"Anita, de Groix"

"Dans les temps de tromperie universelle, dire la vérité devient un acte révolutionnaire"

AMISH D’UN JOUR :

Publié le 4 novembre 2020 à 21:22

Il y a quelques années, alors que nous étions trois filles, avec nos ânes attelés, sur la voie verte de Concarneau à Roscoff (150 kms de pur bonheur !), notre hébergement du soir nous informe que, suite à un gros dégât dans le gîte, ils ne peuvent nous proposer qu’une cabane en lisière de bois sans eau ni électricité.

Nous acceptons bien sûr, trop heureuses d’avoir un toit sur nos têtes et une pâture pour nos bêtes.

L’exploitation est vaste et pratique l’élevage de chevaux, d’ânes et de diverses races de chiens. On nous recommande, à l’entrée de la propriété, de remplir des jerricans d’eau et de les charger sur nos carrioles jusqu’à la cabane à 500 mètres de là. Tout près de la cabane, des mètres de rubalises ceinturent l’entrée du bois.

"C’est à cause de notre élevage de chiens primitifs, nous expliquent obligeamment les propriétaires. Surtout ne franchissez pas les rubalises car ils ont horreur d’être dérangés". J’ai l’impression d’être la femme de Barbe Bleue à qui l’on interdit l’accès à certain cabinet...A la seule différence que moi, je n’ai aucune envie d’aller voir au delà des rubalises.

Nous nous hâtons de préparer la pâture de nos ânes et de nous installer avant que la nuit tombe. Nous dînons dans une semi-obscurité et nous nous couchons. Dans la nuit, un long braiment terrifiant nous réveille en sursaut. Christine, persuadée d’avoir reconnu la voix d’Ulysse, son âne adoré, bondit hors de son lit et décide d’y aller voir. Elle craint une attaque de chiens primitifs alléchés par les jarrets dodus de nos bêtes. Je lui confie la seule lampe que nous possédons et lui dis que nous la rejoignons, le temps d’enfiler nos chaussures.

Mal nous en a pris. Dehors il fait une nuit d’encre (dedans aussi
d’ailleurs). Nous ne voyons même pas nos mains et, sitôt sorties de la cabane, nous perdons tous nos repères. Dominique et moi errons vaguement, accrochées l’une à l’autre. Comme Christine ne revient pas, je vois venir le moment où nous allons devoir dormir, couchées en chien de fusil sur un carré de mousse, à quelques mètres de l’enclos de ces satanés chiens primitifs.

Enfin une lueur apparaît au loin. C’est Christine ! Avec ma lampe ! Si on m’avait dit que je bondirais de joie à la simple vue d’une lampe de poche ! Et, comme un bonheur n’arrive jamais seul, elle nous annonce que les ânes vont bien et que nous pouvons aller nous recoucher.

Croyez-moi : un jerrican d’eau, un toit et une lampe de poche c’est déjà le début du bonheur.................................. Elizabeth Mahé

Commentaires :

  • Les chiens des Baskreville..

    Dans un tel cas, faut faire intervenir la célèbre enquêtrice Charlotte Elmes, un peu oublié par Conan Doyle..

    Sir Fou De Bassan ..

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