"Anita, de Groix"

"Dans les temps de tromperie universelle, dire la vérité devient un acte révolutionnaire"

Lorraine Fouchet, prix Bretagne

Publié le 23 juin 2016 à 15:03

Son roman "Entre ciel et Lou" a été distingué et lui a permis de recevoir hier la récompense, financée par Mr Bolloré himself.

Lorraine a remercié comme il se doit et en a profité pour dire son attachement à l’île :

"Un prix, c’est une bonne étoile, un vent tonique qui s’engouffre dans la voile pour pousser un livre et le faire naviguer Hatoup, toutes voiles dehors. Je remercie le jury de ce beau Prix Bretagne, d’aider mon roman Entre ciel et Lou à appareiller. Ma gratitude va à monsieur Vincent Bolloré qui le parraine, ce qui me permettra d’acheter à la billetterie de Lorient beaucoup de je va, je viens, ainsi que les anciens appellent les billets aller-et-retour Groix-Lorient. Ma fidélité va à mon éditrice Héloïse d’Ormesson et à chaque membre du magnifique équipage EHO, c’est beau d’être un auteur chez vous, Co.
Les héros de mon roman sont imaginaires, mais les personnages secondaires insulaires sont réels, ils sont loin d’être secondaires, ils sont au contraire essentiels et précieux. Chacun est un petit maillon de la chaîne d’union de l’île de Groix, qui est la véritable héroïne du livre.
A Groix, Enèz Groé en breton, les îliens disent qu’ils ont du goût à pagaïe pour ce qu’ils aiment. J’ai du goût à pagaïe pour la Bretagne. Je n’y suis pas née, je ne serai jamais Groisillonne, puisque je n’ai pas quatre plaques au cimetière de l’île. Mais je l’aime, et je la respecte infiniment, avec enthousiasme, humilité, et loyauté. Groix, avec le thon au lieu du coq sur le clocher de l’église, est pétrie du courage des marins qui partaient pêcher sur les thoniers-dundées, et de la dignité des femmes qui restaient sur ce caillou de 8km sur4, au milieu de l’océan, travailler la terre et élever leurs enfants.
Petite, j’allais dans le Finistère à Sainte Marine. Adolescente, dans le Morbihan entre Belz et Erdeven. Adulte, je suis partie de Lorient pour aborder à Groix, un merveilleux jour d’hiver. Le soleil sur la lande donnait envie de danser et d’écrire. La pluie mêlée aux vagues donnait envie de boire et de chanter. Le ciel la nuit ressemblait à un caban piqueté d’étoiles.
A Groix, dans ce livre comme en vrai, il n’y a pas de sensiblerie mais des sentiments, pas de baratin mais des actes, pas de solitude mais de la solidarité. On nait, on meurt, et entre les deux on navigue, on aime, on travaille, on est droit dans ses bottes, entre le ciel et l’eau. C’est ça, la Bretagne, et ça a du panache. J’espère ne jamais, jamais, jamais, me comporter en doryphore, en gourzout, en parisienne qui se croit en pays conquis sur cette terre intense, ceux dont on dit t’as vu çuci avec sa gueule de chinchards ou de torpenn. Si ça m’arrive, si je pars fou avec ma tête, mes amis Groisillons se chargeraient de me balancer dans l’eau du port pour me rafraichir les idées, nom de toui !
Un confrère médecin m’a révélé un secret : le cœur des Bretons est entouré d’eau salée. Recevoir ce beau prix Bretagne m’honore, et me donne du « cœur salé » à l’ouvrage, pour la formidable aventure de l’écriture. Merci encore. Comme dit Jo Le Port, second du fameux Ty Beudeff : Trugâré de vitchéne, merci pour toujours. »

Dédicace à Groix le 15 juillet chez Pat et Mimi et le samedi à la Maison de la Presse

Commentaires :

  • Lorraine Fouchet, prix Bretagne
    Lorraine, à votre place je serais inquiète :-(
    Il vous faudra encore plus que la gentillesse dont vous êtes pourtant largement pourvue pour être amenée à côtoyer dans l’écurie Bolloré des gens comme Hanouna !!
    J’en suis même à me demander si le grand meneur d’hommes lit les livres qu’il prime ou si, dans votre cas, il n’a pas voulu simplement rendre hommage au Ministre que fut votre père.
    Quoiqu’il en soit, merci encore pour faire partager loin votre amour de notre caillou.
    AM

  • Anita, merci à vous d’avoir partagé mon message. Je ne côtoierai personne, le prix a été remis à la Maison de la Bretagne, par des écrivains et des journalistes Bretons. Vincent Bolloré a vraiment lu le livre. Beaucoup de journalistes font leurs interviews en ayant seulement lu la quatrième page de couverture, je vois tout de suite la différence. Et dans notre si dure époque de crise, de chômage, d’attentats, tout ce qui pousse les livres, tout ce qui aide les hommes à poser le fardeau, à apporter un peu de rêve, à se sentir moins seul, a du sens.
    je n’ai pas l’arrogance de penser que "mon roman" mérite ces deux prix et cette belle aventure de traductions (il sortira en 2017 en Allemagne, Catalogne, Castille, Italie et Pays-Bas, et aussi au Livre de Poche). C’est Groix qui les mérite, Groix qui les fait rêver de solidarité et de beauté. Ce n’est pas un paradis, tout n’y est pas rose, mais il y a une intensité, une force, rares, uniques et belles.

  • j’ai découvert dernierement lorraine fouchet par "le bateau du matin " que j’ai dévoré ;elle mérite tous les prix imaginables,j’espére que ça ne s’arreteras pas à ce dernier et en ancien du kreiz et en groisillon (j’ai mes "plaques") je lui accorde d’office la"nationalité" groisillonne !!!!

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