eu des conséquences sur le taux de remplissage des bateaux.
La suppression du tarif « Morbihannais » en juillet et août a certainement contribué à la baisse de fréquentation des lignes, sur Groix en particulier. La suppression du tarif « seniors » a joué dans le même sens certainement, de même que l’absence de politique tarifaire en direction des résidents secondaires....
En accordant à Véolia la Délégation de Services Publics pour 7 ans lors de la signature de la convention en 2008, il nous apparaît clairement que le Conseil Général a fait une erreur de jugement.
Pour toutes les personnes qui connaissent un peu la question du transport maritime de passagers, il était évident que Véolia ne pouvait assurer des rotations en plus de ses concurrents comme il s’y était engagé (220 voyages en plus) pour un coût d’exploitation moindre (1 million d’euros en moins que la Compagnie Morbihannaise de navigation). Si les organisations représentatives des salariés avaient été associées aux décisions cela aurait sans doute permis d’éviter ces erreurs prévisibles.
La CGT vous demande donc aujourd’hui, dans l’intérêt des populations et du développement territorial, d’ouvrir le dialogue avec les usagers insulaires, les acteurs sociaux et économiques afin de définir un cahier des charges contraignant et non dérogatoire.
La précédente gestion déficitaire des lignes maritimes ne doit pas justifier une révision à la baisse du service public, une dégradation du cadre d’emploi des salariés et des conditions de travail des salariés d’Océane.
Enfin, la CGT considère qu’il n’est pas trop tard pour envisager la possibilité d’une gestion directe du Transport maritime de passagers et de biens.
Cette solution serait la seule à même d’assurer la maîtrise des coûts de fonctionnement et de permettre des choix de gestion guidés par
le souci d’un service public de qualité. Le coût pour la collectivité n’en serait pas, l’expérience le montre, plus élevé.
Vous remerciant de votre attention, Monsieur le Président, nous vous prions de croire en notre considération distinguée.
Le secrétaire général,
Bruno BOTHUA
Commentaires :
27 septembre 2014, 11:20, par Anne Laure Josse
Cette lettre est très claire, tout y est. Que faire maintenant ? Il y a la réunion de 15h aujourd’hui à la Salle des Fêtes mais le délai avant le vote de la DSP ( 15 novembre il me semble) va être bien court pour se faire entendre....Il faudrait que pour chaque bonne idée d’action ( " ne pas payer le bateau " ? "Y rester toute une journée sans le quitter, bref l’occuper " "jouer sur les impôts ?" "Mettre une pancarte "à vendre sur tous les commerces, toutes les maisons ?" parmi les propositions entendues ici et là et chaque fois, convoquer la presse...)on puisse s’inscrire quelque part, se compter et peaufiner....BoÎte à idées à la Mairie ? Ailleurs ? Sur le constat, tout le monde est d’accord. Reste à convaincre " le politique " de notre motivation à ne pas nous laisser enterrer.....
27 septembre 2014, 11:56
après avoir fait le point sur la qualité de la mobilisation lors de la réunion de ce jour, il deviendra urgent effectivement d’organiser et de centraliser les bonnes volontés EN VEILLANT A CE QUE SOIENT PRIS EN COMPTE LES INTERETS DE TOUS LES USAGERS. J’ai fait remarquer au maire hier, à titre personnel, après la réunion que lui et son équipe étaient les garants de cette unité, étant les représentants de TOUS les Groisillons.
AM
27 septembre 2014, 12:39, par Christelle Calloch-Le Guillou
Mme Ménard pour cette fois et c’est assez rare "nous sommes d’accord" au sujet de votre post du 27 à 11:56 je tiens a le souligner =)
27 septembre 2014, 12:45
les agitations précédentes ne prenaient pas le chemin de l’unité pourtant ...
Peut-être que les informations fiables diffusées finissent par faire leur chemin.
Que d’insultes encouragées pour en arriver là !!
Mais il vaut mieux tard que jamais :-)
AM