"Anita, de Groix"

"Dans les temps de tromperie universelle, dire la vérité devient un acte révolutionnaire"

Après la tempête... Des Chats à Preoh

Publié le 17 décembre 2016 à 09:48

(Abbé L.M. Noël - La Croix de l’Ile de Groix
Décembre 1891)

Après que la tempête a balayé la mer, la remuant jusque dans ses profondeurs, il se fait habituellement un grand calme dans l’air. Alors, une bonne partie de notre population se porte sur le rivage, depuis la pointe des Chats jusqu’à Preoh.

La mer y brise encore furieuse ; mais on ne la craint plus. A certains endroits, les bords de la côte, minés par la tempête, se crevassent, s’affaissent ; d’énormes morceaux de terre et de roche s’en détachent et tombent avec un bruit terrible.

Sur le sable, on voit une couche épaisse de goëmon que la vague a fauché sur les roches .../...

Le goëmon que la mer a jeté sur le rivage appartient aux habitants de l’île qui en disposent comme d’un bien commun. Chacun est libre d’’en prendre ce qu’il veut.

Cependant, l’usage et même des arrêtés municipaux ont établi de sages règlements sur cette matière. Il n’est pas permis de le ramasser les jours de fête où le travail est défendu. Car ceux qui observent la loi du repos dominical n’ont pas moins de droits à la récolte que ceux qui la violent.
Trois plages seulement, celles de Locmaria, de Port-Morvil et Port-Mélite, sont accessibles aux voitures. La récolte du goëmon est facile dans ces endroits. Partout ailleurs, la pente est si rapide et le sentier si étroit, qu’on ne peut songer à y employer les moyens ordinaires de transport.

Ce sont les femmes qui les remplacent. Sans craindre ni la fatigue ni l’ennui d’un tel métier, elles font le va-et-vient ; du bas de la côte au haut, portant sur leurs robustes épaules, des faix dont la moitié seulement donnerait la chair de poule aux Dames de la ville.
Ramené en grands tas sur le bord de la côte, le goëmon se fait comme un engrais ordinaire. A la fin de Septembre, quand les récoltes sont terminées, on le charroie sur les terres où l’orge doit être semée l’année suivante. Il n’y a pas de fumier comparable à celui-là.

Portfolio :

Commentaires :

  • Je remercie les mânes de l’abbé Noêl qui confirme ce dont les Quéhelliens de ma génération (et mes cousins...) se souviennent fort bien : Tout le Port Saint Nicolas était appelé autrefois Preoh ! Ma grand-mère me disait souvent : je vais mettre la vache à Preoh. C’était dans le vallon, près du grand lavoir maintenant enfoui dans le fourré, presqu’en face de la fontaine.
    Il faut croire que la communication publicitaire passe mieux à Kerlard qu’à Quéhello :-)
    AM

  • Très intéressante cette photo ! Il y en a d’autres sur le travail des femmes ou bien c’est la seule ? Je suis sûre qu"elle passionnerait Alain Roupie et Gilbert Duval.......................... Elizabeth Mahé

  • Hélas, hélas, ce ne sont pas des Groisillonnes :-(
    AM

  • Ma vue ne s’améliore pas : j’ai cru qu’elles portaient le fichu de travail... Fausse joie donc...

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