"Anita, de Groix"

"Dans les temps de tromperie universelle, dire la vérité devient un acte révolutionnaire"

L’enquête publique et la majorité municipale

Publié le 21 janvier 2011 à 12:57

Contribution de la majorité municipale de Groix à l’enquête publique (12/01/11)

(sur le site de la mairie)

La commune de Groix demande que soit étudiée dès à présent la possibilité de claper plus loin en mer, au-delà d’un plateau continental dont la richesse et la biodiversité ne sont plus à démontrer.

Un suivi des métaux lourds et des TBT a été préconisé par la commune de Groix par la mise en place de coquillages filtreurs posés à proximité du site. Depuis trois ans, ce suivi n’est plus effectué correctement.

Deux passages intéressants dans le délayage environnant :
Le premier est le reflet de la position de l’élu délégué à la pêche, un des mieux placés pour parler des dégâts causés par la dispersion des vases. Dommage qu’il semble accepter la méthode des prélèvements et croire à la véracité des résultats d’analyse de toxicité.
Hélas, on a pu voir le geste d’agacement du président de Cap Lo lorsque notre maire a fait cette proposition.

Si le suivi des toxiques n’est pas effectué depuis trois ans, pourquoi la commune a-elle-attendu trois ans pour en informer ses administrés ?

Contribution de la majorité municipale de Groix à l’enquête publique concernant le dragage et le clapage des sédiments du port de plaisance de Lorient. (12/01/11)

