Mimi Pouzoulic a bien voulu nous confier le texte qui lui a permis de présenter et lier les différentes interventions de la soirée.

- Cette soirée consacrée aux femmes, a été préparée en peu de temps alors nous demandons votre indulgence pour les imperfections qui pourraient survenir.
Et pour commencer, chanson, texte et poèmes.

– ça a existé et à défaut d’être vrai, ce fut quand même une légende vivace :
« La femme n’aurait pas eu d’âme ».
Cette légende semble être partie du 2ème concile de Mâcon au 6ème siècle mais elle a pris racine vers la fin du 16ème siècle.
Ça continue plus tard et ce n’est pas une légende, le code civil de 1804 dit code Napoléon, avait fait d’une femme : « un être de second rang si elle n’est pas mariée, un être mineur et incapable si elle est mariée ». Elle n’avait aucun droit politique ou civil, par contre, elle était parfaitement égale à un homme face à l’impôt et à la prison.
Nous partons dans la vie avec un lourd handicap.

– Qu’est-ce que le 8 mars journée de la femme ?
Petit historique.
Tout à commencé le 8 mars 1910 à Copenhague. Une confédération internationale de femmes socialistes de tous les pays ont crée cette journée en vue de servir la propagande du droit de vote des femmes. A l’origine de cette journée l’allemande Clara Zetkine.
Le droit de vote sera accordé aux femmes allemandes en 1918 et seulement le 21 avril 1944 aux femmes françaises soit environ 1 siècle après les hommes.
Les nations unies on commencé à observer la journée internationale de la femme le 8 mars 1975 et c’est seulement en 1982 que le gouvernement socialiste instaure le caractère officiel de la célébration de la femme le 8 mars en France (mais elle perd petit à petit son caractère contestataire). Merci donc à ces femmes qui ont su se battre et se battent encore pour cette reconnaissance des femmes (Olympe de Gouge, Françoise Dolto, Simone de Beauvoir et toutes nos suffragettes).

– La France est spécialement misogyne. Il n’est pas inutile de rappeler que le pays des droits de l’homme devenus droits humains est un des pays les plus retardataires au monde sur les droits des femmes : contrôle des naissances, droit au travail. Mais ce qui va changer fondamentalement la vie des femmes c’est la contraception et l’avortement. Merci à Mme Simone Veil qui s’est battue contre la quasi-totalité d’homme à l’assembler nationale en 1973. 35 ans après la loi Veil, le nombre global des avortements ne baisse pas environ 220 000 par an. En 2007 dans l’ouest 3709 IVG en basse Normandie, 8446 en Bretagne 8312 en pays de Loire 8391 en 2009 toujours en Pays de Loire. Une hausse inacceptable. Il faut informer les jeunes. Mais il y a fort à faire. En famille le sujet est souvent tabou. A l’école, la circulaire sur l’éducation sexuelle n’est pas ou peu appliquée. Que faire ? Dans notre pays l’accès à l’IVG et à la pilule du lendemain est anonyme et gratuit mais la pilule contraceptive ne l’est pas sauf à se la procurer au planning familial, ce qui n’est pas toujours facile si le planning le plus proche est à 50 voire 100 km. Le professeur Nisand, gynécologue au CHU de Strasbourg, préconise avec d’autres spécialistes de délivrer la pilule au mineures de manière gratuite et confidentielle, ce qui se fait déjà en Alsace et cela a permis de diminuer le nombre d’IVG. Jusqu’à présent les pouvoirs publics n’ont pas donné suite. Affaire à suivre au printemps avec la députée Mme Poletti qui est favorable à cette démarche.

– La prostitution est une activité consistant à échanger des relations sexuelles contre une rémunération. Bien que pratiquée par les membres des deux sexes, elle est majoritairement exercée par les femmes et consommée par les hommes. En France la prostitution est autorisée à l’exception des mineurs et des personnes vulnérables comme les femmes enceintes ou les handicapées. Mais le racolage et le proxénétisme y sont interdits. Les revenus des prostituées sont assujettis à l’impôt. La prostitution engendrerait un chiffre d’affaire mondial de 60 milliards d’euros. Une bonne manne pour les états. Certaines femmes sont forcées par le trafic d’êtres humains à se prostituer. Des réseaux criminels peuvent utiliser des techniques de contrainte comme la confiscation des papiers d’identité, le chantage familial, la surveillance par des souteneurs. La plupart d’entre elles se disent libres mais il ressort que 95 % d’entre elles sont sous la coupe d’un proxénète.

