Voilà quelques uns des adjectifs contenus dans les commentaires post-conseil municipal que j’ai entendus ou lus sur messages privés (ou anonymes).
(C’est bien connu maintenant que peu de courageux osent s’exprimer publiquement).

Si la délibération sur les tarifs du restaurant scolaire a le plus heurté politiquement (et à juste titre), la méthode employée par l’opposition pour noyer les quelques poissons bons à pêcher dans un fatras de récriminations "communautaristes" (pour ne pas dire pire) laisse à penser qu’on n’est pas sortis des ronces...

D. Yvon a eu raison de souligner la légèreté avec laquelle a été fait le compte-rendu du précédent CM : "si à deux elles ne sont pas fichues de faire un C.R. qui reflète la réalité des débats..."). Mais tous ceux qui étaient présents dans la minuscule salle de la mairie savaient qu’entre léthargie pour certains et ambiance fin d’année scolaire pour d’autres, il aurait été difficile qu’il en soit autrement.
Il a eu beau jeu de faire remarquer sa magnanimité l’amenant à voter contre le PV plutôt que sortir et provoquer l’absence de quorum.
Il y a décidément beaucoup de leçons de pratique "politique" de ce genre à prendre (ainsi de la ténacité avec laquelle il ne lâche pas le dossier "logement de la Trinité" qu’il appelle "prise illégale d’intérêt").

Par contre, tout un chacun, informé par parents ou amis du déroulement de l’A.G. de Vivre à Groix, a pu constater que les sujets qui y avaient été abordés ont été consciencieusement repris par les supporters de l’opposition encore en nombre dans la salle car, en septembre, les exilés n’ont pas encore retrouvé leurs préoccupations citadines.

Les présents ont eu droit notamment aux récriminations sur le manque d’information et de conciliation avant décisions, le bruit, l’alcoolisation des jeunes, la circulation des camions qui font trembler les maisons, le rôle néfaste et dangereux des éducateurs spécialisés, le mauvais état des routes, la "saleté" de l’île etc... etc...

Si ce n’était si triste de voir à quel point on peut descendre bas pour se garder des électeurs, on en rirait.

Mais entendre que les jeunes touristes s’alcoolisent au Fifig et vont après f...e la zone autour de Port-Lay, ça fait regretter de n’avoir pas pris de photos de ces jeunes Groisillons (ou "descendants") y arrivant bien après minuit, déjà bien "chargés" et avec bouteilles de boissons fortement alcoolisées dans leurs sacs. Des photos auraient pu également montrer le service d’ordre du festival les enjoignant d’aller "s’amuser" ailleurs.
Lire la presse régionale pourrait aussi éclairer ces âmes vertueuses qui sont sans doute de celles qui n’ont jamais eu à se confronter à un problème d’alcool dans leur entourage : le comportement festif des jeunes est le même à Groix (peut-être même moins grave mais ce n’est pas pour cela qu’il faut rejeter l’idée de prévention) qu’à Lorient, Rennes ou ... Belle-Ile.

Pourquoi pointer par exemple l’indiscipline de certains touristes sur les routes et chemins de l’île mais ne pas parler de l’absence constante de la police municipale aux endroits les plus critiques ?

Comment oser parler de la gêne occasionnée par le passage de trop lourds camions quand on souhaite très majoritairement élire comme maire un de ceux qui en est responsable ? Et des maisons qui tremblent du côté du Gripp ou de Kermunition, c’est plus grave que des maisons qui tremblent dans le bourg ?

Comment oser également se plaindre de la présence de néo-Groisillons ou de résidents secondaires quand on leur a vendu terrains et maisons et qu’on propose logements de vacances ou chambres d’hôtes quelquefois même pas déclarés ?

Qu’en disent les enfants ou petits-enfants de ces "derniers des Mohicans" quand ils n’ont à Groix comme offres d’emploi que celles liées au tourisme, ardemment défendu dans un autre temps par les élus "autochtones ou presque".

Les habitants des régions de Chine ou d’Afrique les plus reculées se plaignent des changements intervenus dans leur environnement et leur mode de vie. Pourquoi notre île devrait-elle y échapper alors qu’une majorité d’électeurs se prononcent à chaque consultation pour le maintien de l’économie ultra-libérale qui conduit à l’aggravation des conséquences de changements trop brutaux. Sur le sujet, il ne serait pas vain de se documenter sérieusement sur l’histoire (et petite histoire) de Groix au XXème siècle. On pourrait y constater que ces changements étaient lisibles entre les lignes de toutes les décisions de l’élite groisillonne (ou qui gardait un pied "électoral" sur l’île).

Tous les exemples de populations manipulées pour jouer de leurs réactions épidermiques montrent que cela conduit à plus ou moins long terme au fascisme.
Que ce soit l’hyperactif de l’Elysée qui en donne l’exemple nous oblige d’autant plus à être vigilant face aux pratiques de ses supporters.

La grand’ville a le pavé chaud,
Malgré vos *douches de pétrole*,
Et décidément, il nous faut
Vous secouer dans votre rôle...

"Chant de guerre parisien" Arthur Rimbaud. mai 1871