Nous affirmons en préambule que la commune a le devoir de se placer en interlocuteurresponsable et objectif se basant sur les faits et l’observation scientifique.
Le site de clapage du port de Lorient est défini depuis 1997 au large de Pen Men. Toutes sortes de vases y ont été déversées depuis cette date (y compris celles de la DCN). Le volume total de sédiments versé sur le site depuis 1997 dépasse 1 million de m3. Etait-il possible de
mettre ce volume à terre ? Le site n’est-il pas saturé depuis ?
Il existe un vaste bassin sédimentaire sujet à des mouvements liés à la marée qui, si on laissait aller les choses envaserait le port et bloquerait ses activités. Il convient de distinguer lessédiments naturels qui viennent de la mer des boues accumulées dans certains endroits de la rade soumis historiquement à des pollutions industrielles. D’autres sédiments venant del’amont des rivières du Scorff et du Blavet sont certainement présents avec leur proprehistoire.
Si le dragage du Port de Lorient s’avère nécessaire, la question du devenir des sédiments se pose, sachant que le coût du stockage à terre est 3 à 4 fois plus élevé que celui du clapage.
Le comité de suivi du dragage du port de Lorient, créé en 2005 à la demande de la commune de Groix se réunit régulièrement. Des vidéos et des analyses sont pratiquées tous les ans sur et aux alentours du site. Si le site d’immersion est lui-même saturé et stérile (une surface
comparable à celle de l’île de Groix !), la biodiversité présente dans les coureaux semble bien conservée. Depuis cette année 2010 le site est à 98% dans la zone Natura 2000 en mer, ce qui va accroître les connaissances sur cette biodiversité et son devenir. Un suivi des métaux
lourds et des TBT a été préconisé par la commune de Groix par la mise en place de coquillages filtreurs posés à proximité du site. Depuis trois ans, ce suivi n’est plus effectué correctement. Les études nous apparaissent aussi trop succinctes sur le devenir du « panache »
de sédiments fins issu des opérations de clapage. On sait en effet que les métaux lourds s’associent à ces sédiments et sont portés assez loin selon les conditions de courant.
L’argumentation opposée par plusieurs associations concernant le poids total de métaux lourds clapé lors de cette opération mérite aussi une explication et un débat. La signification de tels chiffres doit être confrontée à la dilution dans de très grands volumes et à la notion de
« bruit de fond naturel » de certaines constantes (la toxicité biologique de très faibles doses d’arsenic ou de très faibles doses de mercure, par exemple, ne peut être envisagée de la même façon.) Le dossier d’enquête publique est faible de ce côté.
Il existe des réflexions en cours dans les services de Cap l’Orient sur la mise en décharge ou la valorisation des vases polluées. Ceci est incontournable car on sait d’ores et déjà que les vases du port de pêche par exemple ne pourront être clapées en mer. Les lieux potentiels de stockage à terre sont assez limités sur le territoire mais il y a des pistes (Hennebont, Ploemeur). Un stockage en géo-tubes pour le terre-plein du port de plaisance est à l’étude pour élargir le terre-plein du Kernével.
Il n’y a pas encore à notre connaissance de réflexion sur un autre site de clapage en mer. Sa présence en zone Natura 2000 doit être l’occasion de relancer une étude.
D’une manière générale, l’information sur la nature et l’avancée de ces études est insuffisante et pourrait donner l’impression au public que le clapage en mer est la seule solution réellement envisagée.
Lorient doit accueillir la « Volvo Race » en Juin 2012, soit 8 bateaux de 40 pieds calant 4m50 de tirant d’eau. Les retombées attendues en matière économique et de communication sont importantes pour l’ensemble du territoire. Un dossier pour le dragage de 155 000 m3 de
sédiments devant la cité de la voile et la BSM a été déposé auprès de l’Etat en avril dernier.
L’enquête publique a commencé le 13 décembre dernier. Bien sûr, les travaux présentent un enjeu bien plus important que le seul accueil de l’étape de la Volvo Race, mais cette échéance donne l’impression d’avoir été un facteur de précipitation ayant entraîné un traitement
insuffisant du dossier. En effet, dès la première lecture, apparaît un souci technique évident : les profondeurs des prélèvements sont inférieures aux profondeurs de dragages prévus.
Or s’il y a pollution celle-ci serait forcément profonde puisque les sédiments de surface viennent recouvrir les vases polluées par les activités industrielles anciennes.
Nous jugeons aussi très insuffisants le nombre et la répartition des prélèvements effectués connaissant l’ancienne vocation industrielle et militaire du site.
En fonction des remarques précédentes, nous préconisons :
1) Des prélèvements complémentaires sont à faire impérativement, plus profonds avec un dosage par strates (ce que la loi n’impose pas mais qui paraît de bon sens pour les raisons
précédemment évoquées).
2) Il faut réunir le comité de suivi et organiser une communication transparente (réunions publiques, exposés scientifiques contradictoires, implication des milieux associatifs…
3) Draguer la seule zone des bateaux de courses sur une profondeur plus faible mètre pourrait suffire à accueillir la « Volvo Race ». Si cette zone apparaît saine aux prélèvements, on pourrait accueillir dignement cette étape sans prendre de risque sanitaire excessif.
4) Engager une vraie étude à l’échelle de la rade avec un ou plusieurs sites de traitement à terre des sédiments à venir pour le plus long terme. Par exemple, SCOT maritime et GIZC
( Gestion Intégrée des Zones Côtières) pourraient y trouver l’occasion d’un vrai démarrage sur cette thématique portuaire centrale.
5) A travers Natura 2000 en mer, lancer une nouvelle réflexion sur le site de clapage actuel (situé en site protégé)
Sur le moyen terme, même si l’on admet que les clapages en mer de sédiments non toxiques ne sont que l’action de l’homme pour compenser des mouvements naturels du milieu et si la nécessité du clapage devait être maintenue, la commune de Groix demande que soit étudiée dès à présent la possibilité de claper plus loin en mer, au-delà d’un plateau continental dont la richesse et la biodiversité ne sont plus à démontrer. Ces eaux littorales sont aussi sources d’une richesse économique durable à travers la pêche, l’aquaculture et sans oublier le
tourisme.
En conclusion, il nous apparaît qu’en l’état, le dossier d’enquête publique est incomplet et ne répond pas à toutes les questions sur les impacts possibles. Nous demandons au commissaire enquêteur d’émettre un avis défavorable sur les dragages et clapages
projetés.
Pour les Elus de la Majorité Municipale
Le Maire, Eric REGENERMEL,
Groix, le 12 janvier 2011

Commentaires :

  • Le dragage des ports : une question communautaire
    « Aura-t-on les moyens d’empêcher tous les largages ? Si le président de Cap l’Orient veut toujours parler de nature, de maritimité et de cadre de vie, il faudra que la communauté d’agglomération traite rapidement de cette question », estime Eric Régénermel.
    Le Télégramme 19/01/2005

  • même époque, même auteur

    Les boues toxiques seront donc bel et bien mises à terre : tournant historique puisque c’est la première fois à Lorient. Reste que le clapage de vases, même non toxiques, sur le fameux site d’immersion décidé en 97, et montré à l’époque comme une grande victoire, pose encore problème : l’impact sur la pêche et les activités d’aquaculture demeure important. Sans compter que la soi-disant non-toxicité de ces vases n’est pas garantie. Il importe donc d’appliquer, comme pour les farines animales, le principe de précaution. J’ai saisi la commission environnement de Cap l’Orient afin de trouver rapidement des solutions de stockage à terre de l’ensemble des boues du port de Lorient. Car après le Scorff, il y aura Keroman et le port de plaisance dont le dragage nous posera les mêmes problèmes de toxicité pour l’environnement.

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