– Un corps de liane, des jambes de gazelle, des seins en obus, le corps féminin est comparé bien souvent à de ravissantes images d’Epinal mais dans la réalité, les choses ne sont pas aussi idylliques. Des fesses en goutte d’huile, la poitrine en oreilles de cocker, une planche à repasser bref des petits adjectifs bien peu sympathiques nous cernent et nous agressent. Le corps féminin, ce monde merveilleux et fascinant parfois méconnu mérite d’être admiré. Le corps idéal est rare.

– L’excision et l’infibulation : des pratiques toujours en vigueur surtout en Centre Afrique. En France, dans les années 80, parmi les populations concernées par cette pratique, 40 à 60 % des fillettes examinées en région parisienne dans les PMI étaient encore excisées. Aujourd’hui, elle serait proche de zéro. Mais que faire quand après le CM2 la petite fille disparait pendant les vacances et ne revient en France que des années plus tard, mutilée et mariée de force au pays. La France n’a pas de loi explicite contre l’excision mais cette pratique est combattue devant les tribunaux depuis 1982. L’infibulation féminine consiste, après avoir coupé le clitoris et les petites lèvres des fillettes, à procéder à la lacération des grandes lèvres afin de faire saigner leurs bords interne ce qui a pour résultat de mettre les muqueuses à vif. Ensuite les bords réunis et les surfaces accolées, se cicatrisent. Ce rapprochement est obtenu par la pose d’agrafes ou par une couture. Généralement les agrafes utilisées sont des épines d’acacia. Il est ensuite procédé à la désinfibulation de la jeune fille afin que celle-ci puisse se marier. La désinfibulation s’effectue en utilisant un objet tranchant. La plupart du temps les individus qui procèdent à ce geste ne possèdent pas de couteau, ils utilisent à la place un objet contondant en l’occurrence le plus souvent un silex.

– Tout le monde nous parle du couple, tout le monde encense le couple comme le symbole du bonheur, des contes pour enfants aux dessins animés, des magazines people aux films d’Hollywood et pourtant l’expérience est souvent douloureuse. Nous entrons tous en couple avec des espoirs fous de bonne entente, d’harmonie et de bonheur, certes la lune de miel nous permet d’en faire l’expérience mais elle tient rarement ses promesses. La passion est souvent suivie de frustrations multiples, de jalousie, l’infidélité quand cela ne devient pas une guerre froide ou chaude ou chacun s’efforce de détruire l’autre. Pour réussir son couple il nous faut la plupart du temps entamer un travail sur soi. Monsieur, aidez Madame dans les taches ménagères, Madame, ne reprochez pas à Monsieur de mal faire le ménage et je crois que tout le monde y trouvera son compte si chacun fait un effort.

– De nos jours, les femmes occupent majoritairement des emplois dans le secteur tertiaire (service) notamment dans des postes relationnels ou touchant aux fonctions domestiques. Elles sont assujetties à l’emploi précaire ou à temps partiel et la maternité constitue souvent un frein à leur progression professionnelle. La parité dans l’emploi : connait pas. Même travail, même emploi, même salaire, n’y comptez pas ! Déjà avant, à Groix par exemple, l’homme était essentiellement marin et la femme « travaillait la terre » on ne disait pas agricultrice ou même cultivatrice. L’agriculture était une activité honteuse qui pourtant suffisait à nourrir la population quand le poisson n’était pas au rendez-vous. Le mari parti en mer, elle s’occupait seule des enfants, des animaux de la terre ou et travaillait dans les conserveries, elle allait laver son linge au douet avec brouette et carrosse été comme hiver, une façon aussi d’avoir des nouvelles des voisins, des amis, des parents car ça gorsaillait beaucoup autour du douet et ça chantait aussi quelquefois.

– Santé, justice, éducation la femme occupe de plus en plus une place importante dans notre société. A force de persévérance et de sacrifices, elle à fait sa petite révolution en devenant un élément incontournable qui à son mot à dire dans la société. Décomplexée et faisant table rase des préjugés que nourrissent à son égard les hommes, la femme n’a pas tardé à l’illustrer même dans les domaines réservés jusque-là à la gent masculine.