"Anita, de Groix"

"Dans les temps de tromperie universelle, dire la vérité devient un acte révolutionnaire"

Tu ne surpêcheras point...

Publié le 9 août 2012 à 15:00

"On verra ça demain" du 09/08

http://www.franceinter.fr/reecouter...

Le contexte économique et l’essor technologique dont a bénéficié la pêche favorisent une exploitation toujours plus importante des ressources de la mer. La majorité des stocks de poissons est déjà exploitée à son maximum ou surexploitée. Et demain ?...
avec : Claire Nouvian et Philippe Gros

Commentaires :

  • Bonjour, Attention à ne pas se faire berner pas Claire Nouvian, très proche de Sarko, elle a fait de la mort de la pêche et des pêcheurs son combat.

    Je vous passe quelques lignes de Sylvie Roux, femme de pêcheur et syndicaliste qui sait de quoi elle parle.
    Amitiés Belliloises
    Claude.

    L’arbre qui cache la forêt.

    Dans un premier temps la Commission européenne a abordé le sujet des espèces de grands fonds en Atlantique Nord-Est, en argumentant sur la disparition de ces espèces en raison de leur lenteur extrême à se reproduire, au regard de la prétendue pression de pêche dont elles étaient la cible.

    La profession et les armements concernés ont, bien évidemment, accédé aux nouvelles exigences et consenti à mettre en vigueur une réglementation rigoureuse complémentaire, restreignant en conséquence sévèrement son activité.

    Cet angle d’attaque s’étant avéré insuffisant pour mettre à genoux les armements concernés, la Commission a changé de braquet et choisi de dénoncer la destruction des fonds marins et des écosystèmes, qui résulte selon elle de cette pêche. C’est ainsi que le 19 juillet dernier un texte a été signé condamnant à court terme, échéance 2 ans, la pêcherie de grands fonds.

    La position de la France, qui avec l’Espagne et le Portugal est concernée par cette menace, est consternante, d’autant qu’elle a été prise par l’ancien Ministre de l’Agriculture et de la Pêche, Michel Barnier, qui lui-même a eu à défendre cette pêche lorsqu’il représentait bravement les couleurs de notre profession à Bruxelles. Enfin c’est ce qu’on nous a dit... Dans un premier temps, l’ancien ministre, aujourd’hui Commissaire Européen au Marché Intérieur, a eu quelques scrupules à accepter l’accord, puis l’a signé le jeudi 19 ! Que s’est-il passé entre temps ? Sous quelle pression... a-t-il finalement accepté de faire une croix sur les pêcheurs de sabre et de grenadier ? Comment, alors que le Ministre français en charge de la Pêche campe farouchement sur sa position de défense, un Michel Barnier ancien défenseur des pêcheurs peut-il nous lâcher aussi lamentablement ? Souhaitons que, d’une part la concurrence politique n’en soit pas la cause et que d’autre part notre ministre et nos députés européens fassent preuve de plus de ténacité pour les échéances à venir.

    Mais qu’on ne s’y trompe pas ! L’appétit vorace de la commission ne peut se contenter de cette seule perspective ! Un coin est mis ! Et c’est l’activité totale du chalut qui est menacée à terme. Les arguments mis en avant cette fois ne concernent plus directement les espèces mais aussi les fonds marins. Et le chalut profond n’a pas pour nous la même résonance que pour la commission !!!

    Il ne faut pas se laisser bercer par le chant des sirènes et continuer à penser que la fin de l’activité du copain ou du concurrent ne menace que lui. Non, chaque bataille remportée par la Commission Européenne renforce ses certitudes et sa dictature, et ainsi constitue une remise en cause de votre métier. Depuis tant d’années, quel exemple avons nous pour dire que ce métier a connu des décisions en mesure de le valoriser et de le dynamiser ? Les efforts de chacun ne sont couronnés d’aucun répit, il en faut toujours plus ! Bien sûr la tentation de certains peut être grande de se réjouir de ces décisions. Cependant, il ne faut pas être naïf mais garder à l’esprit que seule une réelle solidarité peut nous préserver d’une remise en cause des équilibres entre les métiers.

    Comment expliquer que Madame Damanaki, telle un monarque papillonnant dans sa cour d’environnementalistes, n’ait aucun état d’âme à condamner cette pêche, alors même que les scientifiques dont les études n’ont pas encore abouti, n’ont aucune certitude sur ce sujet. Il est vrai que, depuis que certains d’entre eux ont une attitude plus modérée nous concernant, ils ne sont plus dignes de foi et leurs études ne sont plus considérées comme des références aux yeux de la Commission ou des ONG. Car, à la différence de la Commission, ils reconnaissent et encouragent, non seulement les efforts consentis, mais aussi constatent les conséquences bénéfiques de ces nouveaux comportements des pêcheurs.

    Comment au fil du temps, en sommes nous arrivés à accepter sans broncher que cette même Commission ait totalement perdu toute objectivité et prenne systématiquement fait et cause pour tout ce qui peut être en capacité de nous nuire ? N’est ce que cela l’Europe ?

    Comment expliquer un tel acharnement sur une pêcherie qui permet à quelques uns de tirer leur épingle du jeu dans ce marasme que connaÎt notre secteur d’activité ? Mais au delà de ce contexte, comment comprendre que dans la situation globale de crise en Europe, on puisse froidement foutre en l’air d’un revers de main, autant d’emplois en un trait de crayon ? Au nom de quoi peut on se payer un tel luxe ? Quelle reconversion va t’on cette fois nous proposer ? Le secteur des pizzaïolos doit saturer depuis le temps ! Quel secteur d’activité, à l’heure actuelle, peut-il offrir autant d’emplois de substitution ? Et reconvertir un pêcheur n’est pas si simple, avant d’être pêcheur il faut être marin.

    Madame Damanaki ferait bien de revenir sur terre et modestement tenter de reconsidérer la question sous un autre angle. Il est à parier que dans son propre pays, si elle prend le temps de regarder autour d’elle, les exemples de misères ne manquent pas. Lorsque l’on se trouve à un tel poste de responsabilités, on n’a pas le droit de se laisser embarquer dans de tels délires, la Raison doit l’emporter. Les décisions doivent être soigneusement pesées en tenant compte de l’ensemble des conséquences et le feeling ne peut suffire. Son Credo ne peut avoir pour conséquence celui de détruire des centaines d’emplois, directs et induits. Ce n’est pas imaginable de la part d’une femme qui a connu un tel passé, de mettre en oeuvre une politique aveugle de destruction, dans une Europe exsangue et en révolte de surcroÎt. Gageons que si elle acceptait de revoir ses dogmes, son ego ne s’en porterait que mieux.

    Sylvie ROUX,
    Secrétaire Nationale Pêche CFDT.

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