"Anita, de Groix"

"Dans les temps de tromperie universelle, dire la vérité devient un acte révolutionnaire"

Sur la route, le premier jour

Publié le 11 mai 2017 à 10:31

Le premier jour de la rando est toujours particulier : nous découvrons déjà un peu l’environnement qui sera le nôtre dans les jours à venir et nos ânes, frais et dispos, piaffent d’impatience en rêvant aux succulentes prairies que nous allons leur offrir en guise de pâtures.

Ce premier jour de la Concarneau/Roscoff est quand même un peu dur car nous commençons par traverser la ville pour trouver la voie verte. Et puis, enfin, nous voilà parties.

Le chemin est bien balisé et un système de chicane a été mis en place chaque fois que la voie verte croise une route. Il faut un peu manoeuvrer : mon attelage est le plus large donc l’ânesse Philomène doit se positionner complètement à gauche pour entrer dans le goulot avant la chicane puis totalement à droite une fois dans la chicane. A la 3ème chicane Philo a compris et se positionne comme il faut.

Les choses se corsent lorsque la voie verte croise une départementale à circulation intense. Il n’y a pas de passage protégé et les voitures arrivent très vite. Il faut donc se mettre côte à côte dès qu’on sort de la chicane et mettre les trois attelages au grand trot, sitôt qu’il y a une accalmie dans la circulation, et traverser au plus vite. Ce que nous faisons.

Hélas, Christine, soucieuse de nous laisser de la place, se positionne très à gauche avant le goulot de la chicane et ne voit pas un grand panneau vert. Ulysse, son âne, s’en rend compte et stoppe net au ras du panneau. Christine nous fait aussitôt un très joli vol plané dans l’herbe. Ulysse paniqué (ce n’est pas tous les jours qu’on joue à pigeon vole) part au galop dans la chicane. Christine, allongée dans l’herbe, m’assure que tout va bien. Pendant ce temps Ulysse et sa charrette ont passé la chicane tant bien que mal tandis que Philo, décidée à les rejoindre au galop, piaffe de colère. Elle finit par envoyer une ruade rageuse dans sa charrette... et reste bloquée sur 3 pattes, tétanisée de douleur. On peut dire que ça commence fort : Christine est endolorie et Philo sur 3 pattes. Dieu merci tout s’arrange et nous reprenons la route.

En fin de journée, Dominique, joyeuse et pleine d’entrain, oublie totalement ses 78 ans et décide de sauter dans sa charrette en marche, comme au bon vieux temps. Hélas ! elle termine par terre, le pied coincée entre la roue et un muret. Son pied grossit et bleuit à vue d’oeil mais elle refusera d’arrêter et fera quasiment toute la rando, assise dans sa charrette, chaussée de vastes bottes de caoutchouc, seules chaussures supportables pour elle.

Il faudra attendre le quatrième jour pour retrouver une animation digne de ce nom.

Juste après le pique-nique du midi, et alors que nous nous préparons doucettement à repartir, Lilas, l’ânesse de Dominique, décide de partir en tête au galop alors que personne n’est encore dans sa charrette. Pour éviter les brancards de Lilas, Christine fait un pas de côté et tombe lourdement assise sur le plancher de sa charrette, les pieds à l’extérieur, quasiment en amazone. Ulysse, surpris par ce poids inattendu, s’emballe aussi sec.

Je ne sais pas par quel miracle je réussis à attraper les guides de Lilas, serrer celles de Philo et monter dans ma charrette. Pendant ce temps, Christine, dont les pieds trainent par terre, s’éloigne avec son attelage dans un énorme nuage de poussière. Dieu merci, elle n’a pas lâché ses guides et elle réussit, au bout d’une centaine de mètres, à bloquer Ulysse dans un roncier. Nous la rejoignons au petit trot. Elle nous assure que tout va bien. Je suis un peu perplexe car elle est environnée de plumes blanches. Une vraie danseuse de Folies Bergères !

La vérité est plus prosaïque : avec le frottement de la roue contre ses vêtements (n’oublions pas qu’elle était assise sur le plancher de sa charrette), elle vient de laisser environ un quart de sa veste en duvet d’oie sur son pneu... Une bonne partie de son pull aussi... Christine, qui n’est jamais à court d’idées, réparera momentanément tout cela avec un chapelet d’épingles à nourrice.

Chaque soir, Guénaël, plein de sollicitude (à moins que ce ne soit un manque de confiance ? Mais comment est-ce possible ?) ne manquera jamais de nous envoyer de petits textos prémonitoires du genre : "Bien arrivées ?" ou encore :"Toujours vivantes ?" ou bien encore :"Pas de blessées ?"

Ce à quoi je répondrai à chaque fois vertueusement : "Tout va très bien !"...................Elizabeth Mahé

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