"Anita, de Groix"

"Dans les temps de tromperie universelle, dire la vérité devient un acte révolutionnaire"

¡ Ahora y siempre  ! Maintenant et toujours  !

Publié le 5 juin 2011 à 15:35

Ricardo était présent au rassemblement citoyen de Groix.
Il a écrit dans l’Huma son commentaire sur le mouvement des Indignés espagnols. Nous fera-t-il l’amitié de commenter l’indignation et la révolte groisillonne ?

On peut tout oublier. Ne conserver que les clichés qui arrangent tout le monde et surtout les puissants, les vainqueurs. Tous les souvenirs sont mensongers. L’oubli est une façon de préserver la vérité.

Je n’ai pas été étonné de voir la jeunesse espagnole, dont on disait qu’elle était oublieuse de son passé, se rassembler sur l’agora, se parler et s’écouter, passionnément et sans violence. Ils ont oublié et pourtant ils se souviennent de ce qu’ils n’ont jamais su, mais dont ils ont hérité comme le jour hérite de la nuit.

Ils n’ont jamais su les débuts heureux de la Republica, du Frente popular, ces assemblées où les humbles prenaient la parole pour réclamer leurs droits, ces discussions pour savoir s’il fallait donner le droit de vote aux femmes à vingt-cinq ou quarante-cinq ans, s’il fallait occuper les églises et y ouvrir des écoles, si la coopérative pouvait redistribuer équitablement ce que chacun produisait. Tout cela fut écrasé dans le sang et la propagande. La peur envahit l’espace public. L’oubli.

Depuis, là-bas comme ici, l’espace public a été privatisé par les marchands du Temple, et on a fait croire aux ignorants que c’était ça la démocratie. Puis l’espace privé est devenu l’espace public. Rien de l’intime ne peut échapper au commerce. Pas même les rêves. Et on a fait croire aux «  clients  » que c’était ça le progrès rêvé par les vaincus de 1939.

«  Nous voulons la démocratie réelle !  » crient les jeunes.

«  Pour en faire quoi ?  » se gausse El Pais.

«  Démos, kratos : le pouvoir et la parole du peuple ! répondent-ils. Nous savons tous quelque chose du monde dans lequel nous vivons. Nous apprenons à nous entendre. Par la force de l’imaginaire, nous franchissons les barrières qui nous excluent de la société. Nous inventons un espace en mouvement où de nouveaux rapports sociaux font de chacun de nous l’auteur de son histoire et de l’Histoire. Nous créons du souvenir. Nul passé n’est désormais irrémédiable.  »

Ricardo Montserrat Écrivain
http://humanite.fr/